Ngota Mbolè Thérèse: "Si mon frère avait fabriqué le document, il aurait pris le large"

 

YAOUNDE - 27 AVRIL 2010
© FLORIANE PAYO | Dikalo

La sœur cadette de Ngota Ngota Cyrille Germain parle des conditions de détention et

des circonstances du décès de son regretté frère.

La sœur cadette de Ngota Ngota Cyrille Germain parle des conditions de détention et des circonstances du décès de son regretté frère.

Dikalo: Beaucoup de vérités et de contre vérités ont été dites au sujet de l'état de santé de Bibi Ngota, avant et pendant sa détention préventive. Vous qui avez été et ses côtés pendant tous ces moments, quels commentaires pouvez-vous formuler ?

Ngota Mbolè Thérèse: Merci de marquer votre intérêt à l'affaire Bibi Ngota. Bien avant d'être déféré à la prison centrale de Yaoundé, Bibi était déjà malade. Il souffrait d'une hypertension artérielle, maladie héréditaire dans note famille car, beaucoup de cas d'hypertension sont répertoriés. Notre génitrice souffre de la même maladie. En outre, les médecins ont dépisté une hernie dont l'opération chirurgicale avait été programmée dans la même semaine qui a suivi son incarcération. Il faut déjà signaler qu'il venait d'être interné à l'hôpital de Biyem Assi; et c'est au terme de son hospitalisation que le médecin de cet hôpital a prescrit une opération qui devait avoir lieu; le temps de maîtriser sa tension artérielle jugée insatisfaisante. En attendant que l'opération se fasse, Bibi a été mis sous traitement. Et c'est à l'hôpital qu'il a été interpellé par les éléments de la DGRE. Parlant du film de son arrestation, il y avait tout d'abord l'interrogatoire musclé de 14 heures d'horloge à la Direction Générale de la Recherche Extérieure. Le traumatisme ayant découlé de l'interrogatoire a provoqué une hausse de sa tension artérielle. Il fallait que nous le remontions beaucoup car les faits qui lui étaient reprochés étaient, selon lui, faux.

Par la suite, il e été interrogé par les enquêteurs de la police judiciaire qui peuvent aujourd'hui témoigner de la fragilité de son état. Lorsque Bibi est arrivé au bureau de l'enquêteur de la PJ, il a failli s'écrouler et c'est le commissaire qui a acheté l'eau minérale et des médicaments. A chaque fois, Bibi clamait son innocence. Mais, je dois dire que rien ne présageait une procédure qui devait aboutir à son déferrement devant le procureur de la République.

A notre grande surprise, au lieu que mon frère soit libéré au terme de son audition à la PJ, il a été gardé à vue pendant plus de quarante huit heures alors qu'il était initialement question de l'auditionner pour compléter l'information judiciaire. Après la PJ, les mis en cause ont été transférés au parquet pour trois jours au terme desquels, ils ont été renvoyés au commissariat central. Au demeurant, nous étions convaincus que son état de santé précaire ne pouvait le conduire derrière les barreaux. A la fin du processus, nous avons été surpris de constater quelques jours après, qu'il soit menotté pour son déferrement à la prison de Kondengui. Nous avons beaucoup pleuré non pas du fait de son déferrement, mais, plutôt à cause de son état de santé chancelant. Je dois préciser qu'au niveau du Parquet, nous avons présenté son dossier médical qui montrait qu'il était non seulement très malade, mais aussi qu'il devait subir une opération chirurgicale. C'était peine perdue !


Dikalo: Avez-vous la certitude que la nécessité d'opérer Bibi Ngota avait été soigneusement rapportée par le médecin dans son dossier médical ?

N.M.T.: Le médecin l'avait clairement établi car, vous convenez avec moi que nous ne sommes pas des médecins pour décider d'une opération au terme des examens médicaux ! A la suite de cela, il a été soumis à un traitement hypertensif.


Dikalo: Lors de son point de presse vendredi dernier, le ministre de la Communication a affirmé que «l'examen physique de l'intéressé a confirmé l'hypertension artérielle à 19/12, et une hernie dite inguinale, c'est-à-dire simple, qui ne nécessitait pas d'urgence chirurgicale.» Que répondez-vous à une telle affirmation ?

