Opération “pays mort” : LA VIE QUELQUE PEU PERTURBE HIER DANS CERTAINS QUARTIERS D’ABIDJAN

Opération “pays mort” : LA VIE QUELQUE PEU PERTURBE HIER DANS CERTAINS QUARTIERS D’ABIDJAN
(Fraternite-Matin 19/01/2011)


La ville d’Abidjan n’a pas connu, hier, son animation habituelle. L’opération «pays mort» lancée par le camp Ouattara a gêné quelque peu les activités, notamment le transport et le commerce dans certains quartiers.

A Treichville, les commerces de Belleville, du grand marché, des rues 12 et Nanan Yamousso jusqu’à la gare de Bassam sont restés fermés. La circulation était fluide. Ceci, à en croire certains résidants, par peur de représailles car des jeunes auraient cassé des vitres de certains véhicules et brûlé des pneus sur les artères empêchant ainsi les gens de rouler et vaquer à leurs occupations.

Sur place, nous avons vu des forces de l’ordre et des restes de pneus brûlés. A la gare de Belleville, tout comme à la gare de Bassam, les chauffeurs de woro-woro attendaient les clients. Koffi Blackson, chauffeur et responsable de la ligne de woro-woro, gare de Bassam/ Plateau (sis en face du parc des sports), nous apprend que sur sa ligne, « il n’y a aucun problème. Ce sont plutôt les clients qui se font rares».



A Adjamé, c’est pratiquement le même son de cloche. Alors qu’habituellement, les transports en communs, « Gbaka », taxis et woro-woro se disputent le Boulevard Nangui Abrogoua, l’artère de Renault jusqu’à Texaco, la circulation était pratiquement inexistante. Tous ces véhicules ont simplement garé. Là aussi, les commerces sont restés fermés. On notait cependant la présence des vendeuses de fruits sur le boulevard Nangui Abrogoua. Au marché Gourou, les femmes étaient également présentes avec leurs marchandises. Mais force est de reconnaître qu’il n’y avait pas d’affluence.

Dans l’une comme dans l’autre commune, nous n’avons aucun bus en circulation.

A Marcory et Koumassi, c’est le train-train quotidien.

Les transports en commun, taxis, woro-woro et bus ont roulé. Peu nombreux, au départ, ils ont, au fil des heures, repris leur cadence habituelle. Les commerces n’étaient pas en reste. Dans l’ensemble, ces communes n’ont connu aucune perturbation. Hormis, fait remarquer M. Bailly, un agent de la Sotra, «un bus (un 03) qui a été cassé à Anoumambo». S’agissant de Treichville, il a confié que compte tenu des mouvements qui y ont cours, les bus n’ont pas suivi leur trajectoire habituelle.

A Koumassi, un usager de la Sotra qui a voulu garder l’anonymat arguait que depuis 12H30 qu’il attend, cela fera bientôt 2h qu’il n’a vu passer aucun bus.

L’opération « ville morte » sans perturber véritablement les activités économiques, a causé quelques désagréments.



Marie Chantal OBINDE



• LES “GBAKA” CONTRAINTS DE GARER A YOPOUGON



L’opération ville morte lancée depuis l’hôtel du Golf par le président du Rdr, Alassane Ouattara et ses partisans n’a pas eu d’écho favorable dans la plus grande commune du pays qu’est Yopougon. En dehors des minicars de transport public communément appelés « gbaka » qui ont fini par garer sous la menace de vandales, toutes les autres activités commerciales ont fonctionné normalement. De même les taxis communaux n’ont pas arrêté de circuler.

En dépit du mot d’ordre lancé, magasins et autres commerces, stations d’essence, tout a fonctionné comme si de rien n’était dans toute la commune. Les « gbaka » qui, dès le lever du jour roulaient, ont été attaqués par des groupuscules d’individus armés de gourdins et toutes sortes de projectiles. Les agresseurs qui opéraient en plusieurs endroits ont particulièrement sévi à Port-Bouët 2 et au camp militaire. Pris pour cible, les chauffeurs de ces véhicules ont été obligés de débrayer aux environs de 10 h. Par mesure de prudence, leurs collègues des autres quartiers ont fait de même, obligeant les usagers à marcher de Yopougon à Adjamé et vice-versa.



LANDRY KOHON



• COMMERCES, TRANSPORT ET ECOLES PARALYSES A ABOBO ET ANYAMA



Les militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ont suivi l’opération «pays mort» lancée par la direction de ce mouvement en vue de contraindre le Président Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Toute la journée d’hier, les commerces, transports et écoles…ont été perturbés dans les communes d’Abobo et Anyama.

Nous avons pu constater à Anyama, que tôt le matin, les transporteurs avaient garé leurs véhicules. Même si le marché, les écoles, la mairie et les autres services publics et parapublics sont restés ouverts, toutes les activités ont tourné au ralenti. Car beaucoup de travailleurs n’ont pu rejoindre leurs lieux de service. De plus, les usagers des transports en commun qui travaillent hors d’Anyama ont été obligés de rester chez eux. A noter que cette première journée a été calme.

A Abobo, il y a eu des jets de gaz lacrymogènes et des tirs de kalachnikov au niveau du grand marché et du grand rond-point face à la mairie. En effet, alors que tout était bien parti pour une journée sans violence, aux environs de 8 heures, des groupes de jeunes ont tenté d’ériger des barricades sur certaines voies à grande circulation pour empêcher le trafic. Les manifestants ont incendié des pneus usagés et des planches sur des routes non loin de la mairie. En témoignent d’épais nuages de fumée qui se dégageaient en plusieurs endroits. Des éléments de la police nationale sont intervenus pour les disperser. Dès cet instant, les activités vont être sérieusement perturbées dans les environs. Les bus, « Gbaka », taxis communaux et même les taxis-ville ont arrêté de circuler. Seuls les voitures de particuliers, les camions et autres véhicules non affectés au transport en commun pouvaient passer à ces points chauds sans être inquiétés.

