Opération épervier : Messengue Avom Nkili, Willam Sollo et Bekolo Egbe en sursis

Source : Camer.be 03 08 2016

 

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Convoqués également au Tribunal criminel spécial vendredi avec l’ancien directeur général de la Crtv, Amadou Vamoulke, les anciens ministres, un ex-directeur général et ancien recteur de l’université de Douala, s’en sont retournés saufs. Pour le moment.

 

 

Vendredi 29 juillet, en fin de matinée dans la salle d’attente du juge d’instruction du Tribunal criminel spécial (Tcs), Bernard Messengue Avom, ancien ministre des Travaux publics a du mal à se concentrer sur l’édition du Cameroon tribune qu’il tient dans les mains. Par moment, il a des gestes d’agacement et d’impatience, et demande parfois à voix haute pourquoi ça met si long pour être reçu.

 

A coté de lui, Robert Nkili ancien ministre des Transports, affiche un air faussement détendu. Les deux hommes attendent une énième audition des enquêteurs de cette juridiction spécialisée. En effet, depuis le 09 décembre 2011, date de sa sortie du gouvernement, Bernard Messengue Avom ne compte plus ses passages au Tcs. Idem pour Robert Nkili, qui, depuis qu’il a été évincé du gouvernement le 02 octobre 2015, est de façon quasi hebdomadaire, convoqué chez le juge d’instruction du Tcs.

 

Egalement présent en cette matinée de vendredi dans les locaux du Tcs, situés en face de la Cour suprême, l’ancien recteur de l’université de Douala, Bruno Bekolo Egbe. Pour des sources au sein de cette institution, « Bekolo Egbe était dans l’antichambre. C’était lui dont on attendait plus le déferrement que Vamoulke », souffle une voix au Tcs. Le même interlocuteur nous apprend qu’après le départ de d’Amadou Vamoulké, pour la prison centrale de Kondengui, alors qu’il venait de se faire signifier son mandat de dépôt, le professeur Bekolo Egbe est resté au Tcs jusqu’en fin d’après-midi. Sur le grill, celui qui a été déchargé du rectorat du campus de Douala en 2012 ne s’attendait plus qu’à suivre l’ancien directeur général de la Crtv dans le pénitencier de Yaoundé.

 

Dossiers bouclés

Au sein de la Chancellerie, mais aussi des services de renseignements, des voix bruissent depuis quelques semaines sur des interpellations d’anciens hauts responsables. Dans le chapitre des « dossiers bouclés, qui n’attendent plus que le ok de la hiérarchie », les noms des anciens personnalités de premier rang cités supra reviennent. A Bernard Messengue Avom, il lui est reproché la gestion du projet de construction de la route Ayos-Bonis dans la région de l’Est du temps où il trônait au ministère des Travaux publics.

 

En effet, la Commission nationale anti-corruption (Conac) dans son rapport paru en 2011, dénonçait la gestion, aux forts relents de malversations financières de ce projet. Les enquêtes de la Conac avaient alors révélé que le premier lot de ce projet, Ayos-Abong Mbang (long de 88 Km) et attribuée à l’entreprise Pantechniki avait été construite en 66 mois au lieu des 25 mois prévus à l’attribution du marché.

 

Et le second lot, Abong-Mbang-Bonis, long de 103 kilomètres, attribué aux entreprises Pantechniki/Edok Eter, avait été réalisé en 56 mois au lieu de 30. Les avenants signés pour ces rallonges de délai ont dès lors occasionné, selon le rapport produit par la Conac en février 2011, des malversations financières au niveau du maitre d’ouvrage, le ministère des Travaux publics, de plus de 26 milliards de Fcfa.

Pour ce qui est de Robert Nkili, ancien ministre du Travail et de la sécurité sociale, et chef du département des Transports avant sa sortie du gouvernement en octobre 2015, le Tribunal criminel spécial voudrait voir clair dans la gestion de la flotte d’une éphémère compagnie aérienne, dont l’agrément a été suspendu par l’actuel ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o, il y a quelques mois.

Les enquêteurs soupçonnent l’ancien ministre Nkili de participation dans le capital de cette entreprise alors qu’il était à la tête dudit ministère.

 

Quant à l’ancien recteur de l’université de Douala, les limiers du ministère chargé du contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), n’ont que très peu apprécié de ne pas voir clair dans les livres comptables de l’institution universitaire.

 

En 2012, l’agrégé d’économie était limogé de la direction de l’université, et en 2014, le Conseil de discipline budgétaire et financière du Consupe lui reconnaissait des fautes de gestion ayant conduit à la perte par l’université de plus de 2 milliards Fcfa. A la clé, une interdiction d’occuper toute fonction publique jusqu’en 2019. Dans l’intervalle, c’est la justice qui s’est emparée du dossier.

 

 

Sollo seul dans les eaux troubles

L’ancien directeur de la Cameroon water utilities (Camwater) semble également avoir perdu le sommeil, depuis que les magistrats du Tcs épluchent sa courte gestion à la tête de cette entreprise d’Etat. Nommé en mars 2012, Jean Willam Sollo a été débarqué au cours d’une session du Conseil d’administration qui s’est tenue en février 2016 à Douala.

 

Difficile de dire avec précision quel est le contenu des charges en préparation contre l’ex Dg. Cependant, la gestion controversée, et pour le moins complaisante de l’ancien dirigeant de la Camwater aurait fait perdre à l’Etat plusieurs centaines de millions de Fcfa. Jean Willam Sollo a par ailleurs déjà répondu à des convocations du juge d’instruction du Tribunal criminel spécial.



03/08/2016
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