Phénomène: La 'Whaïtisation' tous azimuts en télés et radios locales

YAOUNDE - 21 FEV. 2012
© Tongo Etonde | L'Actu

Audiovisuel: Autopsie de ce phénomène nouveau au Cameroun qui consiste à se contorsionner les cordes vocales au point d'avoir des voix qui ressemblent à celles des journalistes blancs.

Une enquête de Tongo Etonde, correspondance particulière à Douala


1- Manière de parler à la limite du hautain

La boss convoque séance tenante tout le personnel. «Regardez mes pieds !» Et Dinaly d'indiquer la mignonne paire de sandales aux scintillants cordons roses. «C'est le cadeau de Noêl que m'a offert Anne Moussango. Monsieur Tongo, je vous prends vous-même à témoin : elle est arrivée hier-hier, et elle est la seule à avoir pensé à m'offrir un cadeau». On est le 29 décembre 2011. Et l'ambiance est super-bon enfant dans les locaux de la chaîne LTM TV. Où hors antenne, présentateurs et animateurs vedettes sont assez méconnaissables. Ils semblent parvenir à bout d'efforts surhumains, à réfréner leur propension à se laisser aller et à s'abandonner à ces envolées grandiloquentes et pédantesques correspondant à ladite attitude arriviste. Le naturel semble revenu. Au galop. Point donc de propos débités de façon chantonnante, en prenant de grands airs, et en étirant de façon presque narquoise les ponctuations du phrasé.

La dépositaire de l'habillage de l'antenne, et donc de la couleur verbale tolérée sur ses ondes, se montrera manifestement ennuyée de voir son avis requis sur la question. Dinaly, catégorique, laissera entendre qu'elle n'a pas le cœur à se soumettre à quelque interview. Sans quand même lâcher au passage : «Il faut bien parler le français comme les Français, non !». La chanteuse et PDG des chaînes LTM TV et radio RTM, de guerre lasse, confiera à sa rédactrice-en-chef, Adrienne Nobodem, le fardeau de se prononcer sur la charte verbale à l'œuvre à LTM TV.

Tableau quasi-identique à Equinoxe TV. Où, à peine est-on parvenu à accomoder sa vision pour reconnaître les traits, hors faisceaux lumineux & maquillage, des vedettes-maison du petit-écran, que l'on en vient très tôt à sursauter devant le décalage notoire entre les phrasés simples et naturels entendus dans les couloirs et les acrobaties verbales balbutiées à l'antenne. Ici de même, Sévérin Tchounkeu, le Big Boss, très débordé à ses dires, avisera que les responsables de la rédaction sont assez indiqués pour donner un avis éclairé sur la question.

Un frappant paradoxe, en somme. Tout le monde, manifestement, s'accomode de la situation. Mais, en même temps, pratiquement tous ceux qui auront été approchés pour dire un mot sur la tendance généralisée à altérer sa personnalité pour adopter l'accent des Blancs – ['whaïtiser'] – se seront montrés d'emblée embarrassés.


2.– la 'whaïtisation': un faux problème ?

Manifestement, la 'whaïtisation' est la posture verbale qui 'donne' le mieux en télé et radio au Cameroun. Et nos interlocuteurs n'ont rien trouvé à redire sur le phénomène. «Toute proportion gardée, je ne pense pas qu'il s'agit d'une tendance particulièrement fréquente ou ancrée dans les médias camerounais. Je ne pense pas qu'il y a un problème de 'whaïtisation' au point qu'on en vienne à en faire un drame. Il ne m'était jamais arrivé, à vrai dire, de penser que la question était aussi grave que vous le percevez», avise Serge Ngando Ntonè, le Chef de la station CRTV-Littoral. Qui aura pourtant eu à créer le buzz parmi ses collaborateurs il y a près de cinq mois, suite à la suspension d'antenne d'une journaliste pour cause de manque de naturel exagéré à l'antenne.

