Notre sécurité !

Notre sécurité !

Pour ceux qui connaissent la banlieue de Bonabéri, vous pouvez aisément vous faire une idée des distances qui séparent la brigade de gendarmerie et le commissariat de police, de l’agence Ecobank de cette localité résidentielle et industrielle. Cette distance est d’à peine 3 kilomètres. Bonabéri n’a que deux rues principales : la «nouvelle» et l’ «ancienne» route, comme on les appelle là- bas. L’ancienne a été entièrement refaite, rendant la circulation plus agréable avec ses accotements fleuris. C’est sur cette «ancienne» et belle rue, au lieu communément appelé «Immeuble 4 étages» qu’Ecobank a choisi d’ouvrir son agence. Ce secteur est naturellement bien fréquenté de jour comme de nuit, grâce à son commerce environnant.
Que des bandits sortent du fleuve le Wouri, entrent dans les bars du secteur, se mêlent à la population en attendant l’heure qu’ils s’étaient fixés pour opérer ; que des explosifs détonnent en pleine nuit, fassent sauter un pan de mur, des populations se terrent dans leurs maisons, grelottantes de peur ; que les bandits se donnent joliment un périmètre de sécurité et opèrent pendant 1, 2 et 3 heures sans que la gendarmerie et la police du coin interviennent, cela oblige à poser de sérieuses questions auxquelles des réponses devraient être absolument fournies aux Camerounais.

Pire, ces bandits, après avoir opéré au nez et à la barbe de nos forces de sécurité qu’ils auraient tenu à bonne distance, avant de repartir comme ils étaient venus, c'est-à-dire par le fleuve et par la mer, laisse songeur. Le gouverneur de la région du Littoral, Francis Faï Yengo, s’est borné à déclarer par la suite que le dispositif de sécurité en mer a été activé… après coup, alors que, connaissant les problèmes de sécurité que le Cameroun vit dans cette zone qui part de du Wouri à Bakassi, si dispositif de sécurité il y a, il devrait être en permanence activé.
Que devons-nous penser de nos forces de sécurité, auxquelles les pouvoirs publics ne lésinent pas sur les moyens pour les chouchouter en les mettant à l’abri du besoin, et qui, à chaque fois, donnent le sentiment aux Camerounais qu’elles n’arrivent jamais à temps là où on a besoin d’elles ? C’était déjà le cas le 28 septembre 2009 en pleine ville de Limbe : les pirates avaient opéré pendant 2 heures la nuit, utilisant bruyamment le même matériel que celui de Bonabéri ; ils étaient repartis sans que personne ne les inquiète.

Les Camerounais peuvent-ils, dans une telle précarité sécuritaire, s’estimer protégés par leurs forces de sécurité ? Rien n’est très sûr. Les actes de banditisme sont devenus fréquents dans les domiciles particuliers, parfois avec mort d’homme ; ils le sont aussi dans la rue de jour comme de nuit. Maintenant, le grand banditisme comme à l’époque de Dilinger, d’Al Capone ou de Jacques Mesrine frappe nos villes, sous des attitudes passives et impuissantes de nos forces de l’ordre. Les pouvoirs publics sont interpellés, pour l’urgence d’une action.
On ne saurait ne pas se poser aussi cette question gênante : une banque doit-elle de nos jours vivre sans système d’alarme centralisé ? Comment comprendre qu’une banque moderne garde de l’argent dans des sacs, et non dans des coffres forts ou à la banque centrale ?
Les jours qui viennent apporteront la lumière à nos interrogations. C’est un souhait.

X.M.



21/03/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres