OPÉRATION EPERVIER: M. Ze Meka aux arrêts

OPÉRATION EPERVIER: M. Ze Meka aux arrêts
YAOUNDE - 28 AVR. 2010
© Dominique Mbassi | Repères
L'ex-ministre de la Défense a été interpellé mardi 27 avril par le Groupement spécial d'opérations (GS0).

Plus d'une fois, l'on a annoncé sa déchéance. Comme lors de l'interpellation de la dernière vague des victimes de l'opération Epervier. Durant tout le week-end du 9 au 10 janvier, la gendarmerie quadrille son domicile. M. Rémy Ze Meka a finalement été interpellé dans l'après-midi du mardi 27 avril à Yaoundé par le Groupement spécial d'opérations (GSO). Il aurait ensuite été conduit au siège de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), le service de contre-espionnage basé au quartier du lac où il a passé la nuit. Au moment où nous mettions sous presse, cette unité spéciale de la police, qui a procède à l'interpellation de l'ex-ministre de la Défense, recherchait activement d'éventuels présumés complices.

Sur les motifs de cette interpellation, les supputations vont bon train. D'aucuns veulent y voir, compte tenu de son séjour à la Dgre, le rebondissement du braquage de quatre banques dans la nuit du samedi 27 septembre 2008 à Limbe. Les braqueurs repartent en emportant plus de 250 millions de F CFA sans réaction des forces de sécurité. L'opinion s'émeut de la déclaration du ministre de la Défense d'alors : « Nous se sommes pas surpris parce que nous avons eu des informations depuis un certain temps qu'on s'attaquerait à des intérêts économiques le long de la côte à Limbe et à Douala ». Les enquêtes diligentées vont conclure à un règlement de comptes autour du vaste trafic de carburant et autres indélicatesses favorisés par la situation à Bakassi. Mais des sources avisées croient savoir qu'il s'agit-là d'une fausse piste, tant l'ouverture d'un dossier sur l'Armée pourrait conduire à des révélations. Or la « Grande muette », dont les affaires sont généralement couvertes par le sceau du secret-défense, préfère très souvent garder le silence.

Du coup, l'on privilégie l'hypothèse du dossier lié à l'achat de l'immeuble situé au quartier Akwa à Douala appartenant à l'ex-Amacam. Il a été racheté en 2002 à 800 millions de F CFA par M. Rémy Ze Meka et un proche parent, le général de division René Claude Meka. Dans cette transaction, le liquidateur de cette société d'assurances, Albert Charlie Binyom, a ignoré l'offre du ministère des Postes et télécommunications, présenté comme le plus gros locataire de cet immeuble pour l'acquisition duquel il proposait 3,5 milliards de F CFA. Mmes Béatrice Rufine Assena et Elise Lottin, les deux notaires qui ont mené la transaction, affirment pourtant «qu'à leur connaissance, le présent acte n'est motivé par aucune contre-lettre contenant augmentation du prix fixé».

A l'heure où nous bouclions le journal mardi 27, des sources généralement bien informées annonçaient l'interpellation dans les jours voire les heures à venir d'autres personnalités dont des ministres en fonction.



30/04/2010
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