Port de Douala : Les employés exigent le limogeage du DG et de tous les administrateurs

Port de Douala : Les employés exigent le limogeage du DG et de tous les administrateurs

Cameroun - Port de Douala : Les employés exigent le limogeage du DG et de tous les administrateurs  C’est la quintessence d’une lettre ouverte envoyée, entre autres, à la présidence de la République, et qui annonce, par ailleurs, une grève inédite le 1er septembre 2011.«Voici comment le DG et les administrateurs pillent le Port autonome de Douala ». C’est le titre de ce document de trois pages déjà envoyé à la Présidence de la République, au Premier ministère, aux ministères en charge des Finances, du Travail et de la sécurité sociale et des Transports. Cette lettre qui n’est pas loin d’un mémorandum, se présente comme le joker des employés du Pad, qui disent tirer le diable par la queue depuis l’arrivée de Jean-Marcel Dayas Mounoume, l’actuel directeur général. Ces derniers l’ont initiée, au terme de la très attendue réunion du 11 août 2011 à l’immeuble siège du port autonome de Douala (Pad), qui, finalement, a accouché d’une souris. Car, toutes les démarches entreprises par le Syndicat national des employés des ports du Cameroun (Snepc) auprès de la direction générale et du conseil d’administration sur la gestion du Pad et des revendications du personnel se sont avérées inopérantes.

D’où l’idée de la rédaction de ce document qui est un véritable pamphlet ; au regard des révélations qui y sont contenues et qui accablent le DG et tous les administrateurs du Pad.Concrètement, ce collectif d’employés reproche à Jean-Marcel Dayas Mounoume, René Mbayen, Jacqueline Koa, Paul Fokam Kammogne, Marie Rose Beyokol et les autres de profiter abusivement des frais de mission et des jetons de présence lors des conseils d’administrations du Pad. On apprend ainsi que depuis le 29 décembre 2010, les frais de mission ont même été revus à la hausse. (Voir tableau). C’est la substance de la résolution n°305/Ca/Pad fixant les taux des frais de mission au Pad. Cette résolution a une précision de taille qui se passe de tout commentaire. «Pour la tenue des sessions du conseil d’administration, le président du conseil et chaque administrateur, selon le cas, bénéficie de trois jours de mission pour couvrir les frais d’hébergement et de restauration », peut-on lire. Voilà pour ce qui est des frais de mission.

Indemnité fixe et dotation mensuelle de carburant

Le montant alloué au titre d’indemnité fixe est encore suicidaire. Si l’on s’en tient bien sûr au document signé par le DG le 22 février 2011. D’après ce document, le PCA a une indemnité fixe de 7,5 millions par an, tandis que les autres administrateurs ont chacun 4 millions de Fcfa. Bien plus, si l’on s’en tient également à la 40e session du conseil d’administration tenue le 11 août 2011, le PCA a 1,5 million au titre de jeton de présence à chaque session, contre un million pour chaque administrateur.

A noter également, entre autres, une dotation mensuelle de carburant attribuée aux membres du conseil d’administration. Au mois d’août 2011, apprend-on, cinq membres ont reçu chacun un montant de 300.000 Fcfa. C’est trop pour les employés qui sont intarissables. « Ils (les administrateurs : ndlr) créent la paupérisation des employés en gelant la prime trimestrielle au personnel, mais augmentent leurs avantages », estiment-ils. Après simulation des avantages, selon un syndicaliste, un administrateur se retrouve à 14 millions de Fcfa au moins par an. « C’est-à-dire plus que les revenus d’un chef de département actif au Pad. Ce qui constitue une forme de détournement de deniers publics, car ils doivent bénéficier uniquement des jetons de présence », relèvent les plaignants. Avant d’ajouter : «Ces administrateurs n’adoptent jamais en une seule séance une résolution. Ils le font systématiquement en deux ou trois séances avec jetons de présence à chaque séance ».

Plusieurs autres griefs sont soulevés par ce collectif. «Les charges des assurances sont passées de 550 millions à 1,2 milliard sans évacuations sanitaires toujours supportées par le Pad. Les administrateurs organisent la vente aux enchères des véhicules du Pad sans publicité et achètent tous les véhicules du port sans y associer le personnel. Pour donner de petits cadeaux à ses amis, le DG leur donne des marchés surfacturés et sans importance pour le fonctionnement du Pad », résument-ils dans leur analyse qui a sept points. L’autre point important soulevé est le chenal d’accès. Ils informent que du temps de l’ancien DG, les charges du chenal étaient de l’ordre de 3,5 milliards et qu’aujourd’hui, elles atteignent les 10 milliards de Fcfa. Du coup, c’est Dayas Mounoumé qui est visé. Et ces employés sont allés jusqu’à exiger son limogeage, tout comme celui de tous les administrateurs. «Le port est mal géré et les administrateurs passent leur temps à piller et en plus, en dehors du PCA, ils sont tous dans l’illégalité pour avoir passé plus de 6 ans comme administrateurs, conformément aux statuts du Pad», écrivent les plaignants. Traduction, Francis Faï Yengo, PCA du Pad, n’est pas visé dans ce pamphlet. Il n’y a que Dayas Mounoumé et les dix administrateurs du Pad.

Cerise sur le gâteau, les employés annoncent une grève inédite pour le 1er septembre, si entre-temps, il n’y a pas une suite favorable à leurs différentes revendications qui, dans l’ensemble tournent autour des avantages de service.

Nous n’avons pas pu avoir malheureusement la version des faits du Pad. Malgré nos démarches qui se sont avérées infructueuses. En effet, saisi depuis jeudi dernier à travers une demande d’informations, Dayas Mounoumé n’a pas daigné répondre à nos questions. Aucun retour. Aucun signe de vie.

© La Nouvelle Expression : Hervé B.Endong


22/08/2011
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