Ouattara appelle à la force pour faire partir Gbagbo

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Ouattara appelle à la force pour faire partir Gbagbo
(Le Parisien 14/01/2011)


Le président élu de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a appelé vendredi au recours à la force pour faire partir son rival Laurent Gbabgo. Il laisse néanmoins la porte ouverte à un éventuel «gouvernement qui comprendrait des éléments du parti» du président sortant. Dans le même temps, l'Union européenne a gelé les avoirs de Gbagbo et de ses proches.
L'ONU, elle, se tient «aux côtés de la Cédéao et de l'Union africaine pour respecter la volonté du peuple de Côte d'Ivoire».

«Je crois vraiment qu'il faut utiliser la force pour faire partir M. Gbagbo. Je pense qu'il est temps», a déclaré le président reconnu par la communauté internationale, qui s'exprimait devant le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS).

«Je ne veux pas d'effusion de sang», mais Laurent Gbagbo doit savoir que les choses sont en train de s'aggraver, a-t-il plaidé. Il a accusé son rival d'avoir, par le passé, eu recours à la force et d'être en train d'importer des munitions ainsi qu'environ 3 000 mercenaires.

«Je reste tout à fait décidé à former un gouvernement qui comprendrait des éléments du parti de M. Gbagbo (...) », a poursuivi Alassane Ouattara. Pendant ma campagne électorale, j'ai mis l'accent sur la réconciliation en Côte d'Ivoire», a-t-il rappelé. «Ils viennent pour l'argent», a observé l'opposant reclus avec son équipe gouvernementale dans un complexe hôtelier d'Abidjan. S'ils se rendent compte que la situation évolue à leur désavantage «ils partiront», a-t-il pronostiqué, comme il l'avait fait il y a quelques jours dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France.

«La stratégie de M. Gbagbo est de gagner du temps», a encore lancé Alassane Ouattara. «Il est donc clair que les visiteurs ne sont pas très utiles, mais s'ils veulent revenir, ils sont les bienvenus».

L'Union européenne gèle les avoirs de Gbagbo

Dans le même temps, l'Union européenne a accru la pression vendredi sur Laurent Gbagbo et ses proches. Elle a décidé de geler leurs avoirs en Europe, notamment dans le secteur du cacao et du pétrole, après des interdictions de visa du fait de la crise politique. Cela concerne notamment le président sortant et 84 autres personnes mais aussi onze «entités» économiques.

Cette décision a été validée par les 27 capitales à l'issue d'une procédure qui s'est achevée vendredi. Elle intervient huit jours après une décision similaire des Etats-Unis qui ont gelé les avoirs du président ivoirien sortant ainsi que ceux de sa femme et de trois de ses proches.

Intervention militaire : l'ONU «aux côtés de la Cédéao et de l'Union africaine»

Ce vendredi, le chef de l'ONU Ban Ki-moon a formulé une nouvelle demande à Laurent Gbagbo de laisser le pouvoir à son rival. Il a souligné que les attaques contre les forces de maintien de la paix, pour lesquelles les forces loyalistes ont été mises en cause, étaient passibles de poursuites en vertu de la loi internationale.

Tandis que certains pays ont exprimé des doutes à propos d'une menace d'intervention militaire brandie par la Cédéao (Communauté économique des pays d'Afrique de l'Ouest), Ban Ki-moon a déclaré: «Aujourd'hui, nous nous tenons aux côtés de la Cédéao et de l'Union africaine pour respecter la volonté du peuple de Côte d'Ivoire».


Leparisien.fr
14.01.2011, 17h41 | Mise à jour : 20h49

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15/01/2011
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