Prisons camerounaises: Quand les grands bandits se côtoient avec les mineurs
YAOUNDE - 13 Janvier 2012
© Paul ETOUNDE (Le Nouvel Observateur) | Correspondance
La nouvelle politique des prisons devrait être de placer les grands bandits dans des maisons d'arrêts où les évasions sont impossibles. Ils ne devraient pas être mélangés avec les prévenus parmi lesquels les mineurs. C'est effectivement en prison que les crimes, le faux et tout ce qui en découle sont enseignés, et lorsqu'on y entre, on y sort pire qu'avant. Au lieu d'être un lieu de réinsertion, les prisons camerounaises sont de véritables écoles de crime.
La nouvelle politique des prisons devrait être de placer les grands bandits dans des maisons d'arrêts où les évasions sont impossibles. Ils ne devraient pas être mélangés avec les prévenus parmi lesquels les mineurs. C'est effectivement en prison que les crimes, le faux et tout ce qui en découle sont enseignés, et lorsqu'on y entre, on y sort pire qu'avant.
Le gouvernement est conscient de cet état de choses, mais n'arrive pas à trouver des solutions adéquates. Pis encore, les prisons camerounaises sont surpeuplées. La prison de New-Bell à Douala par exemple était prévue pour 600 personnes. Aujourd'hui, il y en a près de 3.000.
Cette situation serait due du fait qu'il n'y a pas de politique immobilière de prisons camerounaises du fait des problèmes d'ordre budgétaire. A cause de la surpopulation carcérale, certains prisonniers sont obligés de dormir à la belle étoile et à même le sol dans l'aire de promenade de la prison. Et lorsqu'il pleut, ils essaient de se protéger sous les auvents. Ce qui entraîne de graves maladies et plusieurs décès, faute de soins et de moyens financiers.
Pourtant, la Charte africaine des Droits de l'homme et des peuples signée par le Cameroun et ratifiée par le Parlement condamne cet état de faits, déploré par la communauté internationale. Le Code de procédure pénal (nouveau) a pourtant voulu éviter l'inflation galopante de la population carcérale en écartant l'emprisonnement pour les délits commis par une personne qui a les garanties de représentations (domicile, travail ...) et qui peut verser une caution. Par ailleurs, les conditions de détention prévoient les cellules de 14 m2 maximum pour deux personnes du point de vue international. Or, à Douala par exemple, les pensionnaires sont si nombreux que les lits sont superposés et les détenus cherchent l'air pur à travers les trous dans un environnement irrespirable et pollué, alors que les dispositions légales prévoient qu'une personne détenue en prison doit être enfermée dans une cellule dans des conditions décentes.
L'article 551 du Code de procédure pénale spécifie que toute personne détenue est incarcérée dans une prison. Au Cameroun, l'on retrouve d'autres qui le sont en vertu d'un mandat de justice au Secrétariat d'Etat à la Défense ... Suive notre regard. Toute chose qui n'est pas conforme aux dispositions précitées. Selon certaines sources, nos prisons sont devenues une source d'enrichissement pour certains comme le souligne le chef de cellule d'une prison sous anonymat: «Lorsqu'un nouveau prisonnier arrive, on lui octroie une cellule en fonction du montant qu'il paie aux autorités de la prison. Les prix varient entre 25.000 et 205.000 FCFA». Dès lors, l'on se pose la question de savoir quel est le sort réservé à celui qui ne peut pas avoir le minimum, c'est-à-dire 25.000 FCFA? Et comme le souligne un détenu sous anonymat, «... D'autres dorment dans le froid simplement parce qu'ils n'ont pas pu avoir une place à l'intérieur».
Ici, les conditions de détention dans les prisons camerounaises violent les règles adoptées par les Nations Unies en 1955. Ce texte recommande pourtant la séparation entre les prévenus en attente d'un jugement, et les personnes condamnées, et entre les jeunes et les adultes. L'amalgame des prisons camerounaises où les condamnés à mort se côtoient avec les plus jeunes sans oublier les grands bandits fait qu'au lieu d'être un lieu de réinsertion, elles sont devenues des écoles de crime.
