Marché Mokolo: Une altercation entre commerçants et policiers fait un mort

YAOUNDÉ - 18 Juin 2012
© Mirabelle Tala | La Météo

La lutte contre l'occupation anarchique de la chaussée a abouti samedi dernier, à des échanges entre les hommes en tenue et les vendeurs.


Annie, la victme
Photo: © Yves Junior Ngangue
A l'origine de cette irritation véhémente, la confiscation, par des policiers, de deux sacs de chaussures dans une boutique. Les vendeurs à la sauvette ont réagi illico. Ils ont exprimé leur ras-le-bol à travers une opposition farouche contre les forces de l'ordre du commissariat du 2è arrondissement qui, dépassés par les événements, ont appelé du renfort. Militaires, gendarmes et autres forces spécialisées du maintien de l'ordre ont ainsi accouru.

C'était un samedi noir, pour toute personne se trouvant au marché Mokolo ce 16 juin 2012 vers 13h. Coups de feu et de matraque. Lances-eau, camions anti-émeute... Les forces de l'ordre ont sorti l'arsenal des grands jours pour contrer la colère des vendeurs. En un temps record, ils ont pris d'assaut le marché et bloqué les axes qui étaient, pour la plupart, envahis par les flammes. L'affrontement fut très rude si bien qu'une jeune femme qui passait son chemin est restée sur le carreau. La plupart des «sauveteurs» rencontrés sur le champ de bataille pointent un doigt accusateur sur le commissaire Ayissi, du 2è arrondissement ainsi que le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, qu'ils accusent de leur mener la vie difficile en pillant leurs étals et leurs boutiques, sous prétexte d'assainir la voie publique. Courroucés, ils disent à qui veut l'entendre qu'ils vont en découdre avec ces deux-là si rien n'est fait. «Qu'est ce qu'on nous veut, à la fin dans ce marché? On demande aux «sauveteurs» de libérer la voie publique, ce qui a été fait. Et nous alors qui avons des boutiques, qu'avons-nous fait pour mériter le pillage des forces de l'ordre et de la communauté urbaine au quotidien? Chaque jour, le commissaire Ayissi se promène dans le marché avec ses gros bras pour semer la pagaille. On en a marre !!!» lance un commerçant furieux.

Les hommes en tenue traquaient les protestataires jusque dans les boutiques et les magasins où certains essayaient de trouver refuge. Ceux qui étaient arrêtés se faisaient flageller sur la chaussée par des hommes en tenue en cagoule, avant d'être jetés dans des cars en patrouille. Les tenanciers de magasins, bars, boutiques et même le super marché Niki et la boulangerie Santa Lucia, ont été sommés de baisser le rideau pour la circonstance. Les grilles du marché ont également été fermées, retenant prisonnières les ménagères venues faire leurs achats.



19/06/2012
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