Politique agricole : Les vérités de José Bové

Lundi, 13 Décembre 2010 07:27 Léger Ntiga

Le député européen est venu pour le Comice renvoyé et a donné une conférence de presse à Yaoundé.

«Je me réjouit de la contribution de la société civile camerounaise à l’organisation du comice agropastoral d’Ebolowa pour lequel je suis revenu au Cameroun. Après avoir mené un combat digne et citoyen pour un comice sans produits importés, la Coalition pour la souveraineté alimentaire au Cameroun (Cosac) a pu apporter et exercer un lobbying pour ajuster l’organisation de cette manifestation importante du monde paysan». Outre ce motif de satisfaction, le vice-président de la Commission du parlement européen, José Bové a déploré la faiblesse des politiques agricoles en Afrique.
Pour lui, l’agriculture est la plus grande richesse de tout pays. A titre d’exemple, elle absorbe 43% du budget de l’Union européenne (Ue). José Bové soutient d’ailleurs à cet effet, que «l’agriculture est au cœur de la politique européenne». Parce qu’il s’agit de 12 millions d’hectares de petites exploitations, l’Ue les subventionne. Pour autant, l’Europe reste dépendante du monde car, l’agriculture européenne importe l’équivalent de 30 millions d’hectares de soja pour nourrir l’élevage. Toujours est-il que le député européen soutient que l’Europe pratique une agriculture artificielle qui expose dont à la malbouffe.

Suffisant pour qu’il s’interroge sur la souveraineté alimentaire du Cameroun qui comme de nombreux pays africain est engagé dans les négociations avec l’Union européenne sur les Accord de partenariat économique (Ape). Un projet jugé totalement désastreux pour le Cameroun. «Les Ape sont une menace grave pour les économies africaines. Ce sont des accords biaisés qui favorisent les économies dominantes qui en imposent autres. En matière de normes et de qualité notamment». Quand bien même les autres produits marchants passeraient dans un tel marché, l’agriculture n’y serait en aucune façon exposée.
«L’agriculture n’est pas une marchandise comme une autre. Son produit n’a pas vocation à être vendu comme n’importe quel autre produit», martèle José Bové qui estime que du fait de la volonté effrénée des pays à s’industrialiser, la tendance globale est à la destruction de la première force économique de tout pays: Le paysan. Syndicaliste paysan, il croit savoir que son devoir est de plaider la cause des paysans partout dans le monde. Au tant il dénonce l’instrumentalisation que les politiques font des masses paysannes dans les pays, autant, il s’insurge contre la mauvaise exploitation des terres à travers l’Afrique.

De ce point de vue le leader paysan soutient le droit des paysans à accéder à la terre. «Le paysan exploite le sol et pourtant, les terres son accaparées. Du point de vue du commerce mondial et de la donne de l’Organisation mondiale du commerce (Omc), l’accaparement des terres est illégal. Je soutiendrai les paysans africains s’ils venaient à saisir les juridictions compétentes pour recouvrer leurs droits. Même si je sais qu’une telle démarche va rapidement s’accompagner de représailles», souligne-t-il. Autant il pourfend cette forme de spoliation, autant, José Bové réprouve la confiscation des terres par la classe régnante dont le but avoué est non pas le travail de la terre mais le blanchiment de l’argent.
C’est en tout de cette manière que peut se lire l’affaire des tracteurs indiens détournés par des membres du gouvernement camerounais en 2008. Un exemple qui lui donne de dire qu’on ne peut pas développer l’agriculture dans des conditions.

Léger Ntiga



13/12/2010
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