Présidentielle 2011-Tripatouillages: Chronique d'une réélection programmée

DOUALA - 04 FEV. 2011
© Yves Junior Ngangué | Aurore Plus

La réélection de Paul Biya lors du prochain scrutin présidentiel est un secret de polichinelle qui tranche mal avec tous les gages de bonne volonté et autres vœux de transparence ressassés par les pontes et thuriféraires du régime...

La réélection de Paul Biya lors du prochain scrutin présidentiel est un secret de polichinelle qui tranche mal avec tous les gages de bonne volonté et autres vœux de transparence ressassés par les pontes et thuriféraires du régime, en vue de miroiter une élection juste, libre et transparente à la communauté internationale et continuer ainsi à mener les naïfs en bateau. Tout semble réglé comme sur du papier à musique, jusqu'au plus petit détail, afin que l'actuel chef de l'Etat Paul Biya, conserve contre vents et marées, son fauteuil, au palais d'Etoudi. Des résultats tronqués du recensement général de la population, au verrouillage systématique de la machine électorale, en passant par la non divulgation du calendrier par le camp d'en face (juge et partie) c'est-à-dire celle de la date véritable de tenue du scrutin présidentiel (afin de permettre aux différents acteurs d'affûter leurs armes pour l'échéance), la coupe des tripatouillages et autres basses manoeuvres organisées par le système Biya, pour assurer son maintien à la tête de l'Etat, est tout simplement pleine. Même si au cours de son point de presse d'octobre dernier, le S.g du comité central du rassemblement démocratique du peuple camerounais René Sadi avait laissé entendre que les consultations qu'il avait eues aussi bien avec les membres du bureau politique, que ceux du comité central visaient surtout à s'enquérir de l'état de santé du parti, mais aussi et surtout à préparer le congrès de la formation des flammes, certaines indiscrétions laissent entendre que celui-ci (le congrès) ne serait plus à l'ordre du jour.

En effet, même si c'est au cours des dites consultations que la stratégie de faire enregistrer le plus grand nombre de camerounais sur les listes électorales avait été arrêtée, en vue de légitimer par un fort taux de participation la réélection du candidat naturel du Rdpc. De nombreux recoupements opérés nous ont permis de constater que la tenue d'un éventuel congrès du Rdpc aurait été jugée budgétivore et absolument superfétatoire par plusieurs éminences grises de ce parti au rang desquels l'on classe volontiers Réné Sadi sg du comité central. Pendant que de nombreux membres du parti mus par leur goût exagéré du lucre, (eu égard que la tenue d'un congrès leur permettra de réaliser des affaires mirobolantes telles que la location des bus, l'impression des tee-shirts, des casquettes, des banderoles à l'effigie du président) seraient pour l'organisation immédiate du congrès. Le sujet nous dit-on, aurait d'ores et déjà été soumis à l'arbitrage du président national, Paul Biya, qui ne se serait pas encore prononcé.


Vers le rejet de nombreuses candidatures

Bien que tout porte à croire, qu'il ne serait pas loin du point de vue de René Sadi qui lui aurait plus d'une fois conseillé de surseoir à l'organisation d'un congrès, sous prétexte que son mandat à la tête du parti courait jusqu'au délà d'octobre 2011, c'est-à-dire de l'échéance de la prochaine élection présidentielle. La principale préoccupation du parti nous dit-on, serait d'assurer vaille que vaille la victoire du président sortant. Dans certains cercles fermés l'on va même jusqu'à indiquer que certains experts de l'institut national de la statistique sous la houlette de Jean fabien Monkam (conseiller de René Sadi et Pca du Bucrep) seraient d'ores et déjà à pied d'œuvre. Concernant le choix des candidats devant prendre part à la course, des indications laissent penser qu'en vue d'éviter l'émiettement de l'électorat du candidat naturel du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc) certains candidats de l'aire géographique Béti-Boulou à l'instar du docteur Sosthène Fouda résidant au Canada, verraient leurs candidatures rejetées, dans la même mouvance l'on parle également du refus de la candidature du chief Mila Assouté sous prétexte que ce dernier n'aurait pas résidé douze mois d'affilée sur le territoire national. Alors que tout porte à croire que les principales récriminations du Sdf voire d'une bonne frange de la société civile telles que la refonte de la liste électorale, l'introduction des données biométriques ou encore l'institution d'une élection présidentielle à deux tours, sont à jamais enterrées. Il sied de constater que tous les ingrédients sont réunis pour que Paul Biya demeure à la tête de l'Etat, à l'issue de la mascarade électorale d'octobre prochain, qui consacrera tout bonnement la fausse hégémonie du Rdpc dans notre paysage politique.



09/03/2011
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