Nécrologie: Le Fon de Balikumbat est mort

DOUALA - 03 SEPT. 2012
© Frederic Takang | La Nouvelle Expression

Il s’appelait Fon Doh Gah Ngwayin. «Le Lion»... Balikumbat, ou du moins les partisans pro-Fon Doh pleurent leur grand chef coutumier, décédé dans la matinée du samedi 01 septembre 2012 à Bamenda.


Fon de Balimkubat
Photo: © Archives
Une source jointe au téléphone par la Nouvelle Expression a précisé que le grand chef du village Balikumbat, celui que l’on a toujours surnommé le «lion de Balikumbat», a succombé avant même d’arriver à l’hôpital régional de Bamenda. Toujours d’après nos sources, il aurait été pris d’un malaise et le temps de le transporter de sa résidence à Up-Station Bamenda pour l’hôpital, il va finalement rendre l’âme au lieu dit Finance Junction vers 5 h 45 minutes.

Cette disparition brusque intervient alors que le 20 juillet dernier, l’une des épouses du Fon Doh Gah Gwayin est morte mystérieusement. Dame Nah Veronica épouse Doh Gah Gwayin, se trouvait dans son champ au lieu dit Ngohngoh. Un grondement de tonnerre suivi d’un éblouissant éclair va déchirer le ciel sans pluie. La dame est fortement foudroyée et va rendre l’âme sur place. Au village c’était la débandade totale.


Chef du village Balikumbat

Fon Doh Gah Ngwayin était l’actuel chef du village Balikumbat. Il accède au trône en 1977 à l’âge de 27 ans. Son surnom de Lion de Balikumbat a trait à sa façon de régner avec terreur sur ses sujets, et aussi parce qu’il était le seul député Rdpc dans la région du Nord-Ouest fief du Sdf. L’homme de son vivant était au centre de plusieurs polémiques. En 2004 par exemple il sera accusé par le Sdf d’avoir assassiné John Kohtem, le responsable du parti de Ni John Fru Ndi dans le village où le Fon régnait sans partage. Le fait est suffisamment inédit, pour ne pas avoir un effet retentissant : l’Assemblée nationale va retirer son immunité parlementaire, afin qu’il puisse répondre devant la justice des faits qui lui sont reprochés. Un fait jugé extraordinaire, compte tenu de la puissance et des entrées du monarque dans les cercles du régime à Yaoundé.

Cette levée de l'immunité parlementaire du fon de Balikumbat était d’autant plus exceptionnelle que, dans le contexte du Cameroun, ce n’est pas d’une seule immunité que ce dignitaire se trouvait protégé, mais plutôt de deux ou de trois : une immunité de droit, comme parlementaire, mais aussi celles de fait, découlant de son statut de haut dignitaire traditionnel, et d’apparatchik du Rdpc, le parti au pouvoir. La procédure judiciaire a duré onze mois et le verdict avait été rendu le 12 avril 2006. Le Fon de Balikumbat et les autres seront déclarés coupables de l’assassinat de John Kohtem et écroués. Il sera libéré quelques mois après. Il ne s’est jamais remis de ce qu’il a toujours considéré comme une humiliation indigne de sa stature.



03/09/2012
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