© Paul ETOUNDE (Le Nouvel Observateur) | Correspondance
La nouvelle politique des prisons devrait être de placer les grands bandits dans des maisons d'arrêts où les évasions sont impossibles. Ils ne devraient pas être mélangés avec les prévenus parmi lesquels les mineurs. C'est effectivement en prison que les crimes, le faux et tout ce qui en découle sont enseignés, et lorsqu'on y entre, on y sort pire qu'avant. Au lieu d'être un lieu de réinsertion, les prisons camerounaises sont de véritables écoles de crime.
La nouvelle politique des prisons devrait être de placer les grands bandits dans des maisons d'arrêts où les évasions sont impossibles. Ils ne devraient pas être mélangés avec les prévenus parmi lesquels les mineurs. C'est effectivement en prison que les crimes, le faux et tout ce qui en découle sont enseignés, et lorsqu'on y entre, on y sort pire qu'avant.
Le gouvernement est conscient de cet état de choses, mais n'arrive pas à trouver des solutions adéquates. Pis encore, les prisons camerounaises sont surpeuplées. La prison de New-Bell à Douala par exemple était prévue pour 600 personnes. Aujourd'hui, il y en a près de 3.000.
Cette situation serait due du fait qu'il n'y a pas de politique immobilière de prisons camerounaises du fait des problèmes d'ordre budgétaire. A cause de la surpopulation carcérale, certains prisonniers sont obligés de dormir à la belle étoile et à même le sol dans l'aire de promenade de la prison. Et lorsqu'il pleut, ils essaient de se protéger sous les auvents. Ce qui entraîne de graves maladies et plusieurs décès, faute de soins et de moyens financiers.
Pourtant, la Charte africaine des Droits de l'homme et des peuples signée par le Cameroun et ratifiée par le Parlement condamne cet état de faits, déploré par la communauté internationale. Le Code de procédure pénal (nouveau) a pourtant voulu éviter l'inflation galopante de la population carcérale en écartant l'emprisonnement pour les délits commis par une personne qui a les garanties de représentations (domicile, travail ...) et qui peut verser une caution. Par ailleurs, les conditions de détention prévoient les cellules de 14 m2 maximum pour deux personnes du point de vue international. Or, à Douala par exemple, les pensionnaires sont si nombreux que les lits sont superposés et les détenus cherchent l'air pur à travers les trous dans un environnement irrespirable et pollué, alors que les dispositions légales prévoient qu'une personne détenue en prison doit être enfermée dans une cellule dans des conditions décentes.
L'article 551 du Code de procédure pénale spécifie que toute personne détenue est incarcérée dans une prison. Au Cameroun, l'on retrouve d'autres qui le sont en vertu d'un mandat de justice au Secrétariat d'Etat à la Défense ... Suive notre regard. Toute chose qui n'est pas conforme aux dispositions précitées. Selon certaines sources, nos prisons sont devenues une source d'enrichissement pour certains comme le souligne le chef de cellule d'une prison sous anonymat: «Lorsqu'un nouveau prisonnier arrive, on lui octroie une cellule en fonction du montant qu'il paie aux autorités de la prison. Les prix varient entre 25.000 et 205.000 FCFA». Dès lors, l'on se pose la question de savoir quel est le sort réservé à celui qui ne peut pas avoir le minimum, c'est-à-dire 25.000 FCFA? Et comme le souligne un détenu sous anonymat, «... D'autres dorment dans le froid simplement parce qu'ils n'ont pas pu avoir une place à l'intérieur».
Ici, les conditions de détention dans les prisons camerounaises violent les règles adoptées par les Nations Unies en 1955. Ce texte recommande pourtant la séparation entre les prévenus en attente d'un jugement, et les personnes condamnées, et entre les jeunes et les adultes. L'amalgame des prisons camerounaises où les condamnés à mort se côtoient avec les plus jeunes sans oublier les grands bandits fait qu'au lieu d'être un lieu de réinsertion, elles sont devenues des écoles de crime.