Organisation paysanne : le gouverneur de la région de l’Ouest mène t-il les producteurs agropastoraux en bateau ?

 

Organisation Paysanne:Camer.beAwa Fonka Augustine s’est fait représenter par le responsable du service sociale de la région à l’assemblée générale de l’Association des producteurs agro-sylvo-pastoraux de l’Ouest (APASPO). L’objectif pour lui on dirait, était de remplir une formalité et éviter tout trouble à l’ordre public.Le 22 juillet 2014, les producteurs agropastoraux de l’Ouest se sont rassemblés   dans l’enceinte de la CAPLAMI de Bafoussam. L’objet de la rencontre était justement la tenue de l’assemblée  générale annuelle ordinaire de leur association. L’on s’attendrait pour la circonstance et suivant l’importance de la rencontre, à la participation au premier rang des délégués régionaux du Minader et du Minépia avant tout autre sectoriel. 

Si le délégué du Minépia a brillé par son absence après avoir reçu l’invitation des mains de M Toukam Dieudonné, président régional de la dite association, le Minader a à son tour soutenu avec dédain et audace qu’il ne viendrait pas à  cette assemblée, nous a expliqué M Toukam. C’est pourquoi initialement prévus à 10 heures, ce n’est qu’à 14 heures que les travaux ont démarrés. A mieux comprendre les absences insoutenables et les propos indignes des fonctionnaires, les producteurs de l’Ouest animent une division sans nulle autre pareille. Il est vrai que le numéro 1 de la région était en tournée à Bafoussam, pourra-t-il tout au moins demander des explications à ces fonctionnaires qui continuent à faire la pluie et le beau temps ? Si non la faute lui revient bien entendu. Les sols très fertiles, le climat propice pour plusieurs spéculations, les espaces vides sont autant d’atouts pour des bons rendements.

Mais allons-nous encore aller chercher pourquoi ces hommes et femmes n’arrivent pas à capitaliser ce gigantesque potentiel qu’ils disposent ? « Si le gouvernement nous accompagne un tant soit peu et sans tête chercheuse, l’émergence du Cameroun énoncée en 2035, sera  anticipée », a déclaré un participant. 

La pomme de discorde

Les producteurs de cette région appartiennent à deux fractions organisationnelles : la PLANOPAC (plate forme nationale ders organisations professionnelles agro-sylvo-pastorales du Cameroun) qui se dit avoir la légalité du gouvernement et l’APASPO qui a la légitimité des producteurs. Pendant la phase des allocutions de cette assemblée, les orateurs successifs ont évoqué le fait qu’il faut s’unir pour réussir. Mais le spectre de la division a fait son lit dans le principal grenier du Cameroun. Les autorités administratives et les sectoriels entrent dans le jeu infâme avec son corollaire la corruption. J’en veux pour preuve l’échec catastrophique des programmes et projets gouvernementaux implémentés dans cette partie du territoire. Ici, les financements bien que aléatoires n’arrivent jamais aux bénéficiaires. L’argent issu des projets ACEFA, PACA et bien d’autres se partagent entre les poches des autorités administratives et fonctionnaires et souvent atteignent les exploitations quand les suscités se sont déjà suffisamment engraissés. Moins de 400 millions ont été redistribués aux producteurs de la filière porcine quand près de 6 milliards étaient évoqués. Les cas de détournements ne sont légions, mais n’ébranle personne. Un programme du Minpmeesa qui octroi 2 millions aux associations, le délégué régional de ce département ministériel a au cours de l’assemblée fustigé les fonctionnaires qui rançonnent parfois jusqu’à 50% ces producteurs organisés en associations. De telles malversations sont des parfaites illustrations. Déjà des montants très dérisoires, comment produire quand la moitié de l’appui entre dans la poche des bandits aux cols blancs ? L’APASPO dénonce, mais qui pourra les entendre ? Au niveau national, ces cas de négligence sont notoires, rien n’est fait dans le sens de booster l’activité agropastorale. Les tracteurs abandonnés dans les herbes après le comice agropastoral d’Ebolowa, les projets détournés en masse sont-ils encore des atouts maitres pour assurer notre émergence ? Simplement « le pays va mal », il faut faire quelque chose.

© Camer.be : Alain NDANGA


27/07/2014
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