Opération Epervier: Ces autres responsables des finances dans le collimateur

Yaoundé, 05 Septembre 2013
© Mamouda Labaran | La Météo

 

Le payeur général de Yaoundé, François Mbassi, le receveur des Finances de Nanga Eboko, Martial Efoudou et l'ex receveur de Ngoumou, Tchagué Gertrude, seraient dans le viseur de la campagne d'assainissement qui bat son plein dans les trésoreries.

 

 

Comme nous l'indiquions déjà dans l'édition n°513 du 10 juin dernier, de fortes présomptions de prévarication minent les trésoreries générales du Cameroun. Certains ont pensé à un canular. Que non! La liste des proies de l'opération Epervier est loin d'être close. La preuve : après Emmanuel Mbia Enguene et ses quatre complices, c'était au tour de Djidéré Tina (Tpg, d'Ebolowa), Ndam Yaya (receveur des Finances de Kribi), Moucko Mey Marcelin (receveur de Monatélé), Mbassa Youmena Jéhu (caissier principal de la Trésorerie de Yaoundé) et Mballa Samba Judith (caissière principale de la Trésorerie d'Ebolowa) de passer à la trappe, il y a quelques jours. D'autres faisceaux de faits laissent présager que d'autres percepteurs, receveurs, et caissiers seront rattrapés par leurs frasques. Les mauvaises langues parlent avec insistance du receveur de Nanga Eboko, Martial Efoudou, de l'ex-receveur de Ngoumou, Gertrude Tchague et de l'ancien percepteur de Ngoa-Ekelle, François Mbassi, aujourd'hui payeur général de Yaoundé. Ce dernier, dit-on, aurait alimenté un vaste réseau de falsification de bons de caisse, durant l'exercice 2010. Vrai ou faux? Toutes nos multiples et différentes tentatives de joindre les concernés, pour recoupement, se sont avérées vaines. 

Toutefois, il se murmure que malgré les apparences, ces réseaux dont disposent les payeurs de trésoreries, apprend-on, auraient des ramifications insoupçonnées. Les défenseurs de Mbia Enguene soutiennent par exemple sous cape, qu'un trésorier payeur général n'est ni l'ordonnateur, ni le juge d'opportunité encore moins le juge de conformité. «Pour en arriver au payement, le dossier fait un long parcours qui part du lieu d'engagement du titre en passant par le Ministère des Finances», relèvent-ils. 

D'autres sources pensent même que ces réseaux partiraient des municipalités pour l'établissement des faux actes de naissance jusqu'à la police pour les fausses cartes d'identité. Quoi qu'il en soit, le phénomène est inquiétant parce que touchant des corps de plus en plus sensibles comme l'armée. On pense notamment à ces magistrats militaires, greffiers militaires, assesseurs, et autres magistrats civils, cités dans le cadre de l'opération d'assainissement des mœurs dans les tribunaux militaires. Ce qui attise de plus belle, la polémique sur l'efficacité réelle de la lutte contre la corruption. Seulement, soutient-on, Paul Biya qui avait annoncé dans un de ses célèbres discours à la nation que «rien ne sera plus comme avant», a déjà donné un signal fort à l'endroit de tous ceux qui se donnaient un véritable plaisir à s'amuser avec la fortune publique. Ceux qui doutaient encore de la capacité du fils de Mvomeka'a à frapper du poing sur la table, en ont eu à leurs dépens. Il faudrait encore compter avec le caractère certes subtil, mais habituellement ferme du Président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).



05/09/2013
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