Occultisme - Yaoundé: Un «avion» de sorciers se crashe à Damase

YAOUNDÉ - 29 Décembre 2011
© Josephine Abiala | Mutations

Un «aéronef de nuit», qui s’est «écrasé» dans ce quartier de Yaoundé dans la nuit du 27 au 28 décembre, a provoqué l’émoi au sein de la population. A la réception du commissariat, un plastique plié, un bout de bambou et une oreillette attachée à une partie d’un chargeur de téléphone portable, sont posés sur une table. L’accusé, qui s’exprime dans sa langue maternelle, explique aux policiers que ces objets constituent son… avion

Le corps de l’individu est recouvert de poussière. Son tee-shirt, en lambeaux, pend lamentablement sur son torse. La soixantaine dépassée, l’inconnu a le visage ravagé par la fatigue. Assis sur un fauteuil sur la véranda du commissariat du 7ème arrondissement, sis au quartier Efoulan à Yaoundé, il peine visiblement à garder les yeux ouverts. Cet individu, dont l’identité est tenue secrète, a été conduit à ce poste de police par le chef traditionnel de Nsimeyong III dans la matinée du 28 décembre 2011. Loin d’être un voleur, ce ressortissant d’Akonolinga, dans le Nyong et Mfoumou, est accusé de pratique de sorcellerie. Un motif suffisamment grave, qui a poussé l’autorité traditionnelle à le placer entre les mains des forces de l’ordre. A la réception du commissariat, un plastique plié, un bout de bambou et une oreillette attachée à une partie d’un chargeur de téléphone portable, sont posés sur une table. L’accusé, qui s’exprime dans sa langue maternelle, explique aux policiers que ces objets constituent son… avion!

Quelques heures plus tôt, rapportent des témoins, il aurait atterri sur un véhicule 4X4 double cabine appartenant à un résident du quartier Damase. Il était presque 3h du matin lorsqu’une résonance sur ledit véhicule éveille l’attention des habitants. «Nous avons entendu le bruit, mais n’avions pas véritablement été inquiétés. Puis nous avons entendu des gens qui priaient à haute voix», raconte un riverain résidant non loin du lieu du «crash».

Selon des témoignages concordants, ladite «prière» était en réalité des coups donnés à une porte par le sorcier présumé. «Il a demandé qu’on le laisse entrer dans la maison», affirme un autre habitant. Une demande aussi insolite que brutale, et qui aurait donc suscité la panique. Alertés, les habitants, quoique pris de peur, constateront les faits et procéderont à un interrogatoire du suspect.

Cet homme, qui résidait à Akonolinga jusqu’au moment du «crash», confiera être tombé à cet endroit à partir d’un «avion de nuit», «après avoir été secoué par des bougies et prières non loin du quartier Efoulan». Le sexagénaire n’était cependant pas seul à bord. Il était accompagné d’un enfant présenté comme «le pilote», ainsi que de «trois autres personnes mystiques», car invisibles à l’œil nu, selon des témoins. Ils auraient confessé avoir eu une mission: tuer la tante d’un des membres de la bande, qui serait âgée de 11 ans. Cette dernière, selon des témoignages concordants, aurait avoué avoir contribué à la disparition de sa mère et de sa cadette. Au moment où nous quittions les lieux, le sorcier présumé se trouvait encore au commissariat où une enquête a été ouverte. Mais «les faits de sorcellerie étant difficiles à prouver, il sera probablement relâché d’ici là», indique une source policière.



02/01/2012
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