Pour Nyoh Moses, jusque là DG de DBS, une chaîne TV émettant à Douala, «c'est un phénomène qu'on ne peut pas arrêter dans les médias audiovisuels locaux. 'Whaïtiser' dans le sens de développer une diction agréable à l'oreille, confortable, c'est très bien. Si un journaliste peut avoir quelqu'un qui l'inspire, comme Christine Ockrent ou Anne Sinclair, c'est à encourager ». Avant de nuancer : «'Whaïtiser' de façon théâtrale, mécanique, ce n'est pas bien. Il faut parler de la même façon aussi bien à l'antenne qu'en dehors. Il ne faut pas donner l'impression de vouloir épater les gens, de vouloir faire le beau, l'important, de vouloir attirer plutôt l'attention sur soi, que sur le message à délivrer. Parce que notre métier est de passer des messages.»

La rédactrice-en-chef de LTM TV, Adrienne Nobodem, s'inscrit dans la même posture : « Tant que le téléspectateur peut comprendre ce qui est dit, tant que ça n'influe pas sur la transmission de l'information, il n'y a pas lieu d'intervenir. Je n'ai encore reçu aucune remarque par rapport à la coloration verbale de l'antenne». Elle apporte en plus de précieux éclaircissements. « La tendance 'whaïtisante' est à la mode, ça passe. Pour la plupart des téléspectateurs c'est ça manifestement qui est bien. Tant que vous vous exprimez conformément aux codes en vogue, aux canons qui prévalent, vous êtes adulés».


3.- Comment en est-on arrivé à cette posture sur les antennes camerounaises ?

Visiblement furax, mais très poli, Jean-Claude Ottou contient rudement son indignation et son irritation devant un amour-propre manifestement froissé. « C'est la toute première fois que je m'entends dire, que j'ai eu à adopter un accent se rapprochant du parler parisien. L'on m'a plutôt ressassé que l'on reconnaissait le natif Béti à mon intonation. Ce serait faire injure à la profession de journaliste que d'associer mon image à cette posture verbale. Ça fait 30 ans que j'ai abandonné le micro : vous pensez que c'est 30 ans après que les gens, comme une seule personne, se rappelleront au bon souvenir de mon phrasé ?», s'enquiert à la faveur d'un échange téléphonique, le tout récent DGA retraité de MTN-Cameroun et présentateur vedette du journal à Radio-Cameroun, dans les années 1980. Il était question de demander à celui qui a eu à frapper et marquer les esprits par une posture toute singulière, faite d'une sorte de phrasé agréablement chantonnant, s'il se sentait quelque part, le précurseur de la 'whaïtisation' tous azimuts actuellement en vogue dans les médias audiovisuels locaux.

Eux, ils ne s'en offusqueraient assurément pas. Léonard Chatelain, Solange Aïcha, Evelyne Ngo Lambidjeck, Sergio Pouth, Jocelyne Nankam-Fotso... Sans l'ombre d'un doute, ils font figure d'authentiques précurseurs de l'actuelle propension généralisée à adopter à l'antenne un parler littéralement en décalage avec les intonnations et accents ambiants. Ils ont tous un dénominateur commun – [à l'exception de Ngo Lambidjeck, qui s'est souvent prévalu d'être sortie de l'Ecole de journalisme de Lille] – c'est d'avoir longtemps poirauté dans l'antichambre des chaînes d'animation de la CRTV – [notamment la FM 105 à Douala] – en qualité de personnel non-permanent. Avant de connaître la gloire des feux des projecteurs.

Célébré dans des chansons populaires, l'animateur Léonard Chatelain avait frappé les esprits par un français des plus châtiés, aux relents soutenus et précieux, qu'il assortissait d'un accent parisien. Ayant réussi à arracher des espaces d'expression, à la sueur de sa créativité et d'un travail de fourmi, la déclinaison langagière quelque peu affectée de Sergio Pouth sera littéralement rattachée à sa posture d'antenne des plus dynamiques. La stature de célébrité de Solange Aïcha est immortalisée dans le célèbre clip 'Âge d'or', où reprenant des tubes de Francis Bebey, Henri Njoh se fait accompagner à la guitare basse par un Kotto Bass des grands jours. C'est dire que son style d'animatrice au parler décalé et maniéré lui a plutôt très bien réussi. Toute première vedette du micro dans l'univers de l'audiovisuel privé au Cameroun, Jocelyne Nankam-Fotso, alors responsable d'antenne de la toute première radio privée de Douala, la RTM du couple de chanteurs Tom Yom's et Dinaly, sera l'un des principaux vecteurs de la chute de l'audience et du prestige des animateurs et autres journalistes estampillés CRTV-Douala. Son phrasé de parisienne de naissance, lui revenant au galop, n'aura pas peu fait florès.


