Note Biographique de Pius N. NJAWE

Note Biographique de Pius N. NJAWE

Par lemessager | Mercredi 14 juillet 2010 | Le Messager



P
ius Noumeni Njawé est né le 04 mars 1957 à Babouantou, dans le Haut Nkam, à l’Ouest du Cameroun.
La mort, en « exil intérieur » de son père (exil consécutif aux troubles socio-politiques qui ont précédé l’indépendance du Cameroun), ont pertubé profondément ses études primaires du reste sanctionnées par un certificat d’étude en 1968. Il entre la même année en classe de sixième dans un collège de Douala.

Quatre années plus tard, il abandonne l’école faute de soutien financier. C’est alors qu’il entre dans la vie active comme garçon de course dans le journal Semences Africaines, grâce à des relations tissées avec le co-directeur de cette nouvelle publication, l’écrivain camerounais Réné Philombe, que Njawé a toujours considéré comme son père spirituel.

Lorsqu’en 1974 Semences Africaines cesse de paraître en raison de sa ligne éditoriale jugée trop « à gauche » par le régime d’Ahidjo, Pius N. Njawé se reconvertit aussitôt dans la vente à la criée des journaux dans les rues de Yaoundé. Quelques mois plus tard, il se retrouve à Douala où un ami le met en contact avec La Gazette, hebdomadaire que venait de lancer Abodel Karimou, ancien rédacteur en chef de La Presse du Cameroun, sabordé en 1974 au profit de Cameroon Tribune. Njawé y sera recruté comme «localier » à titre bénévole. Mais très vite il se fait un nom par ses reportages et ses enquêtes sociales. Ce qui lui vaut une promotion rapide au sein de l’hebdomadaire. Lorsqu’il décide de quitter La Gazette en 1979 pour créer Le Messager, il est chef des informations intérieures.

C’est donc pratiquement sur le tas que Njawé s’est formé au métier de journaliste, aidé en cela par des stages et voyages d’études au Canada, en France, aux USA, en Allemagne, etc…

Le Messager ayant été très tôt confronté à la censure et aux saisies administratives, Njawé s’est retrouvé très vite au front du combat pour la liberté de la presse au Cameroun : intimidations, interpellations, arrestations, détentions, tentatives de « récupération », procès etc…, « j’ai été arrêté 126 fois » ironisait-il souvent ;autant de « réalités auxquelles il s’est familiarisé. A la suite de nombreuses saisies qui frappent régulièrement Le Messager, Njawé décide de traduire l’Etat du Cameroun devant la Cour suprême en 1985, il sera débouté, sans surprise d’ailleurs, au terme de ce procès. En janvier 1991, suite à une lettre ouverte du banquier Célestin Monga au chef de l’Etat camerounais intitulée « la démocratie truquée », parue dans Le Messager N° 209 du 27 décembre 1990. Njawé est condamné, avec Celestin Monga, à six mois d’emprisonnement avec surcis pendant trois ans, et à 300 000 f Cfa d’amende chacun, pour « outrage au président de la République, outrage aux membres de l’Assemblée Nationale, outrage aux cours et tribunaux ». Ce procès fut le détonateur des révendications populaires et autres remous sociaux qui continuent à secouer, aujourd’hui encore, le Cameroun.

Pius Noumeni Njawé a régulièrement initié des actions collectives pour protester contre les graves atteintes à la liberté de la presse au Cameroun, parfois au risque d’y perdre sa vie : le 04 septembre 1991, par exemple, il a failli être abattu à bout portant par un militaire lors d’une marche de protestation contre la suspension arbitraire de cinq publications de la presse indépendante.

Au plan africain, il est souvent intervenu en faveur des journalistes et des journaux victimes de l’arbitraire, quel que soit le pays.

Toutes ces actions ont valu à Pius N. Njawé plusieurs distinctions au plan international. Marié deux fois pour avoir perdu sa première épouse dans un accident de la circulation en 2002.

Pius Noumeni Njawé laisse 8 enfants et 3 petits enfants.



14/07/2010
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