Paul Biya avait marqué son accord pour Apm

Cameroun : Paul Biya avait marqué son accord pour ApmLors de sa déposition hier au Tribunal criminel spécial, Jean-Marie Atangana Mebara a évoqué le rôle du chef de l'Etat dans l'audit des avions de la Camair

Accusé d'avoir donné des instructions pour que Aircraft portfolio management (Apm) réalise l'audit des avions de la Camair, Jean- Marie Atangana Mebara, ancien secrétaire général de la présidence de la République, se veut clair : « Je n'ai jamais donné d'instruction». Mieux, « le chef de l'Etat a donné son accord pour le choix de Apm et il m'a demandé d'écrire au Premier ministre pour lui transmettre ses instructions ». D'où la lettre du 29 janvier 2003 adressée au secrétaire général des services du Premier ministre. Celui-ci étant l'autorité compétente pour décider de la conformité des marchés publics. « J'ai l'honneur de vous indiquer que le chef de l'Etat a ordonné la réalisation rapide d'un audit sur les contrats de leasing d'aéronefs de la Camair.

A cet effet, le ministre des Transports a été instruit d'engager un cabinet d'expertise, notamment Aircrat portfolio management. Les frais afférents à cette prestation sont à imputer à la rubrique des interventions de l'Etat. Pour la haute information de monsieur le président de la République, vous voudrez bien me faire savoir les mesures prises en vue d'accélérer cette prestation ». Pour l'accusation, le marché a été conclu de gré à gré, en violation de la réglementation en vigueur. Elle estime alors que l'attribution de ce marché devait passer par un appel d'offres. Atangana Mebara, lui, affirme que le marché a été régulièrement passé. Il convoque l'article 87 du décret du 9 juin 1995, abrogé par le décret du 24 septembre 2004, et portant sur le code des marchés publics. L'ex-Sg/Pr démontre que cette disposition n'indique nulle part que le gré à gré est une violation de la réglementation.

En effet, l'audit des avions de la Camair a été décidé le 3 décembre 2002, lors d'une réunion tenue à la présidence de la République en présence du Sg/Pr d'alors, du ministre des Finances et du ministre des Transports. L'objet de cette concertation portait sur les difficultés financières que la Camair traversait à cette époque-là. Au sortir de cette réunion, le processus de recrutement d'un cabinet international a aussitôt été enclenché. Et le dossier géré entre le secrétariat général des services du Premier ministre et le ministère des Transports, qui a négocié le marché avec Apm et l'a signé le 30 janvier 2003. La présidence de la République, quant à elle, n'était informée que de l'évolution du dossier.

© Le Jour : Eitel Elessa Mbassi


22/03/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres