Mvondo Mvondo "Aller en guerre contre les accidents de la route au Cameroun"

Cyrille Mvondo Mvondo:Camer.beEn février 2012 camer.be, publiait un article de la citizen service corps e.V., en abrégée CSC ayant vu le jour le 11 février 2012. Cette association enregistée à Köln en Allemangne déclarait dans sur cette colonne internationale « d'œuvrer à stimuler l´esprit de solidarité vers l´Afrique, à accélérer le transfert de technologies vers l'Afrique et à la mise en place d'une équipe d'experts ainsi que de volontaires de divers domaines issus de la diaspora dans l'optique de promouvoir l'excellence et d'accompagner les jeunes du continent dans le renforcement des capacités. » ; Plusieurs mois se sont écoulées, nous sommes approchés du Président Mvondo Mvondo de cette association pour récolter les premiers fruits de leurs objectifs.
 
M. Mvondo Mvondo , vous auriez effectué plusieurs missions au Cameroun pour présenter des projets aux autorités. Vous aviez rencontré entre autre le ministre de transport, pouvez vous nous donner plus d'information ?

En Avril 2012 une importante délégation de la CSC e.V.,  conduite par son Président, qui est ma modeste personne, a séjourné au Cameroun dans l´optique de présenter la CSC e.V., sa stratégie pour un Cameroun émergent ainsi que ses projets concrets aux autorités publiques et secteurs privés. C´est en marge de cette mission que nous avons eu l´honneur de présenter notre projet innovant, qu´est la “ Prévention et Sécurité Routière - optimisation du système de prévention et de sécurité routière existant afin de réduire le nombre d´accident sur nos routes de moitié d´ici 2018“, à S.E.M. le Ministre des Transports, Prof. Robert NKILI – projet piloté par notre experte en la matière, Madame Dr. Eunice Mbuh, Docteur en Médecine des Universités Allemandes et spécialiste des questions de prévention des accidents.

Ce projet sur «Prévention et Sécurité Routière» epouse le « plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2011–2020 qui a été préparé par l'OMS pour guider les activités au niveau local et national.»

Nous avons été très positivement surpris de l´intérêt que notre jeune ONG et ses activités avait suscité auprès de S.E.M. le Ministre des Transports. Ceci est une nième occasion pour nous de lui renouveler nos remerciements distingués.

À titre d'information pour nos lecteurs et lectrices, pouvez-vous leur résumer ce qu'est ce «plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2011–2020 qui a été préparé par l´OMS pour guider les activités au niveau local et national» ?

En juin 2009, l’OMS (Organisation Mondiale de la santé) publiait un rapport sur la sécurité routière dans le monde qui réaffirme que les traumatismes dus aux accidents de la route constituent un problème majeur en termes de santé et de développement. Dans ce rapport il est écrit :

· Chaque année, les accidents de la circulation entraînent la mort de près de 1,3 million de personnes et font de 20 à 50 millions de blessés.
· La mortalité liée aux accidents de la route est comparable à celle de la tuberculose ou du paludisme. Les blessures causées par ces accidents sont la première cause de mortalité mondiale parmi les jeunes de 15 à 29 ans et la seconde chez les enfants et adolescents de 5 à 14 ans.
· Plus de 90% des décès et des traumatismes dus aux accidents de la circulation se produisent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui possèdent seulement 48% du parc mondial de véhicules immatriculés.
· Près de la moitié (46%) des morts sur les routes dans le monde sont des « usagers vulnérables de la route » : piétons, cyclistes et motocyclistes.
· Outre la peine et les souffrances qu’ils causent, les accidents de la route entraînent des pertes économiques considérables pour les victimes, leur famille et les nations dans leur ensemble ; ils coûtent à la plupart des pays de 1 à 3% de leur produit national brut.

Selon les projections, entre 2004 et 2030, les décès dus aux accidents de la circulation diminueront d’environ 30 % dans les pays à haut revenu mais augmenteront notablement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Si l’on ne prend pas des mesures appropriées, les accidents de la circulation devraient représenter d’ici 2030 la cinquième principale cause mondiale de maladies et traumatismes.

Qu'a présenté la CSC (CITIZEN SERVICE CORPS) concrètement parlant du « plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2011–2020 qui a été préparé par l´OMS pour guider les activités au niveau local et national.», aux autorités camerounaises à Yaoundé?

Nous souhaitons par ce projet donner notre modeste contribution pour un Cameroun émergent à l'horizon 2035, qui passe aussi par l´atteinte des objectifs sur le plan local et africain de la “Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020", qui est un plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2011–2020 qui a été préparé par l´OMS pour guider les activités au niveau local et national.
Vous voyez que si rien n´est fait toute la population active africaine serait très diminuée d´ici 2020, ce qui causera un énorme problème en ressources humaines. Une politique efficace et adaptée de prévention et sécurité routière apparait donc comme un outil indispensable pour l'émergence d´un pays. Il est donc urgent d’agir afin d’en limiter la mortalité croissante, qui affecte principalement les jeunes.

Mais on parle tantôt d'une augmentation de la population africaine ?

Oui mais attention, comme le dit le rapport « Les traumatismes dus aux accidents de la route représentent un lourd fardeau pour les économies des pays en développement, de l’ordre de 1 à 3 pour 100 du produit national brut. Dans bien des cas, les coûts excèdent le montant de l’aide internationale au développement reçu par chaque pays, ce qui signifie qu’il existe un lien direct entre l’amélioration de la sécurité routière et la réduction de la pauvreté ».

