Poste Ministeriel : La difficile ascension

Cameroun - Poste Ministeriel : La difficile ascensionIl fait l’objet des convoitises, même si les camerounais ne sortent toujours pas de l’auberge, au fil de ces mouvements.

Notre pays, on le sait est une République d’éternels remaniements. Chaque fois que le chef de l’Etat, Paul Biya, fait un mouvement du gouvernement, aussitôt après, on commence à faire allusion à l’autre remaniement qui s’annonce à peine les nouveaux ministres installés. Il faudrait comprendre que tout cela est un fond de commerce qui engraisse gracieusement quelques individus. Parmi ces individus, on peut citer les marabouts, voyants et autres charlatans de tous acabits qui extorquent des sommes parfois astronomiques à des personnes qui veulent être soit maintenues au gouvernement soit y accéder. Ces aigrefins qui n’ont pas d’états d’âme leur disent qu’ils seraient détenteurs de supers pouvoirs, au point d’influencer le chef de l’Etat dans ses prises de décisions. En retour, ils leur font faire des choses inimaginables. Ne dit on pas que tout pouvoir est mystérieux voire mystique! On nous a cité deux cas. Le premier, un brave compatriote qui voulait être directeur général dans une grande structure parapublique de la place. Ce dernier alla voir un marabout à qui il remit une somme de 3 millions de francs cfa.

Tout ce que le marabout demanda à cet ambitieux compatriote de faire, c’est d’avaler le gazon de sa villa chaque nuit à trois heures du matin en tenue d’Adam et ce, pendant neuf jours. La neuvième nuit à peine avaitil commencé à faire ce spectacle insolite qu’il fut surpris par ses enfants qui croyaient que leur père était devenu fou à défaut d’être une chèvre incarnée en homme! Le deuxième cas, celui d’un autre Camerounais qui voulait à tout prix être ministre. Comme toujours, il alla donner cinq million à un féticheur. Celui-ci en retour, lui donna une bouteille contenant un liquide coloré. Le futur ministre devait, chaque soir, après sa toilette, se oindre avec ce liquide sur tout le corps et dormir sans se laver jusqu’au petit matin à côté de son épouse et ce, pendant neuf jours. Ce futur ministre endura ce calvaire avec sa femme pendant tous les neuf jours. Non seulement, il attend encore d’être nommé ministre aujourd’hui, mais continue à aller chez d’autres marabouts.

Quant à sa femme, elle a quitté le foyer. Curieuse qu’elle était comme savent l’être toutes les femmes, celle-ci alla un soir vérifier de quoi était fait le fameux liquide que son époux cachait soigneusement dans un coin de la maison. Elle se rendit compte qu’il s’agissait tout simplement des urines et de la merde avec un autre produit non identifié. C’est alors qu’elle fut édifiée sur les mauvaises odeurs qui flottaient dans l’air chaque fois que son mari touchait à ce liquide dans leur chambre. En dehors de ces charlatans qui promettent l’entrée au gouvernement à certaines personnes, il existe d’autres espèces. Celles là, sont constituées de soi disant amis proches et parents du chef de l’Etat. Elles vous citent combien de fois, elles sont allées voir directement le chef de l’Etat pour qu’un tel soit nommé à tel ou tel poste de responsabilité. Dans ce cas, pourquoi vous aussi ne profiteriez pas dès l’instant que « vous parlez bien» : c’est-à-dire donner de l’argent.

Fourberie

La toute dernière espèce qui serait en vogue en ce moment, est celle qui est composée essentiellement d’hyènes dont la haine, la fourberie, la jalousie et la méchanceté tiennent lieu de colonne vertébrale. On y retrouve ici, d’anciens responsables politiques, directeurs généraux, ministres ou assimilés généralement tombés en disgrâce. Ces sicaires sont prêts à tout pour barrer la route à la promotion des autres compatriotes. Rapts politiques, coups tordus et sous la ceinture, dénonciations calomnieuses, diffamations. Voilà quelques unes de leurs méthodes. A y regarder de près, on dirait que l’hystérie n’est pas loin.

Et pourtant, quand ils étaient aux affaires, ce ne sont pas des scandales qui manquaient à leur gestion. Quelques uns ont même fait tellement parler d’eux qu’on a cru que « Epervier » était prêt à les coincer dans ses griffes. En réalité, chacun d’entre eux sait comment il aura fait pour devenir DG ou ministre. Chacun sait aussi ce qu’il aura donné comme gage. Enfin chacun sait ce qu’il aura subi au propre comme au figuré! En tout cas, ceux à qui ils en veulent en ce moment, ne peuvent pas être comptables de leur gestion quand ils étaient aux affaires. Illustration : prenons le cas d’un ministre des sports qui, au lieu de s’occuper sérieusement de celui-ci tel que le chef de l’Etat le demande, s’empresse de faire de petites affaires maffieuses ou l’odeur de la corruption et du népotisme rendent l’odorat malade.

La faute à qui, si le Cameroun a besoin d’infrastructures sportives dignes de sa réputation et qu’on se retrouve en train de faire des combines avec des hommes d’affaires peu recommandables, quand on n’exige pas ouvertement des commissions aux représentants de « l’empire du milieu » ? On a beau dissimuler en tant qu’ancien pauvre, les 6 preuves de l’enrichissement illicite ou de la corruption, le sommet de l’Etat constitué du citoyen camerounais le plus informé, aura toujours l’information. Bien heureux donc, cet ancien enseignant d’un lycée au sud du Sahara qui posséderait plusieurs maisons en l’hexagone où résiderait une bonne partie de sa famille. L’homme, selon nos sources, aurait également un parc immobilier très impressionnant au Cameroun, sans oublier des établissements scolaires privés, le tout réalisé depuis l’âge du biberon! Voilà l’exemple qui confirmerait la règle selon laquelle, les enseignants ne sont que des misérables individus.

La chèvre broute où elle est attachée, dit-on, sans doute un jour, arguant qu’on ne peut être à la tête d’un tel département ministériel où il se dit que l’argent circulerait souvent en liquide avec de nombreux postes de «péages» internes. Qu’on ne crie donc pas quand le fils de Mvondo frappera la main sur la table. Nous avons déjà retenu la leçon de l’escroc qui hurle au voleur ! Dire que les voleurs de poules et autres délinquants primaires meurent de famine à Kondengui dans la « onzième région » alors que les faiseurs de roi et donneurs de leçons se pavanent en toute liberté jouissant, sans doute, avec l’argent du contribuable pour narguer le citoyen lambda et le tout venant. 

© Le Courrier : Alemao Anong


19/03/2013
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