4.- Quelles explications donner au phénomène ?


Jacques Logmo, présentateur radio CRTV-Littoral

«Au Cameroun, on s'est lancé dans l'aventure télévisuelle sans s'être le moins du monde préparé. Sans s'être le moins du monde posé la question sur ce qu'était la télévision, sur son bien-fondé, pourquoi et comment l'adopter et la faire fonctionner, que convient-il de faire et de ne pas faire, etc. On s'est tout bonnement lancé, en se mettant à copier à tout va. Sans discernement. Une chaîne de télé repose sur un contenu qui lui est propre, qui en fait sa marque déposée. Aussi, dépend-elle de la production de ce contenu. Ce qui suppose une accumulation, du point de vue de la bandothèque, de plusieurs mois ou années de programmes tournés avant le démarrage de la chaîne. Ce qui fera des prêt-à-diffuser pour au moins les 18 premiers mois d'existence de la chaîne. Et pendant la diffusion de ce stock, on met en branle la production d'un autre stock de plusieurs années de programmes. En télé, le parler – [l'élocution/la diction/le phrasé] – sert à faire valoir, à mettre en scène, le contenu des programmes, la plus-value offerte aux téléspectateurs. Devant le néant, la vacuité, l'absence d'une plus-value à vendre, à mettre en avant, l'on se retrouve astreint à recourir à des expédients comme la forfanterie oratoire, les acrobaties langagières.»



Thierry Ngogang, directeur de la rédaction STV

«Ailleurs, pour faire journalisme, n'y parviennent que des intellectuels de haut vol et passionnés, après avoir franchi plusieurs tamis, comme un diplôme de siences-pô, avec des qualifications en histoire, en économie. Ici, on se découvre journaliste, sans le moindre background intellectuel, sans le moindre pré-requis propre à être à même d'interpréter son milieu de vie, les réalités environnates ou l'actuel monde globalisé. Et puis on se retrouve en train de diriger ou d'animer des émissions dans des médias de masse, radio, télé. Des gens qui avaient raté leur vie au quartier et qui se retrouvent dans ces médias à forte pénétration vers les populations. Se sentant du jour au lendemain appartenir désormais au cercle très envié des gens arrivés, l'on est facilement enclin à regarder les autres et s'adresser à eux avec hauteur, dédain. Je pense qu'au Cameroun, le parcours basique devrait être de commencer par la presse écrite. Ça t'oblige à faire des recherches, à aller consulter des sources documentaires, à te constituer un carnet d'adresses de personnes-ressources propres à te donner la véritable mesure de la réalité du dehors. Fort de ce background, tu te rendras compte que tu as plus de facilités au moment où tu débarques dans un média de masse audiovisuel, tu as une meilleure appréhension et perception des choses, propre à ne s'attarder que sur l'essentiel et non l'artificiel».



5.- Dans la peau d'un 'whaïtiseur'


Solange Beyala, présentatrice de Love Nigt & Toi et moi à STV2

«Ça me fait rire. Parce que, quand il faut parler la langue de quelqu'un, il faudrait faire des efforts pour bien la parler. Je trouve parfois ça un peu très camerounais, très villageois. Imaginez quelqu'un qui entreprend de parler le bassa, il faudra qu'il utilise le ton bassa. Quand c'est la langue de Molière qu'on veut parler, il faudrait la parler comme Molière. J'entends des gens dire : « pourquoi parle-t-elle comme les Blancs ? » Quand on s'exprime à la télé, le téléspectateur ne doit pas sentir de quelle origine tribale on est. On devrait être neutre dans le rendu. Quand dans une émission, on reçoit 600 SMS en une soirée, c'est que tout va pour le mieux, non ? C'est que les téléspecateurs, non seulement se donnent la peine de s'attarder sur le programme, mais en plus, ils apprécient manifestement. Que demander de plus ? J'ai un autre instrument de mesure de l'intérêt porté sur Love Night. A savoir, la page Facebook du programme TV : ça marche, les gens réagissent. Ça veut dire qu'ils sont fidèles, qu'ils apprécient bien. Quand j'étais au lycée, nous apprenions déjà à 'whaïtiser'. Demandez à tous mes camarades de classe du Lycée d'Akwa Nord, ils vont vous le dire. J'étais la meilleure lectrice. J'étais la préférée des profs, et quand je me mettais à lire un texte, les élèves partaient des autres classes pour m'écouter.»



