Mode opératoire : Comment sont préparés et déployés des kamikazes

 

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Du recrutement à l’entrée en action meurtrière, qui sont les candidats au suicide et comment ils sont mis en condition. Une source proche des forces de défense et de sécurité nous a renseignés.

 

Les forces de défense du Cameroun sont parvenues à empêcher Boko Haram de réaliser son objectif majeur au Cameroun : commettre un attentat à Yaoundé ou à Douala. C’est du moins le but que la secte poursuit clairement. Depuis qu’ils se sont reconvertis au terrorisme et à la guérilla, les membres de Boko Haram ont tenté plusieurs fois de percer les rets du filet qui est tendu par les forces du maintien de l’ordre. Leurs tentatives ont jusqu’ici été déjouées. Toutefois, ces échecs ont permis de mieux comprendre la trajectoire des bombes humaines. Ainsi, la préférence de la secte pour utiliser les femmes est mieux comprise.

 

Tout commence au Nigeria. Les terroristes mènent des razzias dans des localités des Etats du Nord-est de cet immense pays. Les attaques sont sanglantes, meurtrières. Malgré la violence de ces attaques, des personnes en réchappent. Fuient et errent dans la nature, totalement traumatisées. Des recruteurs de la secte rompus à la tache les récupèrent alors. Ils prétextent vouloir leur venir en aide. Ils offrent le gîte et le couvert. Les victimes ainsi accueillies dans des habitations bourgeoises, se sentent redevables à leurs bienfaiteurs. Ceux-ci sont très pieux. Ils n’exigent pas grandchose de leurs « protégés ». On les emploie à de légères besognes domestiques. Mais, ils sont enjoints à respecter la religiosité de leurs hôtes. Prières et lecture du Coran ponctuent les journées.

 

Les femmes sont strictement séparées des hommes. Des femmes des émirs de la secte, se chargent de l’éducation des nouveaux arrivants. Elles ont une érudition certaine. Elles enseignent à des dizaines de recrues. Elles insistent sur les vertus de la « vraie religion », pervertie par les marabouts qui n'y comprennent rien. Elles démontrent que le savoir est accessible à tous. Elles promettent le paradis à coup sûr à leurs apprenantes. Expliquent que c'est parce qu'ils savent que l'accès à la félicité ne passe par des hommes mais, par le savoir et des actions menées au nom de Dieu, que les" impérialistes et leur suppôts au pouvoir dans des Etats voisins combattent Boko hHram. L'enseignement est surtout axé sur la politique au sens de propager le bon enseignement de la "vraie religion".

Elles travaillent ardemment leurs élèves sous la supervision de recruteurs de la secte quine se montrent jamais. A distance ils observent ce lavage de cerveau. Les « élèves » sont entassées à plusieurs dizaines. Ils lisent inlassablement apprennent avec avidité, rivalisant d’assiduité comme pour démontrer à leurs bienfaiteurs leur gratitude. Elles sont encouragées par les monitrices. Celles-ci savent pertinemment comment faire un « lavage de cerveau ». Après huit à douze semaines de cet abrutissement, les recruteurs de la secte opèrent un choix parmi les élèves les plus radicalisées.

 

Chaque fois deux apprenants sont sélectionnés. Ou, du moins on peut en prendre plusieurs mais, on les range par paire ou duo. On leur change de lieu d’imprégnation. Les méthodes d’entraînement aussi changent. Les encadreurs aussi. Des hommes cette fois, les imprègnent de la fabrication et de la manipulation des engins explosifs improvisés. Cette phase est courte. Il y a une partie technique mais, la pression psychologique n’ai pas pour autant relâchée. La phase technique est courte elle dure de trois jours à une semaine. Une fois que les candidates sont jugées prêtes, elles sont envoyées en mission. En général c’est à Yaoundé au Cameroun ou d’autres grandes villes. Les encadreurs les affublent d’un arsenal comprenant des containers d’explosifs préparés spécialement pour être très meurtriers. Le dispositif de mise à feu est simplifié avec des mèches courtes et un détonateur réglé sur une minuterie.

 

 

Chaque candidat est doté de deux bombes au cas où la première ne fonctionnerait pas Le dispositif de détonation est un petit bouton dissimulé soit dans un Sacs à main ou vêtements.

Une fois prêts, les candidats sont pris en charge par les logisticiens de la secte Ils vont les assister jusqu’au lieu des attentats A plusieurs, ils transportent leurs protégés à moto. Ils voyagent de préférence de nuit, évitant les routes de grandes fréquentations Le premier relais dépose les candidats dans un village de la frontière Ils ne doivent pas se mêler aux populations tout de suite. Ils passent leurs nuits à l’écart des agglomérations. Les repas sont portés par les logisticiens qui les transportent à moto en se relayant assez souvent.

 

Chaque relais ressasse le même ordre de mission. Il leur fait répéter l’objet de leur mission : « Accomplir la volonté de Dieu ». Il leur fait aussi répéter le scénario de la mission. Le plan est sans cesse répété jusqu’à ce que le moindre détail devienne mécanique. Afin d’éviter le succès de ces attentats de la secte, des experts en sécurité suggèrent que la surveillance des pistes et des points d’accès se fassent en permanence par hélicoptère. De plus, ils prescrivent la fouille systématique des véhicules aux vitres teintées dans lesquels des membres de la secte pourraient se dissimuler.

 

© Le Jour : Aziz Salatou


17/09/2015
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