Marché du 2ème pont du Wouri: Les hommes de Messengue narguent Amba Salla, ministre des Travaux publics

YAOUNDÉ - 09 Avril 2012
© Darline Datchoua | La Nouvelle

Instruite par l'actuel ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla, de noter à nouveau les différents protagonistes dans l'attribution du marché de construction du pont du Wouri, la commission présidée par Joseph Gado, s'est plutôt livrée à une véritable mascarade.

L'épisode de l'attribution du marché de l'appel d'offre international N °037/Aoir/Mintp/Cpm-Tn/2011 pour la conception et la réalisation du 2ème pont du Wouri est loin d'être clos. Préoccupé par tous les tripatouillages dénoncés pour placer la société Satom-Sogea en position de favori face à ses concurrents, Razel et Besix, l'actuel ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla, est sorti de sa réserve en exigeant que la commission présidée par Joseph Gado note à nouveau les sociétés en lice et surtout que ces notations soient motivées. C'est ainsi que, et des sources bien informées qu'une importante séance de travail a été convoquée le 3 avril dernier au ministère des Travaux publics. Curieusement, le vote attendu des 12 membres de la commission pour procéder à une évaluation objective ne se serait pas déroulé dans les règles de l'art. Pendant 5 mn, des notes auraient été attribuées aux différents protagonistes au débotté, dans le but de faire rafler la mise à la société Satom-Sogea.

Néanmoins, pour comprendre cet entêtement des membres de la commission que préside Joseph Gado, l'on indique aujourd'hui que la société Satom-Sogea aurait pour bras séculier l'ancien ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya et donc les rapports avec l'ex-Mintp seraient des plus étroits. Selon nos sources, le nom de cette société reviendrait par ailleurs en boucle comme faisant partie de celles qui financent la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Vrai ou faux? Toujours est-il qu'au sein de l'opinion publique, aucun crédit n'est plus accordé à Satom-Sogea dans la ville de Douala, après les travaux approximatifs réalisés sur l'ancienne route Bonabé¬ri. Des sources proches des services spéciaux basés à Douala, Hamadi Gabouge, du groupe Egis, présenté comme celui qui tire les ficelles de la corruption dans cette affaire, aurait agi dans le cadre de la construction de l'ancienne route de Bonabéri en même temps comme bureau d'étude et en même temps comme contrôleur des travaux. Un véritable délit d'initié qui n'honore pas ce Tunisien qui s'agite aujourd'hui aux côtés de la société Satom-Sogea.


Code

Dans l'entourage des hommes de l'ex-Mintp Bernard Messengue Avom où l'on retrouve des têtes couronnées comme Nguema Essono, Félix Ewane, il serait aujourd'hui question de fragiliser Patrice Amba Salla qui veut voir clair dans cette histoire qui fait déjà des gorges chaudes dans les milieux sawa. L'on se souvient qu'à la suite d'une grogne sourde manifestée par les chefs sawa du Wouri qui s'apprêtaient à descendre dans la rue pour dénoncer la mauvaise qualité du travail effectué par la Société Satom-Sogea à Bonabéri, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, Fritz Ntonè Ntonè, s'est empressé à annoncer que lesdits travaux allaient être repris. Visiblement cette société est coutumière du fait. Comme nous relayions dans l'une de nos éditions, une autre filiale du groupe Satom-Sogea avait été l'auteur de la réalisation de la structure en béton du terminal 2E à l'aérogare de Roissy à Paris. L'ouvrage qui s'était effondré en mai 2004 avait causé la mort de 4 personnes. Tout dire...

Selon certains analystes, cette affaire d'attribution du marché de construction du 2ème pont du Wouri n'aurait pas fait couler autant d'encre et salive si le président de la sous-commission technique avait un seul instant, pris en compte les réserves émises par un responsable commis par le ministère des Travaux publics. Il ressort clairement dans ce rapport que les dispositions pertinentes de l'article 26 (6) du Code des marchés publics ont été tout simplement ignorées. Aujourd'hui, ce projet cofinancé par l'Agence française de développement (Afd), les fonds C2d, ainsi que par le budget d'investissement public du ministère des Travaux publics, amène certains observateurs à interpeller les autorités gouvernementales afin qu'une commission contradictoire soit mise sur pied pour arrêter cette imposture, si jamais dans cette mafia, le ministre de tutelle a encore les coudées franches. Affaire à suivre.


10/04/2012
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