Port en eau profonde de Kribi: des raisons d’espérer

Port en eau profonde de Kribi: des raisons d’espérer
(La Nouvelle Expression 29/12/2010)


La première phase du déblaiement de l’un des sites de l’ouvrage, a débuté lundi.
Kribi, localité dite Mboro ce 27 décembre 2010. Il est un peu plus de 12h. Un bulldozer D7 ronfle au beau milieu d’une forêt plus ou moins dense. A l’aide d’une large lame de fer, le gros engin casse et fracasse les arbres touffus d’une vaste étendue d’une aux branchages, aux racines et aux lianes entrelacés.

N’hésitant pas à user de deux sortes de dents longues et crochues, placées à son arrière, pour déraciner les arbres les plus tenaces. Au fur et à mesure que le bulldozer opère son offensive dans la forêt, la végétation perd de son secret. Les oiseaux s’activent à fuir le danger, pour trouver refuge un peu plus loin. Un peu plus loin derrière, un «poklin», autre engin encore appelé pelle mécanique, est engagé sur d’autres arbres moins robustes ; et à mettre de l’ordre dans les détritus laissés par le D7. Triant racines, feuillages et branchages qu’elle entasse à divers endroits.

Une niveleuse et un compacteur arriveront par la suite pour nettoyer une certaine surface qui progressivement va prendre la forme d’une route, alors que les engins chargés du terrassement de ce site situé à une quarantaine de kilomètres du centre urbaine de la cité balnéaire, un des trois qui abriteront les installations du port en eau profonde de Kribi, continuent leur œuvre sans relâche.


Peu après 17h, c’est la fin de la journée de travail. Près d’un hectare ont déjà subi la fougue des engins. Pour cette première phase de déblayage, le terrassement concerne 100. 000 m2. Ce qui devrait être couvert en un an. Mais en tout, ce sont 27 000 hectares de terrain qui seront terrassés dans le cadre de ce projet.

Pessimisme

D’après Francis Gendet, directeur des travaux à Razel, entreprise ayant remporté le marché de l’aménagement du site, «après cette phase de terrassement, on passera aux déblais et enfin aux remblais, afin de mettre de la latérite», à cause de l’état sablonneux du terrain qui ne facilite pas une certaine stabilité du sol. Tout ce travail semble plutôt facile, tant elle semble se dérouler avec une certaine aisance. Pourtant, des craintes ne manquent pas. Deux autres bulldozers devant être utilisés dans cette première phase du travail ne peuvent y être transportés, faute de moyens de transport.

Ce qui pourrait avoir un impact considérable sur le respect des délais. «Ce sont les porte-chars qui doivent les transporter, mais la route n’étant pas aménagée, notamment les ponts qui ne sont pas encore terminés, les porte-chars qui doivent les transporter ne peuvent pas facilement les acheminer, puisqu’à chaque pont, il va falloir déposer le bulldozer, faire traverser le char individuellement, puis le bulldozer, avant de le remettre sur le porte-char», explique Joseph Bessala, le chargé des relations publiques de Razel. C’est pourquoi, «actuellement, nous sommes d’abord en train d’aménager nous-mêmes la route pour pouvoir faire passer tous nos engins», ajoute-t-il.

Cela arrive deux jours seulement après le début du paiement des indemnisations aux populations propriétaires terriens et ayant-droits affectés par le projet du port. Une opération qui avait déjà été à l’origine du retard du démarrage effectif des travaux sur le terrain, initialement prévu pour le même vendredi. Afin de pouvoir donner des gages à ces populations qui, comme cet habitant de la cité balnéaire, la trentaine révolue, ne croient pas toujours que le projet du port est prêt à voir le jour, tant son démarrage a maintes fois été annoncé, puis reporté sine die et sans que personne ne daigne en expliquer officiellement les raison.

Ce dernier qui n’est d’ailleurs pas encore convaincu de ce que toutes les personnes concernées recevront effectivement leurs indemnités, et que les recasements suivront à temps. « C’est quand je vais voir le port-là sortir des terres que je vais croire ; on a tant annoncé et on n’a rien vu», a-t-il lancé dans une causerie avec des journalistes.

Écrit par Lindovi Ndjio, à Kribi

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29/12/2010
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