Procès Laurent Esso contre des journalistes : Serge Sabouang et Harrys Mintya attendus devant le juge d’instruction

Procès Laurent Esso contre des journalistes : Serge Sabouang et Harrys Mintya attendus devant le juge d’instruction

Les deux journalistes sont accusés de « la contrefaçon d’entête d’une administration publique, notamment le Secrétaire général à la présidence de la République, Laurent Esso  et de l’imitation de la signature d’un membre du gouvernement ». Il s’agit de la production d’un « faux » document par Harrys Robert Mintya Meka, instruisant l’administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh) de payer la somme de 1,4 milliard Fcfa à un certain nombre de personnalités. Notamment, Dayas Mounoume, directeur du Port autonome de Douala et de Dooh Collins, consultant et Antoine Alo’o Bikoro, directeur général du Chantier naval. Des « commissions » consécutives une opération d’acquisition d’un bateau-hôtel dénommé « Rio Del Rey ».

Serge Sabouang, Harrys Robert Mintya Meka, Germain Cyrille Ngota Ngota, de son pseudonyme Bibi Ngota,  directeur de la publication de Cameroon express et Hervé Simon Nko’o journaliste à l’hebdomadaire Bebela avaient été interpellés le 5 février dernier puis relâchés après un passage  à la  direction générale de la recherche extérieure(Dgre). Le 10 mars 2010 seul Harrys Robert Mintya Meka, Bibi Ngota et Serge Sabouang seront reçus par le juge David Donhou après avoir passé 10 jours à la Direction de la police judiciaire. Ils seront par la suite  mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé le même jour. Hervé Simon Nko’o, cité dans l’affaire comme celui qui avait fourni le document à Mintya est porté disparu. Le 22 avril 2010, Bibi Ngota qui était arrivé malade au pénitencier  est décédé. Les poursuites contre lui dans le cadre de cette affaire sont en conséquence éteintes.
Le 29 juillet dernier, la demande de la liberté provisoire introduite par Serge Sabouang qui a pour conseil Me Nouga, avocat au barreau du Cameroun, a été rejetée.

Portraits

Serge Sabouang : Un premier contact avec la Justice
Le directeur de la publication de « La Nation » clame son innocence.
Serge Sabouang, directeur de la publication de «La Nation », détenu depuis le 10 mars 2010, à la suite d’une plainte du secrétaire général de la présidence, Laurent Esso contre Harrys Robert Mintya, directeur général du groupe Le Monde info, clame son innocence depuis son interpellation. Serge Sabouang a intégré le journalisme en 1996 après une licence en philosophie. Il crée « La Nation », journal d’informations générales, dont il est le directeur de la publication. Le journal se présente sous forme de tabloïd sur deux couleurs. En 2008, La Nation devient un magazine avec la couverture tirée en quadrichromie. Une autre mue s’effectue en février 2009 et le journal devient un magazine de 36 pages format Jeune Afrique entièrement écrit sur papier glacé. Le magazine  vendu à 1000Fcfa s’ouvre sur l’Afrique tout en traitant les informations nationales. La deuxième édition parue en avril 2009 s’intéresse au gel des biens d’Omar Bongo Ondimba avec à la une, une photo de Pascaline Bongo, l’épouse du chef de l’Etat gabonais. L’on peut donc lire : « Gabon Jusqu’où peuvent-ils soutenir Omar Bongo Ondimba… Pascaline, Jean Ping et autres veillent-ils au grain ? ».
 Serge Sabouang est né le 18 septembre 1969, il est marié et père de plusieurs enfants. Il est du département de l’Océan dans la région du Sud. Il employait une vingtaine de personnes, permanentes et pigistes.

Harrys Robert Mintya : L’ancien reporter du Combattant
C’est lui qui a adressé le protocole d’interview au ministre d’Etat Laurent Esso.
Secrétaire dactylographe de formation, Harrys Robert Mintya travaillait dans une quincaillerie avant d’être licencié. Grâce à un de ses parents, Desjoies Zang, il est embauché au journal Le Combattant comme vendeur à la criée. Il réussit à ramener deux informations importantes  qui font vendre le journal. La direction du Combattant décide de l’intégrer dans la rédaction comme collecteur d’informations ensuite comme rédacteur après une formation dans le tas. Il va travailler pendant près de cinq ans à la rédaction centrale du Combattant à Douala.
En 1997, il part de Douala pour Yaoundé et  lance, « Le Devoir ». Un tabloïd de 12 pages qui traite essentiellement des sujets nationaux  dans les domaines politique, économique et social. Cinq ans plus tard, c'est-à-dire en 2003, Harrys Robert Mintya crée le groupe international Mide avec désormais deux supports, le tabloïd « Le Devoir » et un magazine de 120 pages sur le marché : « Le Monde Infos » qu’il  qualifie de magazine international qui fait la part belle au publi-reportage dans sa première édition partie en septembre 2003.


 



08/07/2010
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