N.M.T.: Je suis vraiment étonnée ! A l'hôpital de Biyem Assi, là où Bibi avait été interné, le médecin a détecté une hernie, courant février et aucun traitement pour cette affection ne lui a été prescrite sachant que l'opération était la solution. Mais, par mesure de prudence, le médecin a jugé bon de programmer l'opération dans les jours qui suivaient son diagnostic, le temps de maîtriser sa tension artérielle. Les examens faits au niveau de la prison apparemment ont été faits à la hâte, et peuvent souffrir de certaines insuffisances. En dehors de l'hôpital de Biyem Assi, nous sommes rendus à Mbalmayo, pour une contre expertise. Là bas, le résultat était le même: l'opération.


Dikalo: Le ministre de la Communication a déclaré que lors de son interrogatoire votre frère n’avait que signaler des antécédents hypertensifs et la goutte, «il n'a pas pu indiquer le traitement auquel il était habituellement soumis» Pourtant, vous insistez sur la prise de médicaments contre la tension. A quel niveau se trouve la vérité ?

M.N.T: Mon défunt frère était bel et bien sous traitement hypertensif avant son arrivée à la prison. Lorsqu'il arrive à Kondengui, Bibi avait pris soin d'emporter avec lui ses médicaments. C'était déjà le cas à la PJ parce qu'il ne pouvait pas se passer de ses médicaments. A la prison, le médecin y officiant lui a prescrit d'autres produits contre l'hypertension. Selon ses propos, au terme du premier échange intervenu seulement quarante huit heures après son incarcération, Bibi nous a confié qu'il a subi des examens qui ont à nouveau détecté l'hypertension et la hernie. Après cela, il a reçu un deuxième traitement.

Du fait de l'insalubrité de l'environnement dans lequel il vivait, un mélange d'excréments et d'urine au sol servant de couchoir la nuit tombée, au quartier "Kosovo" où, tous les bandits de grands chemins se côtoient, au troisième jour de son séjour à Kondengui, Bibi a fait une éruption cutanée du fait de l'environnement «poubelle» dans lequel il se trouvait. Le médecin, après l'avoir diagnostiqué, a lui-même reconnu que Bibi développait une allergie liée au milieu dans lequel il vivait. Une prescription de pommade lui a été faite. Nous lui avons acheté ces médicaments.


Dikalo: Certaines langues disent que Bibi, au moment de son décès, rivait des lésions sur la plante des pieds du fait des sévices corporels reçus à la Dgre. Ces allégations sont-elles fondées?

M.N.T: Ce que je sais, c'est que lors qu’il est rentré de la Dgre, ses pieds étaient enflés. Et il nous avait dit qu'il a été traumatisé sans toutefois faire allusion sur la nature de ce traumatisme là.

Dikalo: Tout porte à croire que Bibi est mort a la suite d'une négligence car, les médicaments qu'il prenait nécessitaient un repos dans un endroit calme qu'il n'avait pas. Chose qui a conduit d la dégradation progressive de son état de santé ?

M.N.T.: Bibi se rendait régulièrement à l'infirmerie pour y subir des examens et certains soins à la suite desquels, une ordonnance était toujours prescrite. Depuis son entrée à la prison jusqu'à sa mort, il ne s'est jamais bien senti. Et lui-même ne cessait d'aviser que s'il est maintenu dans ce quartier, il n'est pas sûr de s'en sortir. C'est fort de cela que nous tenions absolument à le sortir de cette cellule. Nous avons même payé 30.000 FCFA, la première semaine d'incarcération pour quitter ce quartier devenu invivable. Le médecin a exigé le changement de quartier au vu de son état (hernie sévère associée a l'hypertension artérielle, ndlr). J'ai déposé la demande de changement de quartier chez le régisseur de la prison, exactement deux semaines après son incarcération. Jusqu'aujourd'hui, la demande est restée lettre morte. Bibi finit donc ses derniers jours au quartier Kosovo.


Dikalo: Y a-t-il eu des relances auprès du régisseur pour lui renouveler le désir du médecin de changer de cellule ?


