Paul Biya refuse l’université d’Etat au Sud

Source: Le Jour

Comice agro-pastoral. L’une des principales attentes des populations de la région n’a pas été comblée

C’est avec un grand regret que les populations de la région du Sud en général et de la ville d’Ebolowa en particulier ont suivi la fin du discours du chef de l’Etat, lors de la cérémonie officielle du comice agro-pastoral d’Ebolowa. Au cours de son allocution, Paul Biya n’a fait aucune allusion à la principale attente des populations de la région du Sud, à savoir, la création d’une université d’Etat à Ebolowa.

Pourtant, la préoccupation des populations de la région a été subtilement exprimée par Guy Roger Zo’o Olouman, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine d’Ebolowa dans son allocution en ses termes : « nous mettons à votre disposition ce site de 40 ha que vous pouvez utiliser à votre convenance », dit –il au président de la République. Un discours ayant été rédigé, il faut le rappeler, par un comité de rédaction constitué des élites du Sud. Selon une source de la plate forme des élites du Sud, « il était question de demander la création de l’université d’Etat à Ebolowa, en des termes qui n’embarrasseraient pas le chef de l’Etat. D’où l’approche utilisée par le premier magistrat de la ville d’Ebolowa pour exprimer la demande des filles et fils du Sud.

Une approche ayant néanmoins été au centre des débats, quelques temps avant l’événement du jour. D’aucuns ayant en effet milité pour « une demande clairement exprimée comme à Bamenda ». D’autres, majoritairement les élites, ont fait savoir qu’il n’était pas question d’embarrasser le chef de l’Etat à Ebolowa, car, « il est parfaitement conscient des problèmes de la région, en tant que fils de la localité ». « Nous avons rater l’université », sortait de toutes les bouches des filles et fils de la région du Sud, visiblement très déçus de l’allocution du président de la République.

En dépit du fait que le chef de l’Etat a ignoré la principale attente des populations de la région lors de sa seconde visite officielle à Ebolowa depuis son accession à la magistrature suprême, Paul Biya a néanmoins annoncé la réalisation de plusieurs projets susceptibles de consoler les populations de la région. Le bitumage des routes Ebolowa-Kribi, passant Akom 2, Ebolowa-Kribi, passant par Lolodorf, Ebolowa-Sangmélima, passant par Mengong, Olama-Lobo, Sangmélima-Wesso, le démarrage des travaux de construction du port en eau profonde de Kribi, le projet hydroélectrique de Memve’ele et le projet hydroélectrique de Mekin.

Bien avant cette allocution présidentielle, le président de la République et madame Chantal Biya ont respectivement été fait, Nnom Ngui’i c`est-à-dire, maître suprême de science et de la sagesse de la région, et Nya Meyong, mère des peuples. Distinction du moins favorablement accueillie par le couple présidentiel.

Outres ces attributs coutumiers, Paul et Chantal Biya ont également reçu des présents des populations du Sud, des mains de Delphine Medjo, matriarche de la région. Arrivé dans la ville d’Ebolowa par route, en provenance de Yaoundé, le couple présidentiel a chaleureusement été accueilli depuis l’entrée de la région par une foule de personnes, avant son entrée solennelle dans la cité à 11h30 mn. Le chef de l’Etat et madame passeront trois jours à Ebolowa, selon le programme officiel. Ce mardi, 18 janvier 2011, l’agenda présidentiel prévoit, la visite des stands d’exposition, les audiences, la rencontre avec les chefs traditionnels, et la soirée de gala offerte par les élites et les populations du Sud à 19h30. Mercredi, 19 janvier 2011, suite des audiences, départ d’Ebolowa du couple présidentiel.

Jérôme Essian


Les bulu refont l’histoire

Ebolowa 2011. Hier, à l’ouverture du comice agro pastorale, le carnaval « Elalua » à présenter quelques pans de la culture fang-béti.

La 7ème édition du comice agro pastorale s’est ouverte hier dans la capitale du Sud, à Ebolowa. Au-delà des décorations, de la remise des prix, des allocutions et du discours du chef de l’Etat, la région hôte en a profité pour remémorer les grandes figures de la fantasmagorie des peuples bulus. Et ce, en signe de bienvenue « Messieurs et dames, les seigneurs de la terre », ou encore « Bienvenue chez vous monsieur le chef de l’Etat ». Le carnaval « Elalua », qui signifie réjouissances à puiser dans les aspects mythologiques, patrimoniaux, contemporains et urbains pour présenter les habitudes ancestrales et quotidiennes des Bulus.