Jocelyne Nankam-Fotso, responsable des programmes à Canal 2

«J'ai eu un encadreur lors d'un stage de remise à niveau, un Blanc en service à RFI. Au terme de la présentation de nos 'papiers' lus à la suite d'un reportage, il a très positivement apprécié contenu, syntaxe, vocabulaire et autre diction de Soflane Kegne et moi. Mais dans sa critique, il ne comprenait pas qu'avec ce beau travail, on ne garde pas notre voix dont on s'arrangeait à en transformer l'accent. Il s'étonnait qu'on essaie plutôt d'imiter les Français. ''En fait, nous a-t-il dit, si vous croyez que vous parlez le français parisien, vous vous trompez. Parce que vous ne parlez ni le français parisien ni le français camerounais.'' On lui a répondu qu'on voulait seulement que ce soit agréable à l'oreille.

Mais ma posture personnelle est différente. Je suis née en France. Arrivée au Cameroun en classe de CM1, j'ai eu tout le mal du monde à m'adapter à l'accent local. J'en ai même été traumatisée. A chaque fois par exemple qu'il y avait lecture, la maîtresse qui aimait m'entendre, s'arrangeait toujours à ce que je lise au moins un paragraphe. Mais, mon accent suscitait toujours un brouhaha de moqueries de la part de mes camarades du Petit-Joss, à Bonanjo-Douala. A la longue, j'ai dû faire des efforts surhumains pour chasser cet accent parisien. Mais le naturel est revenu au galop quand j'ai commencé à exercer à la radio.»


Adrienne Nobodem, rédactrice-en-chef LTM TV

«Une anecdote issue de mon vécu personnel vous édifiera. En 2001, quand j'arrive à Yaoundé, à l'Institut Siantou pour ma formation en journalisme, en provenance de Mbouda, je me heurte de façon brutale au problème de l'expression, de la langue. Juste au terme du premier cours, l'enseignant a demandé aux étudiants de se présenter. Mes anciens camarades du Lycée de Mbouda qui l'ont fait avant moi ont essuyé d'inoubliables sarcasmes. La langue maternelle avait influé sur notre façon de nous exprimer en français. Mais c'était tellement naturel pour nous, qu'on ne s'en s'était jamais aperçu. A mon tour de parler, j'ai tout fait pour éviter d'utiliser des mots 'accentués' qui auraient pu montrer que j'avais la même origine que mes camarades débarquant de Mbouda. Et j'ai réussi. En tout cas, personne ne s'est moqué de moi. J'ai décelé très vite qu'en parlant avec l'accent régional, m'intégrer allait être très difficile. Mes camarades de Mbouda ont été amenés à faire bande carrément à part, tellement ils étaient marginalisés. Ceux à qui l'on disait que j'arrivais aussi de Mbouda, en doutaient. Celle de mes ex-camarades du lycée qui m'avait convaincue de m'inscrire en journalisme a tout plaqué, pour se retrouver à l'Ecole Normale Sup. Parce que chaque fois qu'elle devait lire son 'papier' au cours des travaux pratiques, elle subissait des moqueries. L'on est victime d'une insupportable pression dont les gens n'ont pas conscience...»


Jean-Vincent Tchienehom, Journaliste ex-TV5 France & chroniqueur à Equinoxe radio

«Ma posture personnelle est très intéressante, parce que j'ai toujours entendu des gens dire : «Voici Jean-Vincent Tchienehom. Quand on l'entendait, on ne pouvait pas s'imaginer que c'est un Camerounais. On pensait que c'était un Blanc !» Mais je ne pense pas rentrer dans cetta catégorie de Camerounais qui singent le Blanc. J'essaie d'expliquer la chose de 2 ou 3 façons qui se complètent. Premièrement, j'ai une voix particulière, une voix radiophonique. Mais la voix, c'est un don du ciel. Ce n'est pas une chose qu'on achète au supermarché du coin. J'ai donc un organe vocal qui fait que je ne peux pas être identifié à une région particulière du Cameroun. Deuxièmement, je ne suis pas né dans la région d'origine de mes parents. Mon école primaire, je l'ai effectuée dans 5 ou 6 villes du cameroun : Foumban, Garoua, Mbouda, Ayos. Troisièmement, à Garoua précisément où je me retrouvais tous les soirs seul, avec un transistor branché sur Radio Brazzaville, je me disais qu'il faut que je parle comme ces journalistes. C'étaient des Blancs. Radio Brazzaville était un démembrement de la RTF (Radio télévision française). Et je m'ingéniais à imiter leurs dictions et intonations, notamment d'une speakerine dont je me rappelle encore le nom, Martine Eba. Quatrième remarque, quand je suis allé à l'OCORA faire ma formation de journaliste-radio, nous avons eu la chance d'avoir des cours de diction avec comme enseignants, des comédiens de la Comédie française. Laquelle, fondée par Molière, fait figure d'institution en France. Je crois que cela a davantage renforcé une sorte de maîtrise de la langue française. Il faut bien faire la différence entre des gens qui parlent un français correct, avec toutes les règles qui s'y rattachent au niveau de la diction, du phrasé, de la respiration, du respect de la syntaxe et du vocabulaire. Et d'autres gens tels que nous les entendons aujourd'hui qui singent les Blancs. Chaque pays s'est défini une codification plus ou moins formellement écrite. La Canadian Broadcasting Television ne prendra jamais un gars qui a un accent américain. J'imagine que c'est la même chose pour les Québecquois. Ils n'iront pas prendre quelqu'un qui parle le parisien. Ils ne prendront que quelqu'un qui parle le pur québecquois.»



Serge Ngando-Ntonè: «On a juste essayé de la ramener à la raison»

Confronté à un cas manifeste de transmutation exagérée de l'identité vocale chez une journaliste, le Chef de station CRTV-Littoral a dû sévir...

Confirmez-vous le buzz selon lequel vous avez retiré d'antenne une jeune présentatrice ?

Elle n'est pas suspendue. Elle va toujours à l'antenne. Il faut être naturel. De toute façon, quand vous singez quelqu'un, l'auditeur ou le téléspectateur le ressent, ceux qui vous connaissent ressentent un désagrément. Non, la jeune collaboratrice n'a pas été suspendue. On a tout juste essayé de la ramener à la raison. Ell passe à l'antenne.


Peu de patrons d'antenne, à notre connaissance, en sont arrivés à sévir...

Tout ce qu'on peut faire, quand on constate que quelque chose n'est pas bien, c'est d'essayer de corriger. Si vous avez des collaborateurs, des confrères qui se laissent aller à des dérives ou à des déviances relativement à la profession, on s'emploie à les recadrer. On essaie, dans le cas d'espèce, de leur dire qu'ils peuvent faire mieux, sans se dénaturer. Ils peuvent faire mieux sans tronquer leur naturel, sans 'whaïtiser', comme vous dites.


Cette dérive au niveau de la posture verbale à l'antenne n'est-elle pas imputable à la formation ?

Je ne pense pas que ce soit en rapport avec la formation, parce qu'un journaliste bien formé ne peut pas s'adonner à ce genre de dérive. J'ai été formé à l'ESIJY à l'époque. On nous donnait des cours de diction. On apprenait à parler devant un micro, à articuler, à lire des textes, à s'exprimer devant un auditoire. Même si on n'a pas été à l'école, il faut apprendre les règles du métier sur le tas en vue d'être un bon journaliste. Mais quand on a un talent inné, on peut se lancer dans le métier sans forcément passer par l'école. Mais il faut apprendre les règles inhérentes au métier, même sur le tas. C'est un métier qui a ses règles comme tous les métiers, et on ne peut pas s'en passer. Talent + formation + professionnalisme = bon journaliste.





21/02/2012
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