Et pourtant, tôt le matin, les boutiques et autres commerces au grand marché, les écoles étaient ouverts. A la gare routière et aux arrêts de bus, les usagers qui cherchaient un moyen de transport pour se rendre au travail ont été contraints de retourner à la maison. Tout comme les écoliers, lycéens et enseignants du public surtout.

« De toute façon, ce n’est plus la peine que je fasse des efforts pour aller au Plateau. Il est déjà 10 heures 30 minutes et je dois revenir à partir de 16 heures à cause du couvre-feu. », rouspète un usager au niveau du dépôt de bus numéro 9 d’Abobo. Par mesure de sécurité, plusieurs écoles, des entreprises privées, services publics… de cette commune ont fermé. Aux environs de 10 heures, le calme était revenu.



ALFRED KOUAME



• ABENGOUROU A VAQUE A SES OCCUPATIONS



L’opération pays mort lancée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) sur l’ensemble du territoire national, jusqu’à ce que Laurent Gbagbo parte du pouvoir, n’a pas eu lieu à Abengourou, hier mardi 18 janvier, jour de son démarrage. La cité royale du peuple N’dénian est restée vivante toute la journée. La population a vaqué tranquillement à ses occupations. Le grand marché et autres commerces ont fonctionné normalement. Ainsi que les services publics, les administrations, les établissements financier et bancaire. «Nous ne nous sentons pas concernés par cette opération. Les politiciens doivent faire leur politique et laisser l’économie évoluer normalement. C’est notre travail de tous les jours qui nous permet de vivre», a déclaré Aboulaye Diallo, commerçant de son état. Les taxis-ville ont également circulé. Interrogé sur le non- respect du mot d’ordre de grève, certains militants qui ont préféré garder l’anonymat ont révélé : «Cette fois, nous n’allons pas nous lancer comme çà dans la rue sans nos responsables locaux. Cette fois, il faut qu’ils soient devant et nous derrière». Cissé Daouda Salif, délégué départemental du Rdr et membre influent du Rhdp à Abengourou, joint par téléphone, a indiqué qu’il venait d’arriver d’Abidjan et que toutes les stratégies seraient réunies avant d’entamer le mouvement à travers la ville.

Par contre, les cours ont été perturbés dans tous les établissements secondaires de la ville. Certains ont fermé dès 8h et d’autres à 10h. Selon les informations recueillies auprès de quelques chefs d’établissement, il ressort qu’un groupe d’élèves, se réclamant du Rhdp et voulant suivre le mot d’ordre donné par le camp Alassane Ouattara, a décidé de déloger de force leurs camarades. . Le transport interurbain sur les axes de sortie et d’entrée de la ville d’Agnibilékrou-Abengourou-Bondoukou a également été perturbé.



SOURI KONE

Correspondant Régional



• GAGNOA EST RESTE SOURD A L’APPEL DU RHDP



Les populations, toutes tendances confondues, auraient-elles finalement compris le sens du patriotisme, de la légalité constitutionnelle ? En tout cas, Gagnoa et toute la région du Fromager viennent de le prouver en rejetant purement et simplement l’appel à la désobéissance civile lancé par le Rhdp jusqu’à ce que le Président Laurent Gbagbo soit évincé du pouvoir.

Les commerces, transports en commun, services publics et parapublics, les secteurs privé et informel sont restés sourds à l’appel de la «république du Golf». Mieux, les villes de Gagnoa, Ouragahio, Sérihio, Guibéroua,…et même Bayota ont été animées. Pour Kouyo Marc Aimé, chauffeur de minicar sur l’axe Gagnoa- Bayota, nombreux sont les chauffeurs qui ne se reconnaissent pas dans ce mot d’ordre de grève. «Personne ne veut aujourd’hui prêter une oreille attentive à l’inconscience et l’insouciance du Rhdp. Nous vivons au jour le jour et on nous demande d’être en grève sans qu’aucune contrepartie ne nous soit versée pour faire face ne serait-ce qu’aux problèmes alimentaires de nos familles respectives. Pourquoi alors se jeter dans une grève punitive tant pour nous que pour nos familles ?» s’est-il interrogé.

Rabet Zotry, gendarme à la retraite et opérateur économique, a la même réaction. Selon lui, il est grand temps que les Ivoiriens se ressaisissent. «Comme l’a dit le Président Félix Houphouët-Boigny, le chien aboie, la caravane passe», a-t-il déclaré pour exprimer son désaccord avec ce mot d’ordre.



Jefferson Gnabro

(Correspondant local)



• VIE NORMALE A DALOA



L’opération “pays mort’’ initiée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pour protester contre le maintien au pouvoir du Président Laurent Gbagbo à l’issue du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, n’est pas suivie à Daloa pour le moment. Les activités économiques, notamment le commerce, le transport, l’administration et les établissements scolaires ont ouvert le mardi 18 janvier. Selon Sylla Mamadou, président des transporteurs de taxis communaux, les responsables des différents secteurs d’activités attendent le mot d’ordre de leur hiérarchie pour débrayer.



Emmanuel Kouadio

Correspondant régional

© Copyright Fraternite-Matin



19/01/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres