Opération Epervier Rebondissement : Les petits mensonges de Dieudonné Ambassa Zang

Opération Epervier Rebondissement : Les petits mensonges de Dieudonné Ambassa Zang

Par robert.ngono.ebode | Mercredi 31 mars 2010 | Le Messager

L’ancien ministre et ancien député du RRDPC, Dieudonné Ambassa Zang, a décidé de rompre le silence. Depuis sa fuite du pays après la levée de son immunité parlementaire, il est resté jusque-là loin des médias. Notre confrère Le Jour a repris ses propos avancés dans une radio sur Internet, Cameroon-info.net radio, et relatifs au procès Etat du Cameroun contre Edzoa Titus, Thierry Michel Atangana et compagnie, pour une histoire de détournement de fonds publics. « Ce qui est sur ma tête aujourd’hui est déjà énorme. Vivre loin du pays pour des raisons médicales. Ensuite avec une épée de Damoclès sur sa tête… Etre présenté et jeté à la vindicte populaire comme détourneur de fonds publics. Lorsqu’on parle d’une affaire d’une dizaine de milliards, ce n’est plus une maigre affaire… Vous comprenez que c’est très méchant… », peut-on lire dans les colonnes de notre confrère sur les propos tenus par Dieudonné Ambassa Zang.

 

« C’est surprenant et même enfantin que l’ancien vice président du COPISUR joue aujourd’hui les victimes. En 1996 dans une note anonyme, il fait le rapport au nouveau Secrétaire général de la présidence, Amadou Ali sur la gestion du Comité. C’est un rapport tellement alarmiste qui décide le Sgpr à en découdre avec Edzoa Titus. C’est cette note qui constitue le fond de dossier que détient le ministère public. Il n’y a jamais eu de plainte de la part du gouvernement. Ce sont les accusations de Dieudonné Ambassa Zang qui tiennent lieu de preuve. Et à l’époque, Amadou Ali croyait que ce dernier détenait effectivement des preuves pour démontrer tout ce qu’il a déclaré », souligne une source proche du dossier.

Intrigues et conspirations

En effet, apprend-t-on de source bien introduite à la présidence de la République, Ambassa Zang, après plusieurs frustrations subies à la présidence, surtout sous l’ère Edzoa, a voulu en découdre avec celui-ci. Successivement au service de trois SGPR, Akame Mfoumou qui l’y a amené, Sadou Hayatou et Joseph Owona, il est resté pendant tout ce temps attaché à la division des affaires économiques. « Lorsque Sadou Hayatou est nommé Premier ministre, il part avec l’essentiel du personnel qui composait la division des affaires économiques. Ambassa Zang reste presque seul et est l’homme à tout faire. Et devant chaque SGPR qui était nommé, Ambassa Zang jouait les trouble-fêtes pour montrer au nouvel arrivant qu’il voudrait collaborer avec lui. C’est ainsi qu’il essayait de faire pour gagner la confiance de chaque SG », souligne notre source. Ainsi, poursuit-il, Ambassa Zang se retrouvait en train de représenter la présidence de la République dans la majorité des conseils d’administrations des sociétés publiques et parapubliques. Ce qui entraînait naturellement des indemnisations de représentation. « Lorsque Edzoa Titus arrive comme SGPR, il vient avec des techniciens chevronnés dans cette division des affaires économiques. Lors d’une des réunions hebdomadaires, on a constaté que les dossiers n’avançaient pas suffisamment. C’est ainsi que le SGPR a décidé de redistribuer les représentations dans les différents conseils d’administration. Ce qui n’a pas été du goût de Dieudonné Ambassa Zang ». Et là où, selon certaines sources, ce dernier a manifesté ouvertement son animosité à Titus Edzoa et Thierry Atangana, c’est lors de la création de Copisur. « Il a fait des courriers où il demandait, en accord avec le SG Joseph Owona, qu’il soit nommé président de cette commission. Mais grande a été sa déception lorsqu’il s’est vu confiné aux seconds rôles », relève une source proche du dossier. Et de poursuivre que « vous pouvez donc comprendre toutes les manœuvres de déstabilisation du comité qu’il pouvait entreprendre, espérant peut-être qu’il pourrait se voir confier cette structure. C’est tout ce qu’il a toujours souhaité, lorsqu’il qualifiait Thierry d’incompétent ».

Fuite en avant

« Nul n’est parfait. Mais je pense que j’ai toujours donné le meilleur de moi-même pour mon pays. Présentement, les faits qui ont été mis à ma charge, je ne me reconnais pas là-dedans…Et je souhaite un réexamen de ma situation de manière objective…Et que toutes les entités qui peuvent participer à la manifestation de la vérité se manifestent, à l’instar de l’Agence de régulation des marchés publics, et les partenaires au développement qui ont financé ces opérations », déclare Ambassa Zang dans la radio citée plus haut. Et de poursuivre que « lorsqu’on veut me faire dire que j’ai accusé le ministre Edzoa et Thierry tangana (…) tout simplement parce que j’ai relevé que le comité de pilotage avait une mission précise. C’était deux projets routiers. Or par la suite, faute peut-être d’avoir obtenu les financements pour faire ce pourquoi il a été mis en place, le comité s’est retrouvé en train de faire d’autres choses… Je ne voudrais pas que les uns et les autres aient à jeter l’anathème sur moi et à me présenter comme si j’avais une quelconque responsabilité dans les poursuites qui sont diligentées contre les prévenus aujourd’hui ».

Et pourtant, de l’avis des personnes proches de ce dossier, il ressort que la condamnation de 15 ans que Edzoa et Thierry Atangana sont en train de purger, l’a été sur la base des déclarations de Ambassa Zang. Mais, en 2008 lorsque le juge d’instruction lui a demandé de fournir les preuves de ce qu’il a dit auparavant, « il s’est débiné et n’a pu fournir une quelconque preuve ». D’où l’ordonnance de non lieu partiel du juge d’instruction Pascal Magnaguémabé. « Si vous lisez la transcription des écoutes téléphoniques entre Amadou Ali et Akame Mfoumou, vous constaterez que c’est Ambassa Zang qui joue les informateurs des deux parties. Et la récompense a suivi : secrétaire d’Etat au commerce et ministre des Travaux publics », tranche un proche de Thierry Atangana. Et ce dernier de se demander si Ambassa Zang ne sera pas poursuivi pour tout ce qu’il a créé par « ses déclarations mensongères » à la justice. Mais, en attendant, il est attendu par le ministère public pour venir témoigner. Il a été cité et devrait comparaître. « C’est lui le témoin clé de cette affaire. Et vous comprenez pourquoi on l’a fait fuir ? Parce que ses mensonges ont été mis à nu et il a pris peur », conclut un proche du dossier.



31/03/2010
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