Présidentielle au Sénégal : Abdoulaye Wade contre Macky Sall, c’est l’affiche du second tour

Présidentielle au Sénégal : Abdoulaye Wade contre Macky Sall, c’est l’affiche du second tour

Election Afrique:Camer.beLes premiers résultats officiels mais provisoires du scrutin du 26 février dernier sont d’ores et déjà connus. Ils ont été rendus public tard dans la nuit d’hier (mercredi 29 février 2012), peu avant 21h, heure de Dakar. En attendant d’éventuels recours, lesdits résultats indiquent que le président sortant, Abdoulaye Wade, arrive en tête avec 34,82% des voix. Il devance ainsi son ex-premier ministre, de 8 points. Macky Sall, puisqu’il s’agit de lui, vient en deuxième position avec 26,57% des suffrages. Faute de majorité absolue, Abdoulaye Wade contre Macky Sall, c’est donc l’affiche du second tour, qui s’apparente déjà à un duel à mort.

Bien que arrivé seul en tête, Wade peut et doit même s’inquiéter de son résultat. A 85 ans, le vieux président avait souhaité remporter cette élection haut la main avec 53% des voix dès le premier tour. Voilà que la vérité des urnes le contraint à un second contre son premier ministre d’hier, devenu opposant. Autre zone d’inquiétude, non moins anecdotique, pour Wade c’est qu’il a été défait dans le bureau de vote (celui de Point E à Dakar) où il accompli son devoir de citoyen, sous les hués des dakarois. En effet, selon notre confrère de L’observateur au Burkina Faso, c’est également dans ce même bureau de vote que son fils Karim avait été battu dans la course pour la mairie. Gare à ce que l’histoire se répète !

En fin d’après-midi ce mercredi, Macky, comme il se fait appelé par ses partisans, a donné une conférence de presse au cours de laquelle il a salué un scrutin « transparent ». Il a aussi appelé les sénégalais à la « vigilance » pour le second tour qui l’oppose à Wade, et à parachever l’alternance démocratique. Macky promet en plus un « gouvernement d’ouverture », la réduction des prix des produits de première nécessité. Il se dit favorable à une « réforme constitutionnelle », qui ramènera le mandat présidentiel à 5 ans et s’engage à respecter la limitation des mandats à deux.

Du côté de Wade, pas de déclaration officielle après la publication des résultats provisoires. Au moment où nous écrivions ces lignes dans la nuit tombante de mercredi, nous apprenions tout de même que Gorgui et ses inconditionnels s’étaient enfermés quelque par au palais. Certainement pour réviser la stratégie pour le second tour. Peu avant, au lendemain même du premier tour, le même Wade s’était prononcé à la presse. Se basant sur les premières tendances qui le contraignait à un second tour, celui qui est à sa 7è participation à une élection présidentielle envisageait déjà toutes les « pistes d’entente » pour le second tour. Mais avec qui ? Puisque la plupart des opposants sont unanimes sur un point : voir le vieux président quitter du pouvoir. Tout porte donc à croire que les Moustapha Niasse, Idrissa Seck, Ousmane Dieng joueront pour une fois collectif pour aider Macky Sall à débouter Abdoulaye Wade du palais, moyennant quelques postes ministériels au titre de pourboire.

Le 18 mars prochain, quelques 5,3 millions d’électeurs sénégalais sont appelés à se rendre à nouveaux aux urnes. Cette fois-là pour choisir entre Wade et Sall. Pour les deux protagonistes du second tour, tout est à reprendre. Projet contre projet, argument contre argument, il revient à chacun des présidentiables de convaincre. De plus, il sera aussi question de convaincre les 48% d’abstentionnistes du premier tour de se rendre aux urnes. Cela dit, le second tour de cette présidentielle est une autre paire de manche.

© Camer.be : Simon Ngono


05/03/2012
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