Nomination des préfets : René Sadi récompense ses amis

Cameroun - Nomination des préfets : René Sadi récompense ses amis Le décret présidentiel réorganisant l’administration préfectorale de lundi dernier a été l’occasion pour le gouvernement de gratifier certains administrateurs civils pour service rendu.
Vue de la capitale, la nomination des sous-préfets de Yaoundé I d’une part et celui de Yaoundé III d’autre part, respectivement comme préfet des Hauts-Plateaux et comme préfet du Haut-Nkam, n’a rien de banal. L’actualité politique récente distingue clairement les deux personnalités des dix autres sous-préfets fraîchement promus à la tête des départements. En effet ces administrateurs civils ont  rendu la vie difficile à l’ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice Maurice Kamto après sa démission du gouvernement.

L’un après l’autre, Luc Ndongo du premier et Albert Mekondane Obounou du troisième arrondissement n’ont pas hésité à interdire, souvent au dernier moment, les manifestations organisées par les partisans  du désormais leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Le dernier croc-en-jambe date de fin septembre 2012 lors de la convention du MRC prévue à Bastos. Après l’annulation de l’autorisation administrative du sous-préfet Luc Ndongo, M. Kamto et ses amis ont dû se replier à Odza au siège du parti. 

Le 13 août lors de la conférence de presse de lancement du parti, Albert Mekondane Obouno alors à la tête de la sous-préfecture d’Efoulan a brandi une interdiction aux organisateurs, journalistes et invités au Hilton alors que la manifestation avait été déclarée. A cette occasion, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minadt) René Sadi avait tenu à communiquer son total soutien au  sous-préfet Mekondane. M. Sadi avait expliqué, à la suite de son collaborateur que l’«objet initial de la manifestation »avait été détourné.

En mars dernier, une partie de la presse avait observé que la nomination d’Okaïla Bilaï comme gouverneur de région était un clin d’œil à celui qui a été préfet du Mbam-et-Kim, le département d’origine du ministre. Coïncidence ou pas, le sous-préfet de Ntui, le pays natal de René E. Sadi a été lui aussi promu. Bouba Haman est  désormais appelé à administrer le département du Faro-et-Déo, dans l’Adamaoua. Les récompenses ne sont pourtant pas exclusivement venues de René Sadi.

Le nouveau préfet de la Kadey Emmanuel Halpha précédemment attaché au Secrétariat général des services du premier ministre n’est pas un inconnu pour Jules Doret Ndongo. Le ministre délégué auprès du Minadt a en effet été pendant près d’une décennie à la tête du service d’où vient M. Halpha. Le fait mérite d’être souligné car sur les dix secrétaires généraux promus, il est le seul à ne pas avoir été précédemment secrétaire général de région. Bien qu’il soit administrateur civil principal, Emmanuel Halpha tombe comme un cheveu dans la soupe au regard du profil du reste de ses pairs.

Une sur 58

La réorganisation de la préfectorale de cette fin du mois d’octobre n’a pas dérogé à la règle des chaises musicales. 31 préfets ont troqué leur département contre un autre à travers les dix régions du pays. A ce propos, seuls six d’entre eux ont réussi à conserver leur siège. Il s’agit de Jean Claude Tsila du Mfoundi, Albert Friki du Mayo Sava, Félix Biloungou du Nkam, Maliki Oumarou du Faro, Valeri Norbert Kuela du Ngo’Ketunjia et enfin le préfet de la Meme, David Koulbout Aman. Si on s’en tient aux chiffres, l’agenda politique et administratif de l’Etat sont l’une des motivations majeures de la mesure présidentielle de lundi. Neuf préfets avaient déjà attend l’âge de la retraite tandis qu’une douzaine a été appelée à d’autres fonctions dont l’ancien préfet du Wouri. Bernard Okaïla Bilaï cumule en effet depuis mars 2012 ce poste avec celui de gouverneur de la région du Sud Ouest.

Une vue d’ensemble amène à observer qu’une femme tient désormais le commandement dans le Koung-Khi, un département sur les 58 que compte le pays. De plus, de nombreux préfets ont été promus, d’autres mutés, certains encore admis à la retraite ou affectés à de nouvelles fonctions dans la République mais personne n’a été formellement relevé de ses fonctions.

© La Nouvelle Expression : William Bayiha


24/10/2012
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