Prison centrale de Yaoundé: Moïse Albert Njambe libéré

Prison centrale de Yaoundé: Moïse Albert Njambe libéré

Prison:Camer.beAccusé de faux en écriture et de détournement de deniers publics, puis placé en détention provisoire depuis le 07 juillet 2011, le président de SOS dialogue a bénéficié vendredi dernier d'une mainlevée d'office.Après près 57 jours derrière les barreaux, le Dr Moïse Albert Njambe hume, depuis le 02 septembre, le doux parfum de la liberté. La veille, le juge d'instruction, David Donhou, a signé une mainlevée d'office de mandat de détention provisoire, décerné le 07 juillet dernier contre le président de l'Ong SOS Dialogue. Selon un spécialiste du droit pénal interrogé par La Météo, cette mainlevée signifie que Moïse Albert Njambe ne peut plus être l'objet d'une garde à vue dans l'affaire de détournement de deniers publics l'opposant à veuve Biheng. Un second revers pour ses adversaires, puisque le 27 juillet dernier, l'humaniste obtenait la liberté sous caution dans la seconde accusation de faux et usage de faux en écriture. ''Il y a fort à croire que l'on se dirige tout droit vers un non-lieu'', a commenté la source suscitée. Une version camerounaise, en quelque sorte, de l'affaire DSK qui s'est soldée par un abandon des charges au pénal. Le feuilleton Njambe pourrait à son tour ne même pas franchir les portes d'un tribunal. Aveuglé par les talents de menteur des deux plaignants, le juge Donhou a d'abord eu la main lourde contre Moïse Albert Njambe en procédant illico presto à son embastillement, avant d’ouvrir progressivement les yeux. Retour sur un complot politico-maffieux à double tranchant.

Affaire de "faux".

La première plainte portant sur les accusations non soutenues de faux et usage de faux a duré le temps d'un feu de paille. Dans cette affaire, le repris de justice Bell Yon, a pendant un court temps bluffé grand monde en martelant que la décision ministérielle faisant de Njambe le liquidateur des biens du GIC Nkobayeba a été fabriquée par ce prestigieux homme pour le déposséder de la gestion du GIC. Cette décision, un moment introuvable dans les archives du ministère de l'Agriculture a donné un vernis de vérité aux mensonges de Bell Yon. Une fois le document retrouvé, l'accusation est tombée d'elle-même. Subséquemment, le juge Donhou a accédé à la demande de liberté sous caution introduite par Me Bayiha, conseil de Moïse Albert Njambe. De personnes bien renseignées, c'est en janvier 2011 que Bell Yon dépose sa plainte. Courant avril, il se précipite chez le Dr. Njambe et lui fait des excuses. "A cet effet, Bell Yon avait même signé un engagement sous empreinte digitale reconnaissant Moïse Albert Njambe comme le liquidateur légal du Gic Nkobayeba. Ce qui dans les faits vaut désistement", révèle un proche du dossier. Des éléments qui sont venus dégonfler le dossier d'accusation, laquelle était carrément assisse sur une grosse imposture. Puisque Bell Yon n'avait pas qualité d'ester en justice en lieu et place du ministère de l'Agriculture.

Affaire de "détournement".

Dans cette affaire tirée par les cheveux, le Dr. Njambe était accusé d'avoir indûment perçu la pension retraite de feu M. Biheng et ce, deux ans durant après la disparition de celui-ci. La veuve de cet enseignant s'estimait avoir été spoliée par l'humanitaire. Pendant l'instruction, il s'est avéré que les pleurs de veuve Biheng n'étaient que des larmes de crocodile. Jamais elle n'a pu apporter la preuve du décés de son (ex) époux, au sujet duquel personne dans le village ne se souvient avoir un jour vu la dépouille mortelle. Encore moins, eu vent de quelque jugement d'hérédité que ce soit. La Météo avait fait état, dans une de ses éditions, d'une lettre signée de feu Biheng et expliquant comment son épouse lui avait défoncé le crâne avec un gourdin. L'agressé n'eût la vie sauve que grâce à la diligence de son neveu Moïse Albert Njambe de prendre en charge les soins médicaux. Dans sa plainte, la veuve aurait été désavouée par ses enfants et petits-fils. Ceux-ci ayant en guise de gratitude pris le soutien de Njambe, qui n'a eu de cesse de subvenir, comme seul sait le faire un père attentionné, à leurs multiples besoins.

"Il s'agit d'un compte privé"

Officiellement, l'administration des finances n'a pas été notifiée du décès de M. Biheng. Son épouse n'ayant pas cru bon de l'en informer. Pour quelles raisons ? Le compte en question, domicilié à la Caisse des chèques postaux (Ccp) reconnaît comme mandataire légal Moïse Albert Njambe. Sur le plan de la responsabilité pénale, aucun délit n'a été retenu par le juge Donhou contre l'accusé. Celui-ci est le titulaire d'un dépôt de signature légale sur un compte privé de M. Biheng équivalent, a-t-on appris de source juridique, à un mandat bancaire illimitatis. Sans date et sans objet. Les spécialistes du droit bancaire requis par La Météo sont, à ce sujet, unanimes : "Le titulaire d'un tel mandat est judiciairement irresponsable et inattaquable par toute autre personne que le mandant, en l'occurrence M. Biheng". Rappelons que ce compte a été entièrement alimenté par une pension retraite, laquelle fut économisée à partir des retenues de l'ordre de 6% du salaire de l'enseignant disparu. "La nature de compte est purement privée. Le décret n°74759 du 26 août 1974 exclut toute possibilité de poursuite en détournement de deniers publics, mais prévoit plutôt des recouvrements auprès des héritiers", a expliqué un spécialiste du droit. Petit résumé : les transactions entre privés ne peuvent en aucun cas être assimilables à des détournements de l'argent public.

Mbenoun tire les ficelles.

Ce magistrat de 4e grade à la Chambre des Comptes de la Cour suprême est présenté, à l'unisson, comme le commanditaire de la cabale juridico-maffieuse contre Njambe. Théodore augustin Mbenoun, si l'on s'en tient à plusieurs témoignages concordants, en veut particulièrement au président de SOS Dialogue, depuis que ce dernier a fait échec à son projet de s'accaparer les ressources forestières de la Sanaga maritime aux fins de financer les activités de la tendance Upc-H, de l'ancien ministre Henri Hogbe Nlend. Il se dit avec insistance que tout au long de son séjour au gouvernement le Pr. de mathématique gavait l'épouse de Mbenoun de marchés publics. "Hier à Edéa, c'était le magistrat Mba Mba qui s’est donné les gants de défendre un humble citoyen contre un magistrat froid. Aujourd'hui, le juge Donhou se trouve face à des responsabilités similaires. Un pas encourageant a été franchi. Vivement dans cette affaire que la justice s'illustre positivement en restituant définitivement toute son honorabilité à ce grand homme, pour qui les prisonniers tantôt pleurent, tantôt coulent des larmes de joie. Paradoxalement, ne veulent pas s'en séparer mais désirent le voir libre", s'est exclamé, ven- dredi dernier, un témoin de la liesse générale qui a suivie l'annonce de la sortie de Moïse Albert Njambe de la prison centrale de Yaoundé.

© La Météo : Thierry Djoussi


07/09/2011
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