Pour complicité d’évasion…: Sept ans de prison pour trois geôliers

DOUALA - 06 FEV. 2013
© Valgadine TONGA (Stagiaire) | Le Messager

Le verdict est tombé vendredi 1er janvier 2013 au tribunal de première instance de Bonanjo.

Nganguè Kinguè, gardien chef ; Godfred Ngwang, superviseur ; Philip Odoh, gardien de prison, séjournent depuis vendredi 1er janvier 2013 dans les cellules de la prison centrale de New-Bell. En cause, Le tribunal de première instance de Bonanjo vient de les condamner à sept ans d’emprisonnement ferme pour complicité d’évasion. C’est qu’ils faisaient partie de l’équipe chargée de surveiller l’ancien maire de Massock Songloulou, Paul Hiol qui avait pris la tangente alors qu’il était interné à l’hôpital Laquintinie de Douala.

«Le maire Paul Hiol était détenu à la prison centrale de Douala depuis août 2012 en attendant son procès. Entre-temps, il a bénéficié d’une permission maladie et a été interné à l’Hôpital Laquintinie de Douala. Les gardiens de prison chef Ngwang et Kinguè et le gardien de prison Odoh ont été détachés pour sa garde à l’hôpital. Mais à notre grande surprise, on nous apprend qu’il est porté disparu», confiait alors le régisseur de la prison centrale de Douala, Dieudonné Engonga Mintsang, non sans exprimer sa colère sur l’incident : « Il est anormal qu’un détenu sous bonne garde soit porté disparu alors qu’il est interné à l’hôpital. Les trois gardiens de prison doivent s’expliquer.»


Complicité de faux

Flashback, le feuilleton commence le 23 juillet 2012. Paul Hiol, Françoise Puene épouse Kontchou Kouomegni (ancien ministre de la Communication) et un déclarant en douanes sont interpellés à Yaoundé pour la prison centrale de New-Bell à Douala. Ils sont accusés de détournement et de complicité de faux. En fait, les faits reprochés à ce trio remontent à 2009. Dans le cadre d’un partenariat tissé entre la commune de Massock Songloulou et plusieurs villes occidentales, l’administrateur municipal aurait reçu des appuis logistiques pour le fonctionnement de la mairie. Paul Hiol sollicite des exonérations de la direction générale des douanes. Pour faire avancer sa requête, il se dit que l’élu local aurait présenté à l’administration, avec la complicité de Pierre Mbianda (en détention), un faux acte du secrétaire général de la Présidence de la République. Ledit acte instruit le ministre des Finances de leur accorder les facilités sollicitées. Tout marche comme sur des roulettes et, selon des indiscrétions, Françoise Kontchou Kouomegni bénéficie des engins destinés d’une part à la commune de Massok Songloulou et prétendument à la garde présidentielle. La manœuvre va faire long feu, puisqu’un juge d’instruction près le tribunal de grande instance du Wouri interpelle et défère les trois comparses à la prison centrale de New-Bell.

Interné à l’hôpital Laquintinie à Douala plus tard pour des raisons de maladie, le maire de Massock Songloulou va s’évader le mercredi 26 septembre 2012, déjouant la vigilance des gendarmes et gardiens de prison qui assuraient sa garde. Après le verdict de vendredi dernier, le conseil des trois gardiens a interjeté appel.



06/02/2013
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