Prise du Palais d’Etoudi par la ruse ou par les armes, une chose est certaine, il est temps que le Cameroun soit libéré

Leon Tuam:Camer.beToutes les conditions sont désormais réunies au Cameroun pour l’émergence de nouveaux leaders politiques qui se lancent à la prise d’Etoudi.Pourquoi une telle opinion avec assez de conviction sur le changement bientôt de régime au Cameroun ? Nous nous fondons des observations et analyses des événements récents et présents au Cameroun, mais aussi du climat chez certains voisins de ce pays.

Au comportement du régime RDPC au pouvoir, un régime belliqueux, corrompu, destructeur, impopulaire, incompétent et fait d’antipatriotes par qui le bonheur du peuple camerounais s’avère impossible, s’ajoute la reddition ou la complicité tacite ou dorénavant claire de la vieille opposition avec un régime au pouvoir depuis plus de cinquante ans.

L’absence d’élections libres et transparentes au Cameroun où l’opposition va toujours accompagner le dictateur Biya, les violences morales et physiques perpétrées constamment sur les populations et les assassinats, la confiscation des richesses et de l’avenir du pays par une poignée d’individus, les violences et injustices croissantes qui assomment les populations, mettent celles-ci en alerte en attente des libérateurs patriotes.

L’incroyable récente danse du Tango exécutée par John Fru Ndi à l’annonce de la tenue des Sénatoriales par Paul Biya a fini par convaincre les plus sceptiques et fervents militants du SDF ou les derniers admirateurs de ce leader qu’il n’était plus question de fonder un quelconque espoir sur lui.

Ces Sénatoriales indues, inopportunes, inutiles et assez coûteuses au Cameroun d’aujourd’hui et de demain ont néanmoins fait un peu du bien à notre peuple.

Elles nous permettent de comprendre que M. Biya restera à jamais voleur, méchant, tricheur et dictateur jusqu'à la dernière seconde de sa bière et que rien ne peut se négocier avec lui.

Mais ces Sénatoriales nous font aussi voir que la vieille opposition est une coquille sans habitant ronflante, donnant ainsi plus d’ouverture à l’ascension d’un nouveau groupe de leaders politiques libérateurs.

Toutefois, de quelle libération s’agit-il ici, au moment où les vocables de « libération du Cameroun » sont devenus un leitmotiv ou la musique la plus suave dans les bouches des Camerounais de l’intérieur comme ceux de la diaspora ?

Libérer le Cameroun, c’est d’abord bien comprendre pourquoi il souffre, s’essouffle et s’étouffe depuis plus de 50 ans. Ne pas scruter et apprécier ceci avec profondeur avant toute action reviendraient à opérer en apprenti et en imposteur quand attendent impatiemment des cœurs meurtris et saignants.

Le Cameroun se trouve dans le bourbier économique, politique et culturel actuels comme nombre de pays africains parce qu’à sa tête depuis sa pseudo indépendance se trouvent des leaders qui desservent les intérêts du peuple d’Um Nyobe au profit des forces impérialistes et à leur propre profit.

Il devient clair que ceux en dehors du système en place qui tenteraient de prendre le pouvoir au Cameroun en s’appuyant sur les réseaux d’oppression, de domination et d’esclavagisme moderne ne font aucun bien à notre peuple.

Toute libération du Cameroun à l’ivoirienne, à l’irakienne, à la libyenne ou à la syrienne n’est pas porteuse de fleurs et ne constitue pas une. Une telle libération est similaire à une sortie des léopards de la bergerie suivie par l’entrée des lions. Ce que nous ne pouvons tolérer.

Nous disons aux nouveaux leaders camerounais en chemin que, de même que les autorités d’autres pays ne nous contactent pas pour les décisions engageant la vie politique et économique de leur pays, il sera inadmissible que la prise des décisions portant sur les intérêts de notre peuple passe par Londres, Paris, Washington ou Pékin.

Il s’agit, de fait, d’une politique de rupture et d’un acte de courage qui doivent déboucher sur la reconquête de la dignité et du respect du peuple camerounais par ses futurs dirigeants et les autres nations du monde. Ceci suppose simplement un choix sélectif des nouveaux partenaires du Cameroun.

C’est avec beaucoup d’intérêts que j’ai lu ce mois une interview de l’un des anciens leaders du Parlement Estudiantin du Cameroun des années 90, Téné Sop Guillaume, un patriote camerounais visionnaire, très courageux et pragmatique, qui n’a jamais caché ses ambitions politiques et qui se démarque assez de beaucoup de ses anciens camarades à nos jours tombés en disgrâce.

Les conditions de l’ascension des nouveaux leaders politiques qui se hisseront au sommet du pouvoir d’Etat sont plus qu’à jamais réunies au Cameroun ; mais évitons toute naïveté, car au même moment se préparent des pions des forces de l’oppression pour la perpétuation de la bêtise, d’où plus de vigilance.

L’entrée du fils de Biya au Sénat constituerait un signe annonciateur de la véracité de la longue rumeur selon laquelle son père le préparait pour des tâches supérieures au Cameroun. Les politiques patriotes doivent handicaper toute buchette ayant compétence de perpétuer la destruction du pays.

En ces jours où la gourmandise et les velléités hégémoniques de certains pays occidentaux les portent à vouloir asservir vaille-que-vaille la Syrie et l’Iran, ce qui conduira à la paralysie du monde, les patriotes camerounais ont de grands défis urgents à relever et ne doivent pas se faire distraire par la grande guerre qui arrive à grands pas.

Prise du Palais d’Etoudi par la ruse ou par les armes, une chose est certaine : Il est temps que le Cameroun soit libéré. Toutes les conditions sont réunies. M. Biya et son opposition ont montré toutes leurs limites.

© Correspondance : Léon Tuam,Ecrivain, activiste des droits humains et écrivain


22/03/2013
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