Ouattara : "Les risques de guerre civile n'existent pas en Côte d'Ivoire"

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Ouattara : "Les risques de guerre civile n'existent pas en Côte d'Ivoire"
(Le Monde 06/01/2011)


Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le président élu de la Côte d'Ivoire, a dit mercredi 5 janvier préférer une solution pacifique pour sortir son pays de la crise. Dans un entretien à la chaîne de télévision France 24, il a réfuté tout risque d'embrasement ou de guerre civile après plus d'un mois d'impasse provoquée par le refus du président sortant, Laurent Gbagbo, de quitter le pouvoir.

A la question "L'heure est-elle venue d'une option militaire ?" Alassane Ouattara a répondu : "Non, je suis pour la paix dans mon pays. (...) Je préfère une solution pacifique, une solution négociée." S'il devait y avoir une intervention militaire, a-t-il souligné, ce serait pour "venir chercher Laurent Gbagbo et le sortir du palais présidentiel. Les risques de guerre civile que j'entends n'existent pas du tout".

"GBAGBO PEUT NOUS ÉPARGNER UNE ACTION MILITAIRE"

"Laurent Gbagbo peut nous épargner une action militaire s'il revient à la raison. Il faut qu'il accepte de partir pour que la Côte d'Ivoire ne soit pas soumise à une telle situation", a ajouté M. Ouattara.

La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a envoyé des émissaires à Abidjan pour tenter de résoudre la crise post-électorale survenue quand Laurent Gbagbo a été déclaré vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel ivoirien, dirigé par un proche. Alassane Ouattara a dit attendre "la réponse de la conférence des chefs d'Etat de la Cédéao".

"DANS L'IMPASSE"


Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, qui assure la présidence tournante de la Cédéao, a souligné mardi que la Côte d'Ivoire reste "dans l'impasse". "Nous dialoguons", mais l'alternative pour M. Gbagbo reste la même, a-t-il prévenu après avoir rencontré les émissaires africains : céder la présidence à M. Ouattara, reconnu par la communauté internationale, ou risquer d'être délogé par une force militaire ouest-africaine.

Si l'Afrique de l'Ouest planche sur une éventuelle opération militaire, la France a d'ores et déjà averti qu'elle ne s'y associerait pas. Les neuf cents soldats de l'opération "Licorne" présents en Côte d'Ivoire "n'ont pas vocation à s'ingérer dans les affaires intérieures" du pays, a lancé mardi le président Nicolas Sarkozy.

Laurent Gbagbo pourrait bénéficier d'une amnistie

Laurent Gbagbo bénéficiera d'une "amnistie" s'il quitte le pouvoir pacifiquement, a assuré mercredi à Nairobi le médiateur de l'Union africaine (UA) dans la crise ivoirienne, le premier ministre kényan, Raila Odinga.

"Il y aura une amnistie pour lui dans le sens où il ne sera pas poursuivi ou persécuté" ni présenté devant la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré M. Odinga à la presse, à son retour d'une mission de deux jours à Abidjan. "Et dans le cas où il déciderait de rester dans le pays, il serait autorisé à vaquer à ses occupations normalement", a ajouté M. Odinga.

Le 16 décembre, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait prévenu qu'il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de violences meurtrières en Côte d'Ivoire. (Avec AFP).


LEMONDE.FR avec Reuters

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06/01/2011
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