Présidentielle 2011 :Les consignes de Biya aux gouverneurs

Présidentielle 2011 :Les consignes de Biya aux gouverneurs
A quelques semaines de la présidentielle prévue en octobre prochain, l’administration territoriale rassemble ses gouverneurs à Yaoundé aux fins de mieux appréhender la participation et les rôles à l’élection...

C’est au cours de la conférence semestrielle des gouverneurs des régions ce 07 juillet 2011 à Yaoundé que le Directeur des élections a informé les administrations de l’Etat sur le point des préparatifs de l’élection présidentielle et la contribution attendue de celles-ci. C’est en présence des membres du gouvernement, gouverneurs et autorités administratives à l’instar du directeur général des élections, que s’est déroulée ce 07 juillet 2011 au palais des Congrès de Yaoundé, la cérémonie d’ouverture de la deuxième conférence semestrielle des gouverneurs de région au titre de l’exercice 2011.

Une réunion qui vient en renfort aux élections présidentielles d’octobre prochain. Il importe au cours de ces travaux qui s’étendent sur trois jours, aux gouverneurs des différentes régions de préparer la scène en maintenant l’ordre social durant la période des élections, parfois un peu très rude.

L’essentiel de la réunion a ainsi porté sur le point des préparatifs de l’élection présidentielle et la contribution attendue des administrations de l’Etat, l’état de la gendarmerie et le dispositif sécuritaire. Marafa Hamidou Yaya, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), expliquant le véritable rôle de ces assises qui est celui d’apporter à Elecam un concours et les appuis lui permettant d’exercer efficacement, s’est prononcé sur les dispositions légales que devrait régir les gouverneurs durant les élections présidentielles.

Ce rôle de maintien de la paix incombe selon lui, tant à l’Etat, qu’aux autorités administratives. « Les dispositions légales dans notre pays sont claires concernant l’élection présidentielle. Ce n’est pas le rôle des gouverneurs, c’est le rôle de l’administration, le rôle de l’Etat. C’est toutes les administrations qui sont appelées à apporter leurs contributions à Elecam, pour qu’il puisse réussir dans son rôle. Et naturellement, les autorités administratives sont en première place les responsables du maintien de l’ordre public, et nous ferons tout pour que l’ordre public soit respecté avant, pendant et après les élections », va-t-il marteler.

Par ailleurs, il va, en rajout, mentionner : « Il ne s’agit en aucune façon d’interférer dans les travaux d’Elecam, dont la loi garantit l’indépendance. Particulièrement notre rôle dans ce processus électoral consiste au maintien de l’ordre public et ça, c’est primordial. Sans ordre public, personne ne peut vaquer à ses occupations encore moins Elecam. Les préoccupations sécuritaires ce sont les problèmes de tous les jours, parce que les autorités administratives travaillent tous les jours pour que l’ensemble des citoyens camerounais puissent jouir de leur liberté »

Contribution des gouverneurs

Les gouverneurs présents en grand nombre à cette cérémonie avouant que les élections se déroulent plutôt bien dans leurs localités vont chacun se prononcer sur cette assise. Jules Marcellin Ndjaga, gouverneur de la région du Sud s’explique sur le bien fondé des travaux et le rôle des gouverneurs: « Le travail de ce jour constitue au renforcement des capacités des inspecteurs d’Etat de faire un travail permettant de lutter de manière efficace contre tout ce qui peut nuire aux Elections. Nous sommes dont là pour maintenir la paix et la sécurité sociale. Beaucoup de choses doivent être faites, les administrations d’Etat doivent accompagner le processus électoral, le gouverneur se charge de maintenir l’ordre public et vous savez que chaque fois que la période des Elections est un moment très délicat, l’ordre public doit assurer la paix ».

Le gouverneur du Nord à Garoua, Haman Gambo, affirmant que dans sa région la liste des électeurs est en train d’être arrêtée et les urnes confectionnées, va aller jusqu’à dire : « Nous, autorités administratives, nous sommes prêts à exécuter les instructions de la hiérarchie en ce qui concerne les élections, notamment assurer notre mission régalienne qui est celle du maintien de l’ordre, la sécurité et la paix sociale ».

Commentaire: La sécurisation d’Elecam par le Minadt

A quelques semaines de la présidentielle prévue en octobre prochain, l’administration territoriale rassemble ses gouverneurs à Yaoundé aux fins de mieux appréhender la participation et les rôles à l’élection. La nouveauté voudrait que la présidentielle du 09 octobre prochain soit organisée et supervisée pour la toute première fois par Elections Cameroon, un organisme dit indépendant. Un juste milieu semble avoir été trouvé entre l’administration, gouverneurs, préfets et sous-préfets, et Elecam. L’administration territoriale est loin d’être exclue du processus. Elle aura en charge la sécurisation de l’élection. Ce qui implique que l’autorité administrative se mettra au service d’Elecam en termes de sécurisation des sites de vote, protection du dépouillement, acheminement des résultats. Et surtout d’appel aux forces de l’ordre, une compétence que n’a pas Elections Cameroon.

L’implication de l’administration territoriale a suscité plusieurs critiques des observateurs et des formations politiques de l’opposition qui n’ont pas arrêté de revendiquer une commission électorale indépendante. Pour certains responsables de la préfectorale, l’avènement d’Elections Cameroon n’a pas été bien perçu par des acteurs de l’administration territoriale. Un concurrent est né ! C’est ce qui transparaît du câble révélateur des confidences des données d’espionnage des USA, Wikileaks. Notamment entre le ministre d’Etat Marafa Hamidou  Yaya et l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique, Janet Garvey. « Elecam va droit dans le mur », selon les confidences du Minadt a son avis, parce que les responsables de cette structure sont préoccupés par d’autres ambitions : « s’enrichir avec l’organisation des élections ». Ce à quoi, le Minatd a ajouté leur incompétence et leur cupidité en prenant pour exemple : « la guerre ouverte » qui aurait opposé à l’époque des faits le Conseil électoral de Elecam, d’une part, et la direction générale de l’organisme, d'autre part, pour la vente du matériel reçu en héritage de l’Onel et du ministère de l’Administration territoriale.

A l’observation, d’aucuns redoutent à tort ou à raison qu’Elecam se retrouve sur le terrain aux prises avec l’Administration territoriale. Celle-ci aux côtés d’Elecam, promet de tout mettre en œuvre pour que le scrutin présidentiel attendu se déroule dans le calme et la sécurité.



09/09/2011
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