Palais de justice de Yaoundé : L'odeur nauséabonde des urines ne gêne personne. :: CAMEROON

Cameroun - Palais de justice de Yaoundé : L'odeur nauséabonde des urines ne gêne personne::CameroonLe palais de justice de Yaoundé centre administratif vit au rythme des urines.

Le palais de justice de Yaoundé sent les pipis, disons le tout net et sans euphémisme. À partir de l'entrée de l'édifice jusqu'à dans la salle d'audience, le constat est le même. L'odeur de pissat oblige parfois, à certains endroits, à tenir le nez entre le pouce et l'index pour ne pas souffrir le martyr de ces émanations nauséeuses qui empestent ce coin de la cité capitale. L'on se pose la question sur les différents budgets de fonctionnement alloués au palais de justice de Yaoundé centre administratif. Ce n'est pas vouloir ternir l'image des responsables de ce haut lieu que de dire que le palais de justice sent les.urines. Loin de là. Et pour dire comme un auteur français célèbre, « sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ». Il faut bien que des voix s'élèvent pour dénoncer des comportements qui frisent avec la sorcellerie. 

Regardez vous-même citoyens, les plans de constructions de l'édifice sont inadaptés aux mouvements des usagers et des justiciables, y compris les magistrats eux-mêmes. Le plan archaïque de construction des salles d'audience n'offre plus les possibilités d'adaptation à ces temps modernes. L'absence des toilettes publiques oblige les usagers à se mettre à l'aise dans la nature. Avec les différentes "options" d'urines que viennent déverser les usagers, une forte odeur âcre d'urines parfume l'air. 

Cette odeur nauséabonde ne semble pas gêner les nombreux justiciables, usagers et autres petits commerçants qui empruntent les couloirs de cet espace qui abrite les juridictions qui gèrent les libertés humaines. "Nous sommes vraiment habitués à ces odeurs qui embaument l'air. Vous savez, il n'existe pas de toilettes dans les salles d'audience et pour se soulager, nous sommes obligés d'étaler nos déchets dans la nature", avoue un avocat dont nous taisons le nom par simple jalousie. Après l'avocat, cette foi-ci, c'est un gardien de prison qui reconnaît que les prévenus sous escorte, se contentent des couloirs du palais de justice pour se soulager. 

Avant qu'il ne termine sa phrase, deux prévenus menottés sont conduits sous bonne garde dans une salle d'audience de la cour d'appel du Centre. Après quelques instants, ils réapparaissent en remontant la fermeture de leurs pantalons que les a aidé à baisser un gardechiourme compatissant. "Je ne peux pas les amener plus loin. Ils pourraient s'enfuir. Ce n'est pas de ma faute s'il n'y a pas d'endroit prévus pour uriner au palais de justice de Yaoundé", déclare ce dernier dans un ton rancunier. " comment comprendre qu'on n'ait pas prévu des toilettes publiques pour un service administratif d'une si grande importance.

Pour me mettre à l'aise, je dois souvent solliciter les toilettes des cabinets des présidents ou des amis magistrats. Mais tout le monde n'a pas ce privilège. La conséquence de l'absence des toilettes est que les milieux environnants du palais de justice sont dégradés", déplore le conseil d'un ancien membre du gouvernement aujourd'hui incarcéré au Sed. Nombreux sont ceux des justiciables et autres usagers qui veulent se mettre à l'abri des regards pour se soulager.

Pour ce faire, l'enceinte de l'ancien palais présidentiel est une bonne cachette tout comme la clôture qui cerne l'école du centre administratif sise en face de l'entrée principale du palais de justice. "Ce n'est pas un problème propre au seul palais de justice du Centre administratif de Yaoundé.

De nombreux services publics ne possèdent pas de toilettes en quantité suffisante. Mais j'ai l'impression que tout est fait pour que le palais de justice, les commissariats et les unités de gendarmerie soient sous l'insalubrité absolue", déplore un autre avocat, légèrement courtois, non sans montrer du doigt, les nombreux tas d'immondices et touffes d'herbes qui ont fait leurs nids au palais de justice de Yaoundé centre administratif. Et qui donnent une mauvaise image d'un espace où des milliers de personnes attendent voir le virage de leur vie dans le cadre des affaires qui n'ont parfois rien à voir avec les urines. 

Préserver notre environnement est un devoir citoyen qui ne demande parfois que notre volonté dans un premier temps. Respecter son environnement c'est respecter la vie et chaque camerounais  devrait s'y engager.

© La Nouvelle Vision : Patrick Aroga


22/04/2014
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