Nomination des préfets. Paul Biya opte pour du surplace et des réglages politiques


En mutant 30 chefs de terre des départements sur 58  et en maintenant 7 en poste, le président de la République donne l’impression d’avoir voulu juste remplacer les préfets récemment promus et régler la question du départ à la retraite d’autres.

Le Messager

En mutant 30 chefs de terre des départements sur 58  et en maintenant 7 en poste, le président de la République donne l’impression d’avoir voulu juste remplacer les préfets récemment promus et régler la question du départ à la retraite d’autres.

Ce sont à tout compter 12 sous-préfets qui sont promus préfets après les nominations dans la Préfectorale le 22 octobre 2012. Tous des administrateurs civils, ils peuvent être considérés comme les  premiers « élus » du décret présidentiel. Puisqu’ils quittent la tête d’arrondissements pour celle des départements. Pour affirmer cette promotion, on utilise dans leur milieu l’image de la réunion de sécurité qu’ils tiendront désormais avec le commandant de compagnie de gendarmerie au lieu des commandants de brigade comme par le passé. Les sous – préfets de Yaoundé 3,  de Yaoundé 1, de Bafang, de Ngoumou et 8 autres homologues ont donc pris du galon pour ainsi dire. A côté de ceux-ci, 9 secrétaires généraux de régions sur 10 (en dehors du secrétaire général de l’Ouest admis à la retraite) peuvent légitiment triompher de bénéficier désormais « d’une signature »

En gros d’être appelés à « prendre le commandement » dans quelques temps. Car ils quittent des fonctions purement administratives pour des postes régaliens. Même s’ils dégringolent de la région au département. Avec les 12 sous-préfets promus préfets et  un administrateur civil venu des services du Premier ministre, on peut considérer que 22 personnalités méritent des youyous et autres gerbes de fleurs de leur entourage. Ce chiffre peut paraître modeste pour les amoureux de Tsunami politique. Surtout dans un contexte marqué par l’arrivée le 11 décembre 2011 à la tête du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) de René  Sadi successeur  d’un certain Marafa Hamidou Yaya qui y a séjourné pendant 9 ans  et cinq mois sans discontinuer (entre le 22 juillet 2002 et le 11 décembre 2011).

Tant 22 promus sur 58 postes constituent  moins de la moitié du possible. De plus, 7 préfets restent en poste. A l’instar de Jean Claude Tsila du Mfoundi et de Valeri Kuela du Ngo-Ketunja dans le Nord-Ouest, 5 autres chefs de terre conservent leur poste soit à peu près 1,5% de  statuquo absolu. A cela il faut greffer 31 chefs de terre simplement mutés. Autrement dit, ceux-ci vont  rejoindre de nouvelles affectations de préfets ailleurs. Ceci fait un rapport de 59.5%. En gros Paul Biya estime être satisfait par le travail de 61 % de préfets dans la configuration d’avant le 22 octobre 2012. 

13 préfets sont appelés à d’autres fonctions. Parmi eux, trois gouverneurs, Okalia Bilaï ; Awa Fonka, Midjiyawa Bakari.  Deux inspecteurs généraux des services régionaux, François Etapa de la Vallée du Tem et  Haman Daïrou du Haut Nkam. Donc seuls 8 anciens  préfets sur les 58 que compte le Cameroun quittent la Préfectorale puisque n’ayant pas été nommés. Dans leurs rangs, Baba Ngamdji, ex-préfet  du Mayo Danay que  l’opinion avait remarqué au cours des inondations à Maga. Mais aussi pour quelques frasques avec Kami Toyota lorsqu’il était chef de terre à  Bafoussam ou même récemment après sa séquestration début octobre 2012 par les cultivateurs  armés de gourdins et machettes qui revendiquaient une ligne d’aide aux sinistrés qu’ils jugeaient détournés de son objectif initial. En dehors de ces 8 préfets qui représentent un prorata de moins de 10 %, les observateurs n’ont rien à se mettre sous la dent en guise de sanctions.

Par contre, on peut considérer que le président de la République a promu certains éléments qui ont fait parler la poudre ces derniers temps. Albert Mekondane, sous-préfet de   Yaoundé 3 qui s’est illustré en août 2012 par la répression sauvage d’une conférence de presse de Maurice Kamto va dans le chaudron du  Haut-Nkam comme préfet à la veille des législatives et municipales où on annonce le retour du très bouillant Pierre Kwémo.  Luc Ndongo, sous-préfet de Yaoundé 1er où est installé le palais présidentiel et qui a dû gérer de nombreuses manifestations publiques va dans les Hauts Plateaux à Baham, terreau de nombreux opposants comme Hubert Kamgang et Albert Dzongang.

Et dans le très sensible Wouri constitué essentiellement de tous les arrondissements de la ville de Douala, le chef de l’Etat envoie Paul Bea Naseri, venu de Dschang. En plus de sa réputation de briscard, on le dit très porté vers le recouvrement des impôts. Il aura donc du grain à moudre dans la capitale économique. A Bamenda Paul Biya a choisi Félix Nguele Nguele venu du Mbam et Inougou. Ancien secrétaire général de l’ex-province du Littoral, il est habitué des coins sulfureux. Pour le reste, le président a entièrement fait confiance aux administrateurs civils pour la gestion de la Préfectorale. Pas de professeurs d’Universités, d’anciens policiers, d’anciens militaires comme sous d’autres latitudes. Une seule femme, Mme Tongo née Nyambone Antoinette, ancien sous-préfet de Ngoumon, a été promue préfet du Koung-Khi à l’Ouest.

Rodrigue N. TONGUE 

 




24/10/2012
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