Produits pétroliers: Paul Biya annonce le maintien de la subvention

DOUALA - 26 NOV. 2012
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager

Le projet de loi de finances déposé et jugé recevable par la conférence des présidents a été enregistré samedi 24 novembre 2012 lors d’une brève audience à l’hémicycle du palais des verres de Ngoa-Ekélé. Il établit le budget de l’Etat pour l’exercice 2013 en recettes et en dépenses à 3.236 milliards Fcfa. Priorité est donnée à la subvention des prix des carburants à la pompe.

Le budget soumis à l’examen et à l’adoption des élus du peuple pour l’exercice 2013 connaît une augmentation de 436 milliards Fcfa, par rapport à celui de 2012. Le gouvernement justifie cet accroissement d’environ 15% par le niveau des recettes attendues et le financement nécessaire à la mise en exécution des grands projets. « Une demande intérieure en progression (conséquence de l’amélioration de la puissance énergétique, des effets induits de la réalisation des grands projets structurants et de la réhabilitation des infrastructures), ainsi que le regain de l’activité pétrolière avec l’entrée en production de nouveaux puits, devraient impacter positivement sur les recettes fiscales, douanières et pétrolières », peut-on lire dans l’exposé des motifs de ce projet de loi de finance. Les recettes douanières connaîtront par conséquent une augmentation de 88 milliards au cours de l’année 2013. Paul Biya pense que cela sera possible grâce à la réduction considérable de la fraude, de la contrebande et de la contrefaçon. L’instauration de la vignette sur les tabacs et les alcools devra également faire engranger beaucoup de recette, selon les initiateurs du projet de loi de finance. Plus globalement, les ressources internes s’élèveront à 2. 912 milliards.

Elles proviendront des recettes non pétrolières (1957 milliards Fcfa), des recettes pétrolières (705 milliards), et d’un emprunt obligataire de 250 milliards Fcfa. Les recettes externes quant-à elles, s’élèvent à 324 milliards, dont les emprunts d’un montant de 258 milliards et les dons estimés à 66 milliards (comme en 2012). « En matière de dépense, la priorité sera accordée à la lutte contre la pauvreté et la vie chère à travers le maintien de la subvention des prix des produits pétroliers à la pompe, une plus grande allocation des ressources du budget d’investissement au secteur inducteur de croissance, notamment l’énergie, l’agriculture, les infrastructures et les mines, sans oublier l’encadrement de la jeunesse et l’accompagnement des petites entreprises » , clarifie ce projet de loi de finance. Le président de la République a ainsi décidé de maintenir la subvention des prix des produits pétroliers à la pompe.

Du moins, pour l’année 2013 qui pointe déjà à l’horizon. A moins qu’il prenne une ordonnance au cours de l’année pour revenir sur cette décision. En attendant, Biya vient de botter en touche les exigences de la toute dernière mission du Fonds monétaire international (Fmi) au Cameroun. Cette institution souhaitait en effet que ces subventions soient considérablement réduites, et l’argent affecté au développement des secteurs d’activité porteurs d’emplois. Seulement, une enquête réalisée en 2010 par des experts de la Banque mondiale a clairement indiqué que cette subvention ne profite qu’à une poignée de personnes nanties, et non pas à la majorité des Camerounais. En attendant que cette étude convainque le chef de l’Etat, le prix du litre de gasoil, de super ou de pétrole lampant ne changera pas peut-être à la pompe au cours de l’année 2013.


Priorité au fonctionnement !

Si les députés l’approuvent, ce projet de loi octroiera 60,72% du budget aux dépenses directes de fonctionnement (contre 61,42% en 2012), 29,57% aux dépenses d’investissement (contre 28,28% en 2012) et 9,7% au règlement de la dette (contre 10,25% en 2012). Ce budget consacre aussi la création d’un fonds de soutien aux populations victimes des catastrophes naturelles. En plus de ce projet de loi de finances, trois autres ont été soumis à l’appréciation des députés. Il s’agit du projet de loi portant prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale, de celui modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2011 du 14 décembre 2011 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2012 et de celui modifiant et complétant certaines dispositions de la loi N° 2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral. Ce dernier a d’ailleurs été adopté vendredi dernier.


26/11/2012
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