Meurtre : Dubuisson entendu par la police

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Le Français qui a abattu son épouse, Marie Thérèse, à l’arme à feu le 30 décembre dernier à Douala risque 20 ans de prison
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 Interné à l’hôpital général de Douala depuis le 1er janvier 2011 après s’être fusillé la mâchoire, Jacques Ajope Dubuisson devrait subir une seconde opération «Entre mercredi (12 janvier) et vendredi (14 janvier) [Une] opération chirurgicale dite d’esthétique pour remettre en place sa mâchoire, informe un médecin dudit hôpital. Cette opération intervient après la première au cours de laquelle on lui a extrait des balles de la chevrotine qui s’étaient logées dans sa mâchoire. La seule chose que je peux vous dire c’est que ses jours sont hors de danger», conclut notre source à l’hôpital général de Douala qui a requis l’anonymat.

C’est dans la nuit du 30 au 31 décembre 2010 que «Hubby», petit nom du Français Jacques Ajope Dubuisson a abattu d’une arme à feu son épouse Marie Thérèse Badjeck. Près de deux semaines après le drame de la Saint Sylvestre à Douala, une source proche de la famille de la défunte laisse entendre que la victime, suite à une rixe avec son époux au sujet d’une bouteille de champagne servie à sa sœur Catherine Badjeck, Jacques Ajope Dubuisson, expert en arme, a tiré sur son épouse à bout portant. De source policière en charge de l’enquête, la violence des balles sorties de la chevrotine (qu’on présente comme l’arme fatale pour abattre des redoutables fauves) a explosé littéralement la tête de Marie Thérèse Badjeck épouse Dubuisson qui est morte sur le champ. Dans la foulée, l’époux qui aurait agi parce que son épouse menaçait « d’abandonner le foyer », a tenté un suicide. D’où le coup de feu tiré sur sa mâchoire. De sources policières, l’on a appris que Jacques Dubuisson a été conduit tour à tour à la garnison militaire de Douala, à l’hôpital Laquintinie (où il a fait une nuitée) avant d’être transféré à l’hôpital général de Douala, plus équipé.

Coopération judiciaire

Selon une source digne de foi de l’hôpital général de Douala, Jacques Ajope Dubuisson reçoit, depuis lors, un ballet de visiteurs intéressants. «Il s’agit d’abord de son avocat qui lui a déjà renduit visite à plusieurs reprises. Il s’agit aussi des fins limiers de la police judiciaire du Littoral qui l’ont interrogé au moins pendant une heure mercredi dernier [5 janvier 2011, ndlr]. Enfin, le lendemain, 6 janvier 2011, c’est Didier Goujaud, le Consul général de France à Douala, qui lui a rendu visite à l’hôpital général. Par ailleurs, M. Dubuisson qui a recommencé à manger, parle et prend souvent de l’air au balcon de sa chambre au pavillon Chirurgie », informe notre source.

Approché par Mutations, Me Emmanuel Pensy, avocat au barreau du Cameroun, calé sur la coopération judiciaire franco-camerounaise, affirme : «le Tribunal de grande instance de Douala (Tgi) est compétente [pour juger de ce] crime [qui s’] est passé au Cameroun. Le juge d’instruction devrait procéder à l’ouverture d’une information criminelle». Par ailleurs, une Convention franco-camerounaise en matière de justice de 1960 modifiée le 21 février 1974 prévoit l’extradition d’un Français ou un Camerounais pour purger sa peine en France ou au Cameroun. Dans le cadre de cette affaire, M. Dubuisson peut demander à purger sa peine en France, apprend-t-on.

Toutefois, «on peut dire que c’est un crime passionnel, suppute Me Pensy. En la matière, les juridictions camerounaises sont plus sévères que les juridictions françaises. D’après un procureur général qui s’appelait Mbella Mbappé, quand on aime, on a toujours 20 ans», rappelle Me Emmanuel Pensy. Traduction : Si le crime passionnel est établi, le conjoint qui a commis un crime devrait écoper de 20 ans de prison ferme.

Eric Roland Kongou


Source: Mutations



11/01/2011
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