Présidentielles 2011. Christopher Fomunyoh : « Pourquoi j'ai jeté l'éponge... »

Présidentielles 2011. Christopher Fomunyoh : « Pourquoi j'ai jeté l'éponge... »
Annoncé comme potentiel challenger de l’actuel chef de l’Etat, le Camerounais du Ndi ne s’est pas finalement présenté. Il a donné hier mardi à Douala, les raisons de cette décision à la presse.

Le Messager

Annoncé comme potentiel challenger de l’actuel chef de l’Etat, le Camerounais du Ndi ne s’est pas finalement présenté. Il a donné hier mardi à Douala, les raisons de cette décision à la presse.
 
Incontestablement, c’est l’un des grands absents à la course présidentielle dont la finale se déroule le 9 octobre prochain. Certes, lui-même reconnaît être un inconnu dans le paysage politique national. « Je ne milite dans aucun parti au Cameroun », affirme-t-il. Et c’est peut-être cette virginité politique qui explique l’engouement de plusieurs partis locaux à porter sa candidature... Au cours de son échange avec la presse hier mardi 13 septembre à Douala, il n’a pas du reste fait mystère de son ambition présidentielle. « Je comptais être en parfaite communion avec mes compatriotes en octobre », a avoué Christopher Fomunyoh. Que s’est-il donc passé pour qu’il mette ce projet au placard ?

« Dans les préparatifs du scrutin d’octobre, explique-t-il, un certain nombre de faits se sont produits au point de bouleverser mon sens de l’équité, du fair-play et de la transparence », indique le directeur Afrique du National democratic institute (Ndi). Il stigmatise notamment, l’absence d’un consensus de la classe politique concernant la loi électorale, le débat non tranché sur l’éligibilité ou non du président sortant, les suspicions contre Elecam dont des membres sont marqués politiquement proches du pouvoir, le retour en force de l’administration dans l’organisation des élections avec le retrait de la prérogative à Elecam de publier les résultats provisoires et la gestion opaque du calendrier électoral par le président de la République...
 
Dés pipés

Pour Christopher Fomunyoh, c’est simple, « une élection, c’est un processus qui devrait intéresser non seulement les acteurs politiques, mais aussi et surtout les populations. Dans tous les pays démocratiques, il existe un minimum de consensus au-delà des clivages idéologiques des appareils partisans, ce qui n’est pas le cas au Cameroun », regrette-t-il. Au regard de ces facteurs limitatifs, le patron Afrique du Ndi, une organisation qui promeut les valeurs démocratiques à travers le monde, a donc choisi de ne pas donner, au travers de sa participation, une caution à cette joute.« En politique, la perception est presque aussi importante que la réalité. Or, quelle est la perception générale du jeu démocratique au Cameroun ? Que les dés sont pipés. », explique Christopher Fomunyoh.

Cela n’augure-t-il pas  selon lui des moments postélectoraux à craindre pour le Cameroun à l’instar de ceux qu’ont connu certains pays africains comme la Côte d’Ivoire ? « Le Cameroun, répond-il, est un pays épris de paix. Cet amour est une donnée importante capable de nous protéger contre ces situations regrettables. Mais ceux qui s’organisent en toute connaissance de cause pour qu’on y arrive et qui sèment les graines de la contestation seront seuls responsables si de telles choses devaient arriver… ». Pour autant, Christopher Fomunyoh refuse la fatalité et croit en l’avenir démocratique du Cameroun, qui selon lui, est capable de faire mieux. « Je continuerai à m’engager […] pour que notre pays retrouve la place qui devrait être la sienne parmi les démocraties émergentes du continent africain et du monde », conclut-il.





14/09/2011
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