Partenariat: Le Cameroun se met à l’école sud-coréenne

Par marie.noelle.guichi | Mardi 18 mai 2010 | Le Messager

La première convention porte sur le port de Limbé, la seconde sur la construction de l’hôpital de référence de Garoua et la troisième sur la construction d’une cimenterie. Ces conventions ont été paraphées, côté camerounais, respectivement par les ministres des Finances Essimi Menye, de la santé, André Mama Fouda et des Transports Maigari Bello Bouba. Et côté coréen, par le Vice-Ministre, Park Young June. Chargé de la politique gouvernementale de son pays, ce dernier, arrivé sur invitation du Cameroun a, au cours de son séjour de 4 jours, rencontré plusieurs membres du gouvernement, en compagnie de la forte délégation qu’il conduisait à Yaoundé. Le dîner offert par la primature à l’impressionnante équipe coréenne a permis de mesurer l’importance que le Cameroun accorde à cette visite de travail. Au total, huit ministres se sont retrouvés pour partager ledit repas : Issa Tchiroma Bakary de la Communication, Jean Pierre Biyiti Bi Essam des Postes et télécommunications, André Mama Fouda, Bello Bouba Maigari, Yaouba Abdoulaye, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie ; Zacharie Perevet de l’Emploi et de la formation professionnelle ; Essimi Menye, et Louis Paul Motaze. Sans compter d’autres personnalités comme le directeur général de la CRTV, Amadou Vamoulké.

A cette occasion, Louis Paul Motaze qui avait déjà reçu en audience la délégation coréenne en son cabinet dans la matinée, a déclaré s’être aperçu de la volonté farouche de la République de Corée, à travers ses plénipotentiaires, à aider le Cameroun à atteindre les objectifs de développement qu’il s’est fixé à l’horizon 2035. Notamment, devenir, à cette échéance, un pays émergent. Le ministre de l’Economie, qui s’est rendu en Corée en novembre 2009 avec Bello Bouba Maigari, pour toucher du doigt l’expérience coréenne pense que, pour véritablement décoller, le Cameroun a intérêt à se mettre à l’école de ce pays qui a connu un développement prodigieux. « Il n’y a pas longtemps, la Corée était au même niveau que le Cameroun. L’effort de planification des gouvernants a fait de ce pays un géant aujourd’hui. La Corée a atteint ce niveau de développement en exécutant cinq plans quinquennaux», fait observer Louis Paul Motaze.

Ambassade du Cameroun

Emerveillé par cet essor spectaculaire, le ministre de l’Economie regrette que le Cameroun ne produise annuellement que 10 000 tonnes de riz alors que la consommation de cette denrée se situe à 450 000 tonnes l’an. Pendant ce temps, la Corée a mis sur pied des variétés de riz très compétitives qui lui ont permis de dépasser son autosuffisance alimentaire. Il a réitéré à la délégation coréenne le souhait du gouvernement camerounais d’aller en Corée, pour en apprendre dans tous les secteurs prioritaires: agricoles, infrastructurels, énergétiques, miniers, etc. C’est dans cette optique qu’une équipe mixte a été mise sur pied. Question de donner l’opportunité aux techniciens camerounais de se rendre en Corée, très bientôt, pour profiter de l’expertise des Coréens. « Il vaut mieux apprendre à un enfant à pêcher que de lui donner du poisson », a rappelé le Vice-ministre coréen qui a affirmé toute la disponibilité de son pays à conduire le Cameroun vers la destination tracée dans son Document de stratégie pour la croissance et l’emploi. Un document qu’il trouve d’ailleurs très intéressant. Lui qui avoue avoir été frappé par le nombre élevé de projets soumis à leur appréciation par le ministre de l’Economie, et se demande comment ce dernier fera pour les réaliser tous. « Ceci traduit votre désir de réussir à satisfaire au maximum les besoins de la population », lui a-t-il lancé. Ainsi, au nom de son pays, Park Young June se dit prêt à accompagner le Cameroun en intervenant précisément dans le financement des études de faisabilité des projets infrastructurel tels que les routes, les barrages, le chemin de fer, les ports. Il suggère aussi la mise en œuvre de ces projets, avec en retour, l’exploration et l’exploitation des ressources minières disponibles au Cameroun. Pour lui, le rêve du Cameroun de devenir un pays émergent est réalisable. D’autant plus qu’à la différence de la Corée (dont la superficie représente seulement le quart du territoire camerounais) qui ne dispose pas de ressources naturelles, mais uniquement des populations travailleuses, le Cameroun est abondamment gâté par la nature. Il pense qu’il faut savoir jouir de ce don du ciel. Et espère, que cette visite marque le point de départ pour l’écriture d’une histoire miraculeuse, celle du développement effectif du Cameroun dont le potentiel est énorme selon Louis Paul Motaze qui souhaite ne plus en parler en terme de potentialité, mais de réalité d’un pays effectivement industrialisé.

En vue d’impulser cette nouvelle dynamique dans la coopération des deux pays, l’idée de la création d’une ambassade du Cameroun à Séoul, à l’instar de 15 autres pays africains, a été émise au cours de cette visite, avec pour but d’établir sur place, des rapports directs avec les principaux acteurs économiques, politiques et culturels du Cameroun et de la République de Corée. Pour l’instant, le Cameroun dispose plutôt d’un Consulat honoraire dans la capitale Coréenne.



19/05/2010
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