PROF ? NON! ANALPHABÈTE DU FOOT? OUI!

 

 

Joseph Owona ce mercredi lors de sa communication

 

Heureusement que tu n’es que Président de machin chouette…Heureusement que sorti du garage administratif des personnalités publiques, tu as retrouvé les délices du pouvoir. Mais un pouvoir tellement limité que la nostalgie des postes que tu as occupés te donne l’illusion de gérer le monde entier. J’ai vu dans tes yeux lors de la finale de la coupe du monde des clubs à Marrakech, j’ai vu dans tes yeux lors du tirage au sort de la Coupe du Monde au Brésil, j’ai vu dans tes yeux, une lueur, exactement la même lueur qui brille dans les yeux d’un petit poucet épouvanté, la lueur qui brille dans les yeux d’une fillette qui vient de perdre sa virginité et qui se pose la question de savoir de quoi demain sera fait. J’ai vu cette lueur et j’ai très bien compris qu’aucune de tes thèses ne t’a procuré un plaisir à la même dimension. Je ne dirai pas comme les autres que tu m’as déçu, parce que je n’attendais rien de toi. Dans un pays où on célèbre les diplômes et non les inventions ou les révolutions que des pseudos savants apportent dans leurs domaines respectifs, je savais que seule la coquille restait de ce parcours académique que beaucoup trouvent brillant. Je me demande ce qui est brillant pour eux : La logorrhée verbale dans les amphithéâtres ou les parchemins entassés et dont on attend toujours la portée opératoire.

Dans cette Fécafoot que jadis tu appelais « cacafoot », et qui aujourd’hui semble t’avoir redonné la virginité de tes quarante ans, avant toi, personne ou presque n’avait eu besoin d’un titre professoral pour diriger, créer, orienter et révolutionner. Sauf le Pr René Essomba qui des mains de maîtres dirigea magistralement et majestueusement la Fécafoot entre 1966 et 1972. Le seul fait que Ahidjo arrêta toutes les personnes impliquées dans le scandale de gestion de la 8ème Coupe d’Afrique des Nations et que lui Président de la Fécafoot et au cœur de l’organisation a été épargné, est un indice de sa personnalité et de son savoir faire. C’est vrai qu’avant vous, il y a aussi eu le Pr Ntamack Yana, qui avant Issa Hayatou a donné une âme respectable à la Fécafoot. C’est peut être l’illusion de leur réussite qui a finit par faire croire à ceux qui vous ont nommé, que toute personne affublé du titre de Professeur était capable des mêmes exploits. Mais ils ont oublié un détail important. Ce n’est pas parcequ’on t’appelle footballeur que tu peux jouer systématiquement comme Messi, Ronaldo, Drogba ou Eto’o. Tous ceux qui sont passés avant toi là où tu es ne sont pas reconnus « intello » au même titre que toi. Maha Daher était un quelconque cadre du Ministère des Sports, tout comme Vincent Onana. Iya Mohammed était un haut cadre de l’administration camerounaise qui ne peut revendiquer un parcours académique semblable au tien. Tous étaient des analphabètes comparés à toi. Mais tu réalises l’exploit de nous les faire regretter tous, et sans exception. Les diplômes ne servent pas seulement à se faire appeler Professeur, ils doivent refléter l’intelligence de celui qui les traîne, partout et en toutes circonstance.

Alors je me pose des questions. Est-ce cela l’intelligence de passer six mois à gribouiller les textes sans résultats apparent là où le Maroc, sans Professeurs agrégés de droit au Comité de Normalisation en a pris un seul ? Est-ce cela l’intelligence de privatiser la gestion des billets de la Coupe du monde en confiant la gestion à son Pavlov ? Alors que ce sont les mêmes reproches que tu faisais à d’autres il y a seize ans ? Est-ce cela l’intelligence de refuser des accréditations à certains médias pour un match des Lions Indomptables à Yaoundé juste parce qu’ils vous donnent des insomnies dans votre vaudou de gestion ? J’attendais de voir la séance de rattrapage du concours d’intelligence sur les codes d’accréditations à la prochaine Coupe du Monde. J’étais loin d’imaginer que ces codes qui sont d’une incroyable banalité sous d’autres cieux, étaient en fait comme des stylos à bille dans les pattes d’un chien ! Vous n’y comprenez rien du tout, et sachez que le volume d’accréditation des journalistes camerounais à cette Coupe du Monde, déterminera le quota pour les prochaines. Vous voulez tuer la presse sportive au Cameroun, malheureusement sous le regard complaisant des leaders associatifs de la corporation, qui se comportent comme des jeunes premiers à la chasse des sésames d’accréditation et qui brûlent tout dans leur dos. Rassurez vous, la représentation n’est pas une affaire associative, mais un devoir pour tout citoyen. Et après vous parlez de normalisation ? Vous avez visiblement oublié qu’entre 1998 année de vos premiers crimes et 2014, année de votre résurrection footballistique, 16 ans se sont écoulés, beaucoup d’eau a coulé sous le pont et ce n’est pas un crime d’être en déphasage avec la modernité.

Ce n’est pas non plus un hasard ou même une injustice, si un Professeur agrégé a pour ministre de tutelle, un Professeur d’Education physique et sportive. Si on était dans l’armée, on dirait que la pyramide est inversée, celle de voir un caporal diriger les troupes avec un général dans les rangs. C’est vous qui avez arpenté les couloirs de l’administration et du savoir. Vous devez être capable de décoder les messages. Je ne suis pas capable de prononcer votre nom, dans le musée de l’histoire du football camerounais…Si j’étais sauvage, je dirais qu’il me répugne. Mais je vous donne rendez vous au Brésil. Ce que vous craignez va vous surprendre. Vous tenez à éloigner du Brésil les journalistes qui vous dérangent parce que vous avez peur d’être mis à nu dans vos incartades et votre gabegie. Heureusement que vous n’êtes ni Président de la Fifa, ni ambassadeur du Brésil au Cameroun. Ceux qui ont connu les délices de la couverture de la Coupe du monde par le passé, se moquent de l’excitation et de l’agitation qui vous accompagnent vos amis et vous pour aller au Brésil. Les codes d’accréditation ne donnent droit qu’à une accréditation. Il faut penser pour tes amis et leurs affidés, à leur louer les hôtels, les nourrir, leur payer les billets d’avion aussi. C’est le prix à payer pour des amitiés comme celles là non ? J’ai couvert trois Coupe du monde, sans avoir besoin d’un code remis par la Fécafoot. Cela ne vous dit rien ? Au revoir Professeur !!! Oui je dis désormais « Professeur » avec ironie.

Martin Camus MIMB



12/02/2014
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