M.N.T.: Pour dire vrai, nous n'avons pas initié une autre rencontre avec le régisseur car, on nous a laissé entendre que ce processus n'était pas possible.


Dikalo: La famille a-t-elle saisi par écrit les autorités carcérales pour des soins à l’extérieur du pénitencier ?

M.N.T: Le médecin de la prison estimait que le suivi pouvait se faire par lui-même à la seule condition que le quartier soit changé car, il n'était pas encore nécessaire d'après lui que Bibi soit conduit à l'hôpital.


Dikalo: Pensez-vous que la démarche du médecin était cohérente par apport à son état de santé ?

M.N.T: Je crois qu'au début, c'était cohérent parce que les plaintes de Bibi étaient beaucoup plus portées sur l'état d'insalubrité du quartier dans lequel il était logé.


Dikalo: Selon vous, n'y avait-il pas une certaine volonté de nuire à votre frère en refusant de lui changer de cellule ?

M.N.T.: Tout est possible. Généralement, les plaintes de prisonniers sont considérées comme des blagues. Mais pour le cas de mon frère, la demande de transfert de cellule émanait du médecin. De ce fait, elle répondait à un besoin exprimé et résultat de l'aggravation de son état de santé. Au regard de l'attitude du régisseur, tout porte à croire qu'il était sous certains ordres.


Dikalo: Pour revenir sur les chefs d'accusation portant sur la faits de contrefaçon des signatures et timbres, des marques et imprimés, avez-vous le sentiment que votre frère y était pour quelque chose dans cette affaire au terme du point de presse du ministre de la Communication ?

M.N.T.: Ce que je sais, c'est que mon frère n'a jamais fabriqué, ni exploité le document querellé même pas dans le cadre d'un protocole d'interview. La première fois que mon frère découvre le document, c'est à la Dgre. Avant cette date, il avait juste entendu parler de celui-ci. Son innocence qu'il ne cessait de clamer nous rassurait. Si effectivement il avait fabriqué le document, il aurait pu prendre le large en même temps que Simon Hervé Nko’o, journaliste à Bebela. Cet état de choses est de nature à prouver son innocence. La lettre qu'il a envoyée le mercredi 21 avril 2010 au ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République M. Laurent Esso et dans laquelle il clamait son innocence montrait que malgré qu'il ne soit pas l'auteur du document, il implorait sa clémence question de lui permettre de suivre ses soins.


Dikalo: N’avez-vous pas l'impression que la fuite d'Hervé Nko'o que l'on présente comme le commanditaire de la correspondance n’a pas été organisée par le pouvoir ?

M.N.T.: En suivant l'affaire de près dans ses débuts, lorsque Nko’o, mon frère et les autres ont été interpellés, il m'a dit que Nko'o a avoue à la Dgre que c'est lui qui est l'auteur du document. Lorsque quelqu'un avoue qu'il est l'auteur de quelque chose, c'est quand même bizarre que ce dernier soit relâché.


Dikalo: Au terme du point de presse du Mincom, ce dernier a demandé à "rencontrer la famille du défunt". Que vous a-t-il dit ?


M.N.T.: Le ministre a réconforté la famille en tant que homme. Il a exprimé sa désolation pour le décès de notre frère. Tout en promettant de nous aider dans l'organisation des obsèques.


Dikalo: N'est-ce pas là un couteau à double tranchant que le gouvernement voudrait vous assener au moment où la communauté internationale s'insurge contre l'arrestation et la mort d'un journaliste pour défaut de soins appropriés ?

M.N.T.: Je ne fais pas la politique. Je ne peux pas affirmer qu'il s'agit d'un couteau à double tranchant ou pas dans la mesure où, le ministre ne savait pas que mon frère devait mourir dans ces conditions. Je pense que si Bibi changeait de quartier, sa mort n'allait pas être précipitée. Nous avons appris qu'il est décédé, nous dit-on, à 4h30. Or c'est à 7h30 que nous avons été informés de la nouvelle de sa mort.


Dikalo: Dans quel état physique se trouvait votre frère lorsque vous l'avez rencontré pour la dernière fois mardi, 22 avril, soit deux jours avant sa mort ?

