Ntongo Onguene - Yves Michel Fotso: Un compte parallèle mis à nu

Yaoundé, 20 Novembre 2012
© Josiane R. MATIA | Cameroon Tribune

La deuxième audience a donné la parole aux témoins de l'accusation hier au Tribunal criminel spécial.

Les esprits se sont quelque peu échauffés. Et le président du tribunal, Yap Abdou, a dû plusieurs fois rappeler tout le monde à l'ordre. La deuxième audience dans l'affaire ministère public, Etat du Cameroun et Autorité aéronautique civile du Cameroun (CCAA) contre Ntongo Onguene, Yves-Michel Fotso pour détournement de deniers publics en coaction a eu lieu hier, dès 9h, dans la salle d'audience du Tribunal criminel spécial. Les préliminaires ont occupé une partie des débats. Me Eba’a Manga, avocat de l'ex-directeur général de la CCAA a d'abord «dénoncé l'intrusion d'une deuxième partie civile, (l'Etat du Cameroun, ndlr) alors que depuis le début de l'enquête préliminaire, les accusés sont confrontés uniquement à l'Autorité aéronautique». Pour couper court à la question, le tribunal a fait savoir qu'il existait bien une lettre de constitution de l'Etat. Yves-Michel Fotso, ancien administrateur directeur-général de la Camair, qui, comme son co-accusé, a plaidé non-coupable, a proposé, pour sa part, une nouvelle fois, de rembourser les sommes à lui imputées. Une proposition présentée dans une requête de ses avocats au parquet, lue durant l'audience, qui évoque Une restitution contre arrêt des poursuites. Réponse d'un des représentants du ministère public, Bikong Maffock : «Nos portes sont largement ouvertes pour les cas de restitution. Mais M. Fotso n'a procédé à aucune restitution. Il n'a fait que des offres. Il peut donc rembourser, en espèces ou en nature, et nous présenter les pièces justificatives».

Précision du président de la collégialité, la restitution ne constitue pas un motif d'arrêt de procédure. D'ailleurs, la loi du 14 décembre 2011 portant création du TCS, modifiée et complétée en juillet 2012, stipule en son article 18 (nouveau) qu' «en cas de restitution du corps du délit, le procureur général près du tribunal peut, sur autorisation écrite du ministère chargé de la Justice, arrêter les poursuites engagées avant la saisine de la juridiction de jugement». Les protestations d’Yves-Michel Fotso n'y changeront rien. D'ailleurs, pour les conseils de l'autre accusé, «il veut quitter la procédure sur le bout des orteils. Mais c'est lui qui a tout pris».

L'audience s'est donc poursuivie avec l'audition des deux témoins de l'accusation. Béatrice Ndzana, contrôleur de gestion à la CCAA au moment des faits en 2001, et Alabira Mamadou, DGA actuel de la structure et sous-directeur des affaires financières à la période incriminée. Tous les deux vont expliquer comment la CCAA découvre l'existence d'un compte parallèle ouvert au Crédit commercial de France.




21/11/2012
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