Hormis le Plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2011–2020, la situation qui prévaut sur nos routes est alarmante, et nous osons croire que chaque camerounais ou camerounaise devrait intégrer la prévention et sécurité routière dans son combat quotidien. La lutte contre ce fléau n´est pas une affaire d´État, mais de tout le monde. C´est ce qui fait la force des pays dans lesquels les accidents de route ont été réduits à la baisse. L´État ne peut pas mettre derrière chaque conducteur ou conductrice un agent de sécurité.

A ce sujet Monsieur Alain Foka déclarait en 2011 dans la RFI : « On dénombre 15 000 morts en 20 ans sur les routes camerounaises. Et 100000 personnes vivent avec un handicap physique des suites d'un accident. Pourquoi les routes camerounaises sont-elles si meurtrières? Et quels sont les acteurs mis en cause? »
http://www.rfi.fr/emission/20111002-2-securite-routiere-cameroun

Après que vous ayiez été recus par les autorités publiques à Yaoundé, quand comptiez-vous mettre ce projet concrètement sur pied ?

Nous comptions implémenter ce projet en fin 2012 sur toute l´entendu du territoire Camerounais. Selon les informations reçues auprès des autorités compétentes sur place, nous avons besoin d´un agrément conjointement signé par le Ministre des Transports et le Ministre de la Santé Publique. Une demande en bonne et due forme a été adressée au Ministère des Transports depuis Mai 2012. Nous attendons impatiemment cet agrément. Nous espérons que nos autorités réagiront à temps, car chaque jour qui passe, nous perdons car s'en suit un déclin de plus sur nos routes camerounaises.

Entre temps nous constatons avec un peu d´espoir que le Ministre des Transports a engagé de reformes innovantes depuis Avril 2012, il revient maintenant aux usagers de la route ainsi qu'au reste de la population d'appuyer ces actions sur le terrain. Toutes ces mesures nous réconfortent dans notre détermination à tordre le cou à certains fléaux qui nous minent.
Du côté du Ministère de la Santé Publique, les choses sont allées un peu plus vite, nous avons pu obtenir un contrat de collaboration dudit département ministériel. J´en profite pour remercier S.E.M. le Ministre, Mr. André Mama Fouda, et toute son équipe de l’intérêt porté aux conditions de sécurité routière dans notre pays ainsi que la marge de confiance accordée á la CSC e.V.

Vue cette lenteur des autorités publiques à Yaoundé, croyez-vous sincèrement à un Cameroun émergent à l´horizon 2035 dont vous faites allusion ?

Je pense que mon pays, le Cameroun, est un privilégié de la nature. Son sol et sous-sol regorgent d'énormes ressources. Sur le plan géostratégique, il occupe une place de choix en Afrique Centrale. Tout ceci est complété par une jeunesse très dynamique, entreprenante au sein de laquelle on retrouve de grands chercheurs et intellectuels. La Diaspora Camerounaise est placée permis les Diaspora les plus qualifiées et prisées en Occident.

Selon les informations, aucun pays du monde ne s´est développé sans une implication effective et coordonnée de sa diaspora. Certains pays africains, aspirant franchement à l´émergence, sont déjà bien avancés au niveau de cette thématique en créant des ministères ou des secrétariat d´État auprès de leur diaspora.

Vous voyez donc comme moi que toutes les conditions sont réunies pour que le Cameroun soit un pays émergent même avant 2030, si et seulement s´il y a une volonté réelle d´exploiter tous les atouts cités ci-dessus pour le bien et l´intérêt de la nation toute entière.

Mais Mr. Mvondo Mvondo, il se passe que cette Diaspora camerounaise dont vous ventez les mérites semble divisée et minée, qu'en pensez-vous ?

Je ne suis pas un spécialiste des questions de la Diaspora Camerounaise. Mais je prendrai le risque de croire que la diversité culturelle et idéologique est une force et non une faiblesse pour ceux ou celles qui savent en tirer bénéfices. Le plus important c´est d´avoir tous en commun un seul Challenge qui est :
« les intérêts de la communauté et de la nation Camerounaise toute entière sont au dessus de ceux de nos familles, de nos amis (es), de nos groupes identitaire et des nôtres ».
Si tout le monde à ce Leitmotiv dans sa vie, je crois que le reste deviendra un jeu d´enfant.

Les camerounais et camerounaises voient de plus en plus la Citizen Service Corps e.V. dans les médias nationaux qu'internationaux. Pour cette masse qui vous lit, pouvez-vous nous ré-présenter d'une manière concises les objectifs de  l'Association pour laquelle vous êtes le Président?

Organisation de la société civile et de la Diaspora Camerounaise crée le 06 Novembre 2011 et enregistrée au tribunal de grande instance de Cologne en Allemagne, les activités effectives de la «Citizen Service Corps e.V.» ont débuté ce 11 Février 2012, ceci en marge de la célébration de la fête de la jeunesse de la République du Cameroun. Il s'agit, à travers cette organisation, d'œuvrer à stimuler l´esprit de solidarité vers le Cameroun, à accélérer le transfert de technologies vers l’Afrique et à la mise en place d'une équipe d'experts ainsi que de volontaires de divers domaines issus de la diaspora dans l'optique de promouvoir l'excellence et d'accompagner les jeunes dans le renforcement des capacités.
Pour plus d´information, veuillez visitez notre site internet : www.citizenservicecorps.org  

Un mot de la fin ?

Seul le gouvernement peut montrer la volonté réelle de permettre à la diaspora de participer à l´émergence de notre pays. Cette volonté est très importante. La diaspora camerounaise est une arme puissante dont personne n´ignore l´impact sur le devenir du pays au cas où toutes ses ressources étaient prises en considération, ou en mettant sur pied des structures solides et des procédures allégées pour la réalisation de nos projets.

Merci pour cet entretien

C´est moi qui doit vous remercier.

© Camer.be : Lydie Seuleu


06/12/2012
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