Pour ce faire, Elise Mballa Meka, danseuse chorégraphe, elle-même originaire du Sud, a déployé 850 danseuses et danseurs. Ils ont baladé les uns et les autres au son du mvet de la danse Minta Minkon, une danse de purification chez les bulu. De même pour la danse Olandza Abakaga. Entre autre des habitudes des gens de ce terroir, des pagayeurs venus de Kribi, dans le département de l’océan, nous ont plongés dans les saveurs du poisson d’eau douce, le silure. Aussi, quelques habitudes des travailleurs de la terre à travers la danse Zengueck, que les femmes exécutent généralement après les récoltes, nous apprend François Bingono Bingono, spécialiste des peuples de la forêt. Et puis, les Bekon, le monde des fantômes, chez les Ntumu représentés par des marionnettes.

La religion n’est jamais bien loin. Cette fois-ci avec les « Samba Mbaga », femmes actives des différentes obédiences religieuses du Sud. Celle-ci sont côtoyés par les majorettes, qui illustrent le savoir faire de l’université à en croire Bingono Bingono. Le carnaval Elalua a ainsi célébré le début de l’année 2010, marqué par le comice agro pastorale. Car, « Elalua », faut-il le souligner s’exécute exceptionnellement en fin d’année et en début d’année. Visiblement replongé dans leurs us et coutumes, Louis Paul Motaze, Robert Nkili, David Nkoto Emane, pour ne citer que ces élites du Sud se sont tous rués vers Elise Mballa, qui n’arrêtaient de recevoir du « c’était extraordinaire ». Après 4 semaines de travail, entourée d’une trentaine de mains, et sous l’encadrement anthropologique du sieur Bingono Bingono. Et le comice peut se poursuivre…

Eitel Elessa Mbassi



Un accueil à 200 millions Fcfa

Mobilisation. C’est la somme cotisée par les élites pour le séjour à Ebolowa de plus de 60.000 militants du Rdpc

C`est une ville d`Ebolowa au visage reluisant, parée de ses plus beaux atours qui a accueilli hier matin, lundi, 17 janvier 2011, le chef de l`Etat et madame Chantal Biya, à l`occasion du séjour du couple présidentiel dans le chef lieu de la région du Sud, pour les festivités du comice agro-pastoral. Pour la circonstance, la ville s`est presque métamorphosée. Tous les visiteurs s`accordant sur le fait que la ville d`Ebolowa est devenue une cité coquette. Plus de 30 km de voirie urbaine bitumée, l`éclairage public dans tous les quartiers, de beaux jardins aménagés, des feux de signalisation au carrefour Elat et au carrefour an 2000, des espaces verts pavoisés, et pour couronner le tout, un square d`une rare beauté, en l`honneur du chef de l`Etat.

Pour tout dire, les visiteurs qui débarquent dans la cité depuis le début de la semaine, tombent tous, sous le charme de la belle cité. Et pour que la fête soit vraiment belle et immortaliser le séjour du couple présidentiel, les élites du Sud réunis dans un cadre fraternel et informel ont cotisé plus de 200.000.000 Fcfa pour mobiliser plus de 60.000 personnes du sud profond, tous aux couleurs du Rdpc. Pour Jean Jacques Zam, député de la Mvila à l`Assemblée nationale, "il s`agit de faire mieux qu`à Bamenda".

Vendredi, 14 janvier 2011, le comité central du Rdpc a délégué Pierre Moukoko Mbondjo à Ebolowa, afin de galvaniser les militants de la section rdpc Mvila-centre. A l`occasion, des centaines de pagnes ont été distribué aux militants. Pour relever le défi de la présence massive des militants du parti au pouvoir, toutes les sections du Sud sont mis à contribution. Des charters ayant été dépêchés dans toute la région dans la nuit du dimanche 16 au 17 janvier 2011. Tous ces militants ne seront pas abandonnés à leur sort à la fin de la cérémonie d`après Jacques Fame Ndongo, président de la plate forme des élites du Sud. Leur restauration et leur transport retour sont supportés par les élites du Sud.

Jérôme Essian


18/01/2011
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