Prison de New-Bell: Un incendie dévaste le quartier des VIP

DOUALA - 04 SEPT. 2012
© Blaise-Pascal Dassié | Le Messager

Un court-circuit à l’origine du sinistre. Les prisonniers indemnes...Des pensionnaires du quartier sous le choc. Une réunion de crise pour évaluer les dégâts et prendre des mesures qui s’imposent. Une enquête ouverte par la police judiciaire pour déterminer l’origine de l’incendie.


Prison de New-Bell: Un incendie dévaste la Spéciale XVIII

Des pensionnaires du quartier sous le choc. Une réunion de crise pour évaluer les dégâts et prendre des mesures qui s’imposent. Une enquête ouverte par la police judiciaire pour déterminer l’origine de l’incendie.

Des appareils électriques et électroniques endommagés. Des installations électriques et bien d’autres effets entièrement consumés par les flammes. Des documents emportés par le feu. Une épaisse fumée qui a perturbé le travail des sapeurs pompiers. Un capharnaüm total organisé au sein de la prison. Tel est le spectacle observé dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 septembre 2012 à la maison d’arrêt de Douala. D’après une source proche du régisseur de la prison de New-Bell, « …Tout semble faire croire que le sinistre ne serait un simple accident. Les enquêtes, encore en cours, nous permettront d’y voir plus clair». Selon des informations recueillies sur le terrain dès les toutes premières heures des faits, cet incendie a été observé à la spéciale XVIII où on retrouve des prisonniers célèbres tels Edouard Etondè Ekoto, ancien Pca du Port autonome de Douala (Pad), Lamine Mbassa, son ex-collaborateur à la communauté urbaine de Douala (Cud), mis en détention dans le cadre de l’affaire de l’emprunt obligataire, Simon Pierre Ewodo Noah le Dga du Pad, Siewe Nitcheu cadre du Pad ; Zacchaeus Forjindam, l’ex- Dg du Chantier naval et industriel…et Paul Eric Kinguè, l’ex-maire de Njombé-Penja. Des gros bonnets qui jouissent de nombreux avantages : chambres à part et climatisées, réfrigérateurs, cuisine, espace de jeu…aménagés à leurs frais.

Quant à un célèbre prisonnier pris dans le cadre de l’Opération Epervier, «tous les pensionnaires ont été sortis des cellules sauf le colonel Edouard Etondè Ekoto qui s’est longuement fait prier avant de quitter sa cellule. Ils ont cherché refuge ailleurs». Au moment où nous allions sous presse hier aucune perte en vie humaine n’était à déplorer. L’on note cependant quelques dégâts matériels. «Une réunion de crise a été convoquée d’urgence par le régisseur de la prison. Des instructions fermes ont été données. Lorsque la situation va se normaliser, les pensionnaires regagneront les cellules», affirme un gardien de prison. A la prison de New Bell, l’incendie de lundi 3 septembre 2012 à la Spéciale XVIII aggrave une situation déjà très précaire. Surpopulation carcérale, insalubrité, insécurité, et trafics de tous genres, y ont fait leur lit. « Plus d’un millier de détenus à New Bell sont sans cellules et dorment en plein air », affirme sous anonymat un responsable de la prison.


Une fois de plus

A la tombée de la nuit, les détenus sans-abri se regroupent dans la grande cour entourée d’une grille. «Certains se couchent à même le sol, et d’autres sur des nattes ou des morceaux de cartons », affirme notre source. Avec la saison des pluies, la vie devient un calvaire au sein de la prison. Lorsqu’il pleut, les détenus se serrent les uns aux autres, contre les murs pour se protéger. Dans les cellules, ils sont parfois groupés par vingtaines, dans des espaces de quelques mètres carrés. Cependant, les seuls privilégiés dans cet environnement austère, étaient jusque-là les détenus de la spéciale 18. Le compartiment qui accueille les hauts cadres de l’administration accusés ou condamnés pour détournement de deniers publics.

Cet incendie à la prison de New-Bell n’est pas le premier du genre. En 2008, le feu avait ravagé entièrement le compartiment « spécial régime» de ce pénitencier. Pour loger dans l’urgence les quelques 1600 détenus qui occupaient ledit compartiment, deux hangars (des piquets et une charpente recouverte de tôles) avaient été construits. Et les travaux de construction supervisés par le directeur des affaires générales de l’administration pénitentiaire pour un coût des travaux estimé à 10 millions Fcfa.


04/09/2012
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