Psychose: La note de sécurité de l’ONU crée la panique à Douala

Yaoundé - 04 Octobre 2011
© Marion Obam | Mutations

Le préfet du Wouri et le président du Syndicat national des transporteurs des hydrocarbures appellent cependant à la sérénité.

Les deux points de presse étaient séparés de trente minutes. C’est d’abord Haman Abdoullaye, président du Syndicat national des transporteurs des hydrocarbures du Cameroun (Snthc) qui a convié les médias à 10h hier, lundi 3 octobre 2011 dans les locaux du syndicat à Akwa. Sa déclaration était directe : «Nous avons appris que des gens répandent une rumeur selon laquelle nous allons entrer en grève dès ce matin (hier, Ndlr). Je voulais ici préciser que c’est une fausse rumeur qui a pour but de désinformer les Camerounais. Nous n’avons déposé aucun préavis de grève, et nous avons ravitaillé les stations-services et effectuer les livraisons des dépôts normalement en produits pétroliers». A peine celui qui est à la tête du syndicat qui regroupe 75% des opérateurs du secteur des hydrocarbures du Cameroun et de la zone Cemac avec 80 entreprises membres, avait fini sa déclaration, que les journalistes se sont rapidement déportés à Bonanjo. Et pour cause: le préfet du Wouri, Bernard Okalia Bilaï donnait un point de presse en présence de plusieurs présidents des syndicats de transports.


Déstabilisation

Le patron du département du Wouri, après s’être entretenu avec les syndicalistes, a tenu à rassurer sur le fait que «le mot d’ordre de grève lancé par certains syndicats de transporteurs n’a pas été suivi. Tout va bien à Douala, et nous voulons dire merci aux populations qui ne cèdent pas aux sirènes de la déstabilisation». Qu’est ce qui a pu déclencher ces réactions et points de presse alors que, comme l’indique le préfet du Wouri, «tout va bien à Douala» ? Tout serait parti de la note de sécurité des Nations Unies situé à l’immeuble Foul’assi à Yaoundé. Cette note de deux pages revient d’abord sur la fusillade qui a eu lieu sur le pont du Wouri jeudi 29 septembre 2011 à Douala, et la grève des transporteurs prévue hier par les principaux syndicats des transporteurs routiers qui auraient déposé un préavis de grève auprès du Premier ministre.

La seconde partie de la note est réservée aux recommandations au niveau des agences et à titre personnel, compte tenu du contexte sociopolitique avec l’échéance électorale du 9 octobre prochain. Ladite note recommande notamment de «garder en permanence le plein de carburant du véhicule privé, stocker à la maison des denrées de première nécessité, conserves, eau pour une semaine, s’assurer d’avoir une somme d’environ 500 euros (environ 325.000 Fcfa) liquide, limiter les déplacements aux missions essentielles….». Toutes choses qui ont suscité les points de presse d’hier. Toutefois, Hama Abdoullaye du Snthc se dit serein quand à l’éventualité d’une rupture d’approvisionnement en produits pétroliers dans les stations-services et dépôts. Même si plusieurs incidents ont été signalés à la Société nationale de raffinerie (Sonara) au mois d’août 2011. «Depuis deux ans, le gouvernement a pris toutes les mesures nécessaires pour que la rupture ne survienne pas. Il y a 30% de la production qui est utilisée pour toute la consommation locale, et 70% de stock de sécurité. Donc, la Scdp (Société camerounaise des dépôts pétroliers, Ndlr) a de quoi ravitailler le pays pendant longtemps», assure Haman Abdoullaye. La tension sur le terrain semble être redescendue. Mais pour combien de temps ?


04/10/2011
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