Mouvement d’humeur: Aucun Bus en circulation dans la ville de Yaoundé

DOUALA - 13 MARS 2013
© Florette MANEDONG | Le Messager

Cette situation fait suite à la décision de grève du personnel de la Société Tic Le Bus. Les engins sont en arrêt de circulation depuis maintenant 03 jours.

Cette situation fait suite à la décision de grève du personnel de la Société Tic Le Bus. Les engins sont en arrêt de circulation depuis maintenant 03 jours. Les employés dénoncent les mesures de licenciement qui courent depuis quelques jours.

Il est 07h ce mardi 12 mars 2013 au quartier Mendong à Yaoundé précisément au lieu dit « Carrefour banane ». A l’arrêt Bus, hommes et femmes ne cessent d’arriver pour grossir le rang déjà assez long. Impatients, d’aucuns jettent un coup d’œil furtif à leurs montres toutes les deux minutes en marmonnant : « mais qu’est ce qui est arrivé au Bus ce matin ? ». Et d’autres de renchérir : « il est déjà 07h et nous devrions en principe être partis il y a 30 minutes. À quelle heure compte-t-il arriver finalement ? ». L’attente est longue, éternelle mais la foule ne désespère pas pour autant. On continue d’attendre, bien en rang, l’arrivée de ce Bus qui ne viendra finalement pas. Une autre vague par contre l’a bien devinée et s’est ruée vers les cargos garés juste en face à l’entrée desquels les Motors-boy ne cessent de crier à tue-tête : « poste, poste ? La poste ? poste-finance-éducation ? ». Mais ici, il faut débourser 200 Fcfa au lieu des 150 Fcfa prévus pour le Bus. Quelques « courageux » malgré eux, se dirigent plutôt vers les taxis de ville où ils proposent à contrecœur, le double de la somme récoltée par le Bus, pour se rendre à leurs destinations, soit 300 Fcfa. « Et nous autres qui n’avons prévus que nos 150 francs, que ferrons-nous ? Je suis sensée rallier le marché du Mfoundi où se trouve toute ma marchandise, vendre et prélever un peu d’argent de mon bénéfice pour retourner à mon domicile le soir. Que faire ? », Se plaint une vendeuse.

Plus tard dans la journée, l’on apprendra que l’absence des Bus n’est que le résultat d’un mouvement de grève lancé par le personnel de ladite société depuis la veille (lundi 11 mars 2013). Depuis le 05 mars dernier, leur préavis de grève est connu. Ils l’annonçaient pour démarrer à partir du 11 mars 2013. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est l’annonce selon laquelle à partir du 07 mars 2013, près de 150 membres du personnel seront mis en congé technique. Ceci, du fait qu’ ils sont nombreux, depuis quelques années, à être payés pour rien : « L’activité baisse. Nous ne faisons plus de bénéfices, mais nous sommes obligés de payer les employés. De plus, les agents de la société accumulent en ce moment 2 mois d’arriérés de salaire», confie une source proche de la direction. De plus, l’entreprise a vu son parc à bus s’amenuiser au cours de ces derniers mois du fait du manque de pièces de rechange (des commandes passées depuis un an sont bloquées pour non payement de la somme de 250 millions de Fcfa), la situation du parc automobile, la maintenance des véhicules, l’indisponibilité des pièces de rechange, les tensions de trésorerie, l'absence du fonds de roulement, et bien d'autres problèmes, ne font qu’accentuer le phénomène au point où seulement 20 bus circulent de nos jours dans la ville de Yaoundé, pour un personnel estimé à 428 employés. Alors que, apprend-on, la norme internationale impose un ratio de 8 employés pour un seul bus.


Subventions stoppées

Pour les responsables de cette entreprise, toutes ces mauvaises conditions réunies contribuent à cette issue tragique pourtant non envisagée. Or, le véritable problème des employés est que la mesure de mise en congé technique devrait être appliquée équitablement au sein de toutes les couches de l’entreprises, et pas seulement au niveau des chauffeurs, des receveurs et des contrôleurs. Les cadres devraient aussi être impliqués selon eux. Car ce sont eux les véritables responsables de cette situation : « le gap de 100 millions sur les factures de livraison de carburant récemment découvert est entre autres à l’origine de cette situation. De plus, nous sommes ceux qui bravons tous les jours la pluie et le soleil pour ramener de l’argent dans cette entreprise, pendant que ces « cadres » sont bien au chaud dans leurs bureaux », argue un employé. Pour la direction générale, la situation pour les différents camps n’est pas comparable. De plus, depuis un bout, « ils sont nombreux à venir ici tous les matins et à retourner les soirs sans avoir rien à faire. Et pourtant, ils sont payés. Nous sommes d’autant plus en difficulté que, nous survivions il y a un moment grâce à une subvention du gouvernement de 420 millions de Fcfa par trimestre. Mais maintenant, ce n’est plus le cas. Que pouvons-nous bien y faire ? », Conclut un responsable.


13/03/2013
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