Pourrissement:Les tares d’un système judiciaire à l’agonie

 

Magistrat:Camer.beAujourd’hui une forte odeur de corruption se détache des agissements des magistrats camerounais. Sensés réguler la société camerounaise de par leurs décisions judiciaires, l’expérience a démontré qu’une infime partie de cette classe dirigeante s’inspire du code pénal pour dire le droit. Hélas ! Le quotidien des salles d’audiences à contrario, présente en grande partie un déni de justice dans la grande majorité des cas allant même parfois jusqu’à la substitution sciemment faite des pièces à convictions triviales dans l’éclosion de la vérité.
 
Que devient alors le citoyen ? Piégé dans sa société par une caste de « Demi-dieu » qui dictent leur loi à coup d’intérêt ou de biftons, la population assiste à la dégradation de leur environnement de vie qui le plus souvent vire à la simple implication d’un des leurs dans une affaire banale ou pas, parce que l’incapacité du juge d’instruction à faire dissocier les témoignages ou approfondir les enquêtes afin de faire ressortir la vérité n’étant pas le souci premier, le peuple se voit pris au piège par les hommes en robe ; l’obligation de négocier à la base avant le transfèrement du dossier au parquet étant sous cape l’invite par excellence à l’utilisation de la corruption « officielle » et officiellement combattue par certains organismes crées pour la figuration et la distraction du peuple. 

Quel Cameroun pour la prospérité ? Plusieurs cas aujourd’hui impliquant les hommes et femmes en robe prouvent à suffisance que le ver a tellement grossi dans la poire qu’il est désormais difficile d’envisager une fois de plus le dissocier de cette poire sans risquer d’attraper une maladie ; bref, dans toutes les régions aujourd’hui, les plaintes sur les abus atteignent des proportions inquiétantes poussant la plupart des habitants, étrangers comme camerounais, à demander s’il sera un jour possible d’atteindre l’équité. Pour exemple évoqué, celui d’un terrain jouxtant le Palais Présidentiel d’Etoudi impliquant plusieurs magistrats qui ont cru pouvoir déjouer l’héritage de plusieurs familles au bénéfice des magouilles et mics macs. Mal leur en a pris car désormais, l’impossibilité d’occuper cette terre maudite au risque de se voir subir les foudres des ancêtres invoqués par les vivants et autochtones de ces terres laisse aujourd’hui en friche une grande parcelle devant l’interrogation des voisins et riverains allogènes de ce quartier.

Pour prendre un autre cas d’abus de fonction, il revient a plusieurs habitués des prétoires de Yaoundé qu’une affaire intrigante impliquant quelques chômeurs, fonctionnaires, étudiants et débrouillards a défrayé la chronique il y a quelques mois. En effet, suite à une injonction du Ministre de la fonction publique, des camerounais seront appréhendés et incarcérés à la prison centrale de Kondengui avec comme chefs d’inculpation premier « Escroquerie en coaction ». Sous-entendant à partir de ce chef d’inculpation que l’Etat a été abusé. Mais de quelle manière ? Car concernant la perception de frais par un individu ne faisant ni partir du corps des fonctionnaires ni du Ministère de la fonction publique auprès d’autres camerounais en les faisant miroiter un recrutement via des liges à l’intérieur de ce Ministère, cette affaire n’a pas impliqué directement le Ministère de la fonction publique. Surprise est donc de constater l’acharnement et l’orientation de la procédure judiciaire par le Ministère qui aura valu un coup de feu sur un fonctionnaire de l’armée camerounaise qui a voulu selon des témoignages s’extirper du commissariat où on l’avait emmené pour son interrogatoire alors que les ordres étaient venus d’en « haut » afin de faire la lumière sur cette affaire. De fait, les enquêteurs sans vouloir s’encombrer de procédure avaient tout juste inculpé tous les acteurs de la chaine victimes ou au final coupables d’escroquerie mais pas au détriment du Ministère mais d’individus qui n’ont jamais porté plainte jusqu’aujourd’hui.
       
En définitive pour boucler la boucle, le cas Jean Emmanuel Foumbi. Un français jusqu’aujourd’hui incarcéré après une visite officielle au Cameroun pour signer une convention avec le Cameroun afin d’implémenter ou de mettre en exécution un projet appelé « Devhope » qui devait générer des milliers d’emplois au Cameroun. Le chef d’inculpation d’escroquerie une fois de plus reproché dans la première affaire a été bizarrement été perpétré dans un autre pays ; la France. Pays dans lequel cette affaire a été jugée définitivement et aura vidé son contentieux. Incarcéré suite à l’intervention de la Secrétaire d’un ministre de la république qui aura fait jouer le poids administratif de son patron, contraignant toute la machine judiciaire à exécuter au pas ses directives, Jean Emmanuel Foumbi sera interpellé sur le perron de son avion et conduit dans une maison d’arrêt. Sans qu’une enquête approfondie ne soit menée avant sa mise en incarcération à la prison centrale de Douala, stupéfaction sera faite lors d’une des audiences de cette affaire lorsque l’accusé brandira le jugement de cette même affaire en France aux juges qui, bizarrement ne prendront pas cette pièce en compte dans la lecture du jugement final qui va l’inculper. De façon basique, si l’on s’en tient à la loi et à la procédure judiciaire en vigueur dans le monde, c’est le pays ou le lieu dans lequel l’acte s’est posé qui devrait avoir l’opportunité de mener une telle affaire. Pourquoi les juges n’en ont pas fait cas ? Eux supposés connaitre de telles procédures basiques ? La main noire d’un système judiciaire liée par des affinités et dirigée par des liges au service d’une classe ou caste égoïste de dirigeants voulant tenir le peuple à tous les niveaux de la vie au Cameroun se ressent. Dans l’histoire transmis fidèlement par la Bible et plusieurs documents, l’oppression d’un peuple ne s’est jamais fait éternellement. Arrivera un jour où le retournement de situation n’épargnera que ceux dont l’esprit a toujours été guidé par la justice et l’équité en grande proportion. 

© Camer.be : Yannick Ebosse


29/07/2014
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