Nécrologie: Jean Félix Mamalepot, ex-Gouverneur de la BEAC, est mort

Yaoundé, 13 Décembre 2012
© Pierre Célestin ATANGANA | Correspondance

L'ex-tout puisant gouverneur de la Beac s'est éteint hier en France des suites de maladie.

On l'avait perdu de vue depuis son limogeage sans façon de la Beac, lors du sommet de Ndjamena tenu le 25 avril 2007, où il avait trôné de 1990 à 2007 comme gouverneur de cet institut démission monétaire. «A la Banque des Etats de l'Afrique centrale, Jean Félix Mamalepot est relevé de ses fonctions de gouverneur», annonçait alors laconiquement le communiqué final du sommet de N'Djamena. Les raisons de l'éviction de cet homme qui a supervisé les politiques monétaires en Afrique centrale pendant près de deux décennies restèrent mystérieuses. Tout juste, dans certains milieux, évoquait-on, une crise de confiance depuis quelques mois avec certains dirigeants de la sous région sans préciser lesquels. Mais tout ceci intervenait alors que le mandat de l'homme âgé de 72 ans (il est né le 28 décembre 1940) qui s'est éteint hier en France des suites de maladie, venait d'être renouvelé au cours d'un sommet des chefs d'Etat tenu trois mois plus tôt à Libreville.

De son passage à la tête de cet institut d'émission, la Beac a connu trois mutations de coupures des billets de banque et une révolution au niveau de la taille des pièces de monnaie. C'est d'ailleurs à lui qu'on doit les coupures et les pièces en circulation en ce moment dans l'espace communautaire. Mamalepot, n'aura cependant pas eu la chance de participer, en qualité d'auteur de premier plan, au lancement des premières cotations de la Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (Bvmac), un projet qu'il a porté à bout des bras et qu'il a suivi de bout en bout. Après le départ de Charles Konan Banny à la tête de la Banque centrale des Etats de l'Afrique (Bceao) en décembre 2005, Jean Félix Mamalepot était devenu l'une des figures emblématiques de la zone franc qui regroupe 14 pays d'Afrique centrale et de l'ouest.

Diplômé de l'École supérieure de sciences commerciales appliquées de Paris, il fait ses débuts à la Banque centrale des Etats de l'Afrique équatoriale et du Cameroun (Bceaec) à Paris, en 1968, puis au Cameroun et au Tchad. De retour à Libreville en 1970, il devient directeur général adjoint puis directeur général de la Banque gabonaise de développement (Bgd), fonction qu'il occupe jusqu'en 1990. Jean Félix Mamalepot a accédé aux fonctions de gouverneur de la Beac le 24 juillet 1990 à Pointe-Noire au Congo, a l'issue d'une réunion dit Conseil d'administration de l'institution en remplacement de son compatriote Casimir Oye Mba, nommé Premier ministre.

Son départ de la banque centrale avait coïncidé avec l'entrée en vigueur d'imposantes réformes structurelles et financières notamment la rotation du poste de gouverneur et de nombreuses restrictions en matière de gestion des fonds de l'institution. C'est également sous son règne que le vaste réseau de détournement orchestré au Bureau extérieur de Paris avait causé un trou de 19 milliards de FCFA dans les caisses de la banque. Parmi les personnalités susceptibles de passer par les fourches caudines de la justice, figurait en bonne place l'homme qui servit la Beac pendant 17 ans comme gouverneur. Il vivait depuis entre le Gabon et la France, après qu'il ait été nommé en novembre 2008 président du conseil d'administration de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale la dernière fonction que Jean Félix Mamalepot ait occupée est celle du Haut-commissaire à la Présidence de la République de son pays, chargé de la mise en place de la zone franche de l’île Mandji, le 21 juin 2008.

source: mutations


14/12/2012
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