M.N.T.: Bibi avait été interné lundi à l'infirmerie de la prison sans soins, sans médicaments. Nous avons demandé au médecin ce qui n'allait pas car, lorsque nous nous sommes séparés le dimanche, il y avait un léger mieux. Mais, il faut aussi dire que Bibi était très affecté psychologiquement par sa situation. Nous avons demandé au médecin si c'était toujours la hernie qui se compliquait de la sorte ? Il a rétorqué «non, ce n'est plus la hernie, nous avons trouvé une maladie hier !» laquelle ! Je n'en ai aucune idée. Nous étions très surpris parce que tous les examens initialement faits avant son admission se sont avérés négatifs. Et ce ne sont que la hernie et l'hypertension artérielle qui ont été détectées. En arrivant ce mardi, le médecin avait demandé 140.000 FCFA pour l'opérer à l'hôpital central de Yaoundé. L'opération devait avoir lieu à l'extérieur la semaine dernière. En arrivant mardi, nous avions déjà prévu l'argent pour cette cause. Mais en le voyant ce jour là, il nous a déconseillé quoi que ce soit. La raison. Un nouveau report à cause de son mauvais état. A la suite de cela, il a décidé de prescrire une ordonnance de plus de 75.000 FCFA que nous avons immédiatement achetés. Une perfusion a été placée. Maman qui m'accompagnait, lui à même demandé ce qui n'allait pas. Il lui a dit qu'il ne savait pas ce qui le dérangeait. Il se sentait fatigué et éprouvait de la peine à respirer. Et apparemment, ses yeux avaient jauni. Le jeudi, au moment où je m'apprêtais à me rendre à la prison, une gardienne de prison m'appelle et cherche à m'identifier: «c'est vous Mbolè Ngota Thérèse ?» «Venez vite avant midi récupérer le corps de votre frère ! Si vous ne le faites pas avant midi, on va jeter son corps à Soa, on n'a pas de place ici pour les cadavres !».



AFFAIRE BIBI NGOTA: Le gouvernement dans l'embarras



Lors de la sortie médiatique vendredi dernier pour tenter d'apporter une explication suite au décès d'un journaliste en prison, Issa Tchiroma Bakary n'a pas convaincu.

Le point de presse donné dans l'après midi de vendredi 23 avril 2010 dans la salle des actes du ministère de la Communication par le maître des lieux très courue par la presse nationale et internationale a failli dégénérer. L'on a échappé à un soulèvement de Confrères courroucés et qui avaient soif de connaître la vérité à propos des circonstances troubles du décès du directeur de publication du journal Cameroun express, de son vrai nom, Ngota Ngota Cyrille Germain.

En décidant d'axer son argumentaire sur quatre points: les causes ayant conduit à la détention, les conditions administratives et sanitaires de détention, les circonstances du décès et les mesures subséquentes prises par les autorités publiques à la suite du décès du confrère, Issa Tchiroma croyait avoir convaincu. Il est même allé plus loin. En lisant le protocole d'interview déposé auprès du ministre d'état secrétaire général de la présidence de la République par Harris Mintsa Meka, directeur de publication du Devoir, porteur du document querellé, élément de preuve qui accablait visiblement le journaliste et ses confrères pour des faits de contrefaçon des signatures et timbres, des marques et imprimés, sur une correspondance vraie ou supposée fausse du ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République M. Laurent Esso. C'était au sujet d'une correspondance confidentielle destinée à l'administrateur directeur général de la Snh, l'enjoignant de payer un peu plus d'un milliard de francs CFA de commission à trois personnalités, dans le cadre de l'achat d'un bateau hôtel de 17 milliards de FCFA destiné à la location pour l'exploration et l'exploitation pétrolière.


