Ndam Njoya interdit de parole à Foumban

Ndam Njoya interdit de parole à Foumban

Cameroun : Ndam Njoya interdit de parole à FoumbanLe gouverneur de l’Ouest n’a pas voulu que le maire de cette commune l’accueille lors de sa visite.
Il y a sans doute le feu dans la maison. Au détour de la visite de prise de contact du gouverneur de la région de l’Ouest hier, le 10 juillet dernier à Foumban, des observateurs ont pu se rendre compte que tout ne baigne pas dans l’huile. Notamment en constatant qu’avec l’arrivée du patron de cette région, Midjiyawa Bakari, le maire de Foumban, Adamou Ndam Njoya, a été ignoré du programme officiel.

On en veut pour preuve les articulations d’un programme ayant mis le maire de cette localité en quarantaine, au profit de Lamere Njankouou, président de la section Rdpc Noun Centre, ancien ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé de la programmation du budget, présenté comme étant le porte-parole des populations dudit département, qui devait s’adresser au gouverneur venu prendre le pouls du Noun, suite à sa nomination en mars dernier.

Une attitude de nature à démontrer l’écart qui existe entre les deux personnalités. Il a fallu que l’imprésario du jour donne les articulations de ce programme de tournée, pour que les élus locaux de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) quittent la tribune officielle. Une manière de dénoncer ce qui, à leurs yeux, était considéré comme un hold-up : "C’est malheureux pour notre République, parce que le gouverneur est un responsable du chef de l’Etat, qui dit dans son programme qu’il vient en tournée, et que cette tournée est transformée en meeting, où on met à l’écart les républicains pour imposer une personnalité qui n’est pas un élu du peuple », réplique Zacharie Lamere, premier adjoint au maire de Foumban.

Avant de poursuivre : «  Nous avons pensé, en respectant la Constitution, que rester sur place devait cautionner cet acte qui est anti-démocratique. Voilà pourquoi nous nous sommes levés, tous les maires et moi, représentant du maire de Foumban, pour rentrer. Parce que ça ne cadre pas avec la Constitution du Cameroun ». La guerre est ouverte. Les élus de l’Udc n’acceptent pas l’humiliation.

Ils quittent la place des cérémonies, au moment où Lamere Njankouo tient des propos mettant en cause la dernière sortie d’Adamou Ndam Njoya à l’endroit du gouverneur de la région de l’Ouest : « Nous apprécions d’autant plus votre visite dans le Noun, que nous n’ignorons pas qu’elle est précédée par des propos irrévérencieux d’un certain responsable local, à votre endroit. Nous les déplorons et condamnons tous…», affirme-t-il. Avant de  continuer : « C’est pour cela que nous voulons vous rassurer que ces propos n’engagent que son seul auteur. Et que la grande majorité des populations du Noun désapprouve.

Nous vous prions de bien vouloir en rassurer le chef de l’Etat ». Dans l’opinion, il y a quelque chose d’anormal. Surtout que depuis le début la tournée de prise de contact du gouverneur, à partir de Bafang, les maires des différentes localités l’ont accueilli. Même si dans la première vague, ils étaient du parti au pouvoir. L’option ainsi lancée dans le Noun, démontre à suffire que le gouverneur de la région de l’Ouest veut imprimer sa marque. Notamment en faisant prévaloir les rapports entre l’administration publique au détriment d’une donnée politique dans le Noun, où l’Udc d’Adamou Ndam Njoya trône depuis le retour au multipartisme au Cameroun.

© Mutations : Michel Ferdinand, à Foumban


12/07/2012
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