Pourquoi la force ne sera jamais utilisée contre la Côte d’Ivoire

Écrit par Gerard Philippe KUISSU | Douala
Samedi, 08 Janvier 2011 15:09

Dans une intervention  faite le 4 janvier, Sarkozy confirmait ce que tous les observateurs pensaient la France n’interviendra pas militairement en Cote d’Ivoire. D’une part il n’avait pas besoin de le dire c’était impossible ; en plus il se dédit. Commence -a –t- il à comprendre l’impossibilité de cette mission ? Dans le quotidien nigérian  National Mirror  Vol 1 N°6 du 3 janvier 2011, Mark Doyle  de la BBC  démontre cette impossibilité avec force.
Les éléments suivants montrent l’improbabilité d’une attaque extérieure.
1-   Chaque fois qu’il y a eu intervention des forces de le CEDEAO à savoir l’ECOMOG, c’était à la demande des pouvoirs en place agressés par des forces rebelles. Une particularité était importante et ultra  stratégique : ces pouvoirs détenaient fortement  leurs aéroports, leur ports et contrôlaient leurs mers. C’était le cas du Libéria et de la Sierre Leone : observé que c’est de petits pays !


2- La Côte d’ivoire est vaste, Gbagbo contrôle  l’armée, contrôle les frontières, les aéroports et les ports. Et il se méfie des forces extérieures.

3-En clair, les forces qui vont attaquer doivent se frayer leur chemin. Quels pays voisins aura le courage d’ouvrir ses frontières aux forces extérieures ? Le Burkina ? Le Ghana ? Le Libéria ? La Guinée ? Le Mali ?   Chacun peut voir  que la probabilité est plus proche de Zéro que de un.

4 -Selon une source - ayant travaillé dans les forces de l’ECOMOG - les armés de la sous région CEDEAO n’ont pas suffisamment d’armes et de préparation technique, tactique pour attaquer la vaste Côte d’ivoire. IL  est presque établi que les forces étrangères ne peuvent prendre Abidjan en pénétrant  par la mer ni par ses aéroports.
Si les armées nigérianes, sénégalaises, ghanéennes ont des standards internationaux d’entrainement reconnus, il leur faut  prendre rapidement d’assaut une large partie de la Cote d’Ivoire. Pour le faire, il faut des avions, des hélicoptères sophistiqués, guidés et accompagnés par des communications et transmissions satellite. Tous ces arsenaux accompagnés des troupes au sol armées de façon complémentaires aux forces aériennes évoquées supra.
Selon notre source aucune armée africaine ne dispose de telles capacités. La pauvreté en avion et hélicoptères militaire a été toujours une des caractéristiques des armées africaines. L’ECOMOG et les armées actuelles n’échappent pas à cette particularité.

5- Les armées de la CEDEAO ne disposent pas assez de troupes  ou de forces spéciales à même d’extraire Gbagbo dans le cas de figure évoqué ci-dessus.

6-Pour terminer les succès de l’ECOMOG ont été totaux grâce à l’assistance  des forces extérieures ; les Nations Unis et l’Angleterre ont aidés l’ECOMOG dans son offensive au Sierra Leone. Et les américains ont entrainé des troupes au Libéria.
Dans ce dernier cas de figure, avec ce que vient de dire  Sarkozy, les troupes françaises n’interviendront pas, en plus ça n’était pas leur mission. On voit mal un pays africain, ou les USA envoyés des troupes.

Dans  tous les cas une attaque sur la Côte d’Ivoire est une bombe à retardement que Jonathan Bonne chance du Nigéria ne peut prendre ; il doit briguer l’investiture du PDP son parti ce mois et éventuellement participer aux présidentielles d’avril ; car intervenir c’est une chose. Chasser Gbagbo en  est une autre. Et asseoir celui que l’ont veut bien une autre encore plus difficile et compliquée. Les pouvoirs somaliens, Irakiens et Afghans démontrent bien cette difficulté. En dehors du Président Nigérian, les présidents Maliens, Burkinabés sont presque partie prenantes du conflit et on les voit mal participer à une attaque de leur voisin. Pour Yayi Boni du Benin et ELEN  du Libéria les futures présidentielles ne leur laissent pas la possibilité de s’engouffrer dans un autre conflit. Les peuples et les gouvernements ont assez de problèmes et de difficultés pour chercher à résoudre ceux des autres ;


Les faits évoqués ci-dessus, la crise en Europe, en Amérique, les guerres d’Irak et d’Afghanistan sont suffisamment d’expérience et des pesanteurs qui montrent à suffisance que personne ne gagnera dans un assaut militaire contre la Côte d’Ivoire.  Au contraire.

Kuissu Mephou Gérard
Correspondant ICICEMAC.COM



09/01/2011
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