Mesures conservatoires: 3 mois de suspension pour le chauffeur de Finexs voyages

DOUALA - 18 OCT. 2012
© Etame Kouoh | Le Messager

Le ministre des Transports a également retiré le permis de conduire de Benjamin Diboma, le chauffeur responsable de l’accident à Pk 5 vendredi 5 octobre 2012 à Douala.

Après l’accident survenu au lieu dit Pk 5 à Douala, vendredi 5 octobre dernier avec à la clé de nombreux blessés et une menace de plainte brandie par la Camrail, le ministre des Transports est monté au créneau mardi 16 octobre 2012 pour sanctionner le conducteur indélicat. Dans un communiqué, Robert Nkili suspend Benjamin Diboma, le chauffeur de First national express safety (Finexs) dont la responsabilité a été établie dans l’accident du 5 octobre, de toute activité pendant une période de trois (3) mois, avec retrait de permis.

A l’agence Finexs voyages située à un jet de pierre de la place des flèches (Douches municipales), les responsables font leur mea culpa. «C’est vrai que notre chauffeur a totalement tort. C’est regrettable pour un chauffeur expérimenté de sa trempe qui a fait toutes ses classes dans la maison. Pour des raisons que j’ignore, il n’a pas respecté les notions élémentaires de conduite qui demandent à un chauffeur de ralentir, s’arrêter, scruter à gauche et à droite si on se trouve à un passage à niveau. Nous étions sûrs qu’il allait être sanctionné tôt ou tard», dit Alain Toko, responsable de la communication à Finexs voyages, en l’absence du promoteur Félix Etoundi annoncé hors du pays.

Ce dernier explique : «toutes les dispositions pratiques sont prises pour que le transport soit une partie de plaisir aussi bien pour les passagers pour qui nous avons un grand respect que pour les chauffeurs qui doivent travailler dans de bonnes conditions». Rencontré à l’agence d’Akwa en présence de son âme sœur, Benjamin Diboma qui se remet progressivement de ses blessures physiques et morales est sans voix. Manfred Ebolo, qui dit être le frère de l’infortuné brise le mur du silence, dénonce et accuse Finexs voyages d’être responsable de cet accident atypique de circulation. «C’est l’esclavage des temps modernes qu’on pratique à Finexs. Les chauffeurs qui n’ont pas de salle de repos adaptée font des interminables tours entre Douala et Yaoundé. Dès qu’un bus est plein, le chauffeur est obligé de conduire quelque soit son état. Celui qui refuse en évoquant même l’argument de la fatigue, vous êtes sous le coup d’une sanction».

Il poursuit en faisant le rapprochement avec l’accident de vendredi 5 octobre. «Mon frère est rentré à la maison vers minuit. Et c’est encore lui qui a pris le bus du matin après un voyage éprouvant. Si on y ajoute un peu d’alcool et les plaisirs de la chair, le cocktail est explosif. C’est Dieu qui a voulu que cet accident se passe à Douala. S’il traversait Edéa, ce serait une hécatombe à Ebombè. Tous ces passagers innocents seraient admis à la morgue».

Ce que conteste Alain Toko. «Les chauffeurs font une navette par jour. Un bus est conduit par au moins deux chauffeur qui se relaient. Les véhicules sont en bon état et bien contrôlés techniquement. Il y a une vitesse que le chauffeur ne doit pas dépasser. La surcharge est interdite. Soit ces personnes sont mal informées, soit c’est une campagne d’intoxication». Malgré cette faute lourde de ce chauffeur désormais en quarantaine, cet accident remet à l’ordre du jour le sempiternel problème de la sécurisation des passages à niveau au Cameroun. «Sans vouloir dédouaner mon chauffeur qui a fauté, j’observe que les passages à niveau ne sont pas assez sécurisés. Beaucoup de morts passent inaperçus. La Camrail gagnerait à matérialiser davantage ces voies qu’on peut bloquer par une barrière si le train doit passer, et augmenter les signaux lumineux et sonores», dit Alain Toko, responsable de la communication à Finexs voyages, qui rejette l’argument de fatigue comme origine de cet accident.

En attendant sa réhabilitation, Benjamin Diboma (catastrophe en langue duala) erre telle une âme damnée dans les couloirs de Finexs voyages. Son avenir sera fixé trois mois plus tard. «Qu’il démissionne de Finexs et vienne conduire le taxi. Il aura moins de problème. Il pourra se reposer et bien s’occuper de sa femme contrairement à ces chauffeurs qui font une semaine sur la route et oublient qu’ils ont des obligations familiales à honorer», tranche Manfred Ebolo.




18/10/2012
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