La garde à vue à la Dgre esquivée

Des arguments qui visaient en somme à rassurer les uns et les autres sur les causes de l'arrestation des trois journalistes. Mais, il est resté évasif sur des questions de fond relatives notamment aux conditions de détention et la volonté manifeste de maintenir Bibi Ngota dans un environnement malsain en dépit du mauvais état de santé et les vides de procédures ayant conduit à l' arrestation du regretté journaliste. Si pour le ministre de la Communication le défunt journaliste souffrait d'une hypertension artérielle et d'une hernie simple qui ne nécessitait pas une intervention chirurgicale d'urgence, la mort de Bibi Ngota ne devait en rien être précipitée soutient-on dans sa famille. Encore que selon cette dernière, le ministre n'a pas été sincère. En réalité, avant son incarcération, «Bibi était déjà malade, la hernie qui le terrassait depuis quelques temps nécessitait bel et bien une intervention chirurgicale. Les fonds pour l'effectuer étaient entrain d'être réunis par sa famille au moment où il a été interpellé par les éléments de la Dgre en février 2010.» Confie, Mbolè Ngota Thérèse épouse Tchoubet, sœur cadette du défunt.

Bien qu'ayant pris soin de développer de manière détaillée dans son discours liminaire les causes ayant conduit à la détention de Germain Ngota, le ministre a «omis» d'évoquer l'enlèvement des journalistes, Sabouang Serge, Mintya Meka Harris, Ngota Germain et Nko'o Mvondo Simon par les agents de la Dgre, structure dans laquelle ils ont séjourné pendant deux semaines en février 2010 après y avoir subi toutes les atrocités physiques et psychologiques. Le fait d'avoir «omis» d'évoquer et de mentionner ce passage forcé à la Dgre a davantage attisé le courroux des journalistes et fait dire à bon nombre d'entre eux que le ministre ne maîtrise pas son sujet. Car, pour beaucoup, la garde à vue dans les cellules de la Dgre, structure spécialisée dans les affaires politiques n'avait rien d'anodin. Elle visait à torturer les journalistes pourtant en plein exercice de la profession. Ce d'autant plus que ces derniers, au terme de l'exploitation d'un document qui leur était parvenu, avaient sollicité l'interview de Laurent Esso dans le cadre du recoupement de l'information.


Dépénalisation

Pour tenter de convaincre l'auditoire, Issa Tchiroma utilise les arguments juridiques pour se défendre. L'usage de faux documents administratifs mis en relief, relève d'une infraction de droit commun se rapportant à la contrefaçon des marques et des timbres officiels. Le Mincom balaie ainsi du revers de la main les allégations de délit de presse brandie par certains. «Les causes de l'incarcération de M. Ngota ne sont en rien liées à des raisons se rapportant à une quelconque restriction par les pouvoirs publics du droit d'exercer librement la profession de journalistes su Cameroun», explique le Mincom.

Une telle déclaration visant à dédouaner le gouvernement du Cameroun des exactions perpétrées sur les journalistes dans le cadre de l'exercice de leur profession sont de nature à faire croire que le Cameroun est un état dans lequel la liberté d'expression est prépondérante. Et du coup, la dépénalisation du délit de presse revient au goût du jour. Biloa Ayissi directeur de publication de Nouvelles d'Afrique est favorable à cette démarche.

Albert Mbida lors d'un passage à l'émission Zap Presse de la RTS, hier dimanche, pour corroborer à la démarche de son patron affirme que pour qu'il y ait délit de presse, il faut la publication d'un article de presse. Or pour le cas d'espèce, le document querellé n'a pas fait l'objet d'une publication. Félix Cyriaque Ebolé Bola de s'interroger alors sur la raison et la nature de toute l'agitation orchestrée par le pouvoir autour de cette affaire.

Selon lui, tout cela ne semble pas gratuit. Sinon, comment expliquer l'absence de déclaration officielle pour confirmer ou infirmer la véracité ou non du contenu du document par la société nationale des hydrocarbures, Snh, au journaliste de s'interroger. Malgré tout, les faits sont têtus. «Un journaliste est mort en prison, et c'est suffisamment grave» remarque Junior Binyam, journaliste officiant à la fécafoot.

Après la forte mobilisation des médias nationaux et internationaux à l'annonce du décès de Bibi Ngota, il convient de souligner que le gouvernement dans le cadre d'une contre vérité, a organisé le point de presse de vendredi dernier où l'on apprend qu'une enquête judiciaire a été ouverte. Une autopsie sera pratiquée sur la dépouille du défunt afin de tirer au clair les origines de sa mort.


FLORIANE PAYO



30/04/2010
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