Marché de la biométrie: Sani Tanimou veut imposer les sud africains

YAOUNDE - 30 MARS 2012
© Guy Ndzié Essomba | L'Actu

Le directeur général des élections a pris fait et cause pour l'entreprise sud-africaine Waymark. Celle-ci a dû revoir son offre à la baisse pour maximiser ses chances de gagner le marché pour la confection des cartes biométriques d'électeur.

Sur les 21 entreprises ayant postulé, seuls cinq ont été retenues pour faire la démonstration selon un cahier de charges bien défini. Pour quatre des cinq entreprises retenues, tout semble mis en œuvre par le directeur général des élections, afin d'attribuer le marché à l'entreprise sud-africaine Waymark.

Sur les antennes de la Crtv d'hier, Sani Tanimou a commencé à préparer l'opinion publique à la désignation de cette entreprise: «Les regards sont tournés en Afrique du Sud où les plus grandes entreprises de biométrie sont basées», a-t-il déclaré. La démonstration leur a servi la preuve de ce soutien. «Il fallait être là pour s'en rendre compte. Le Dg n'a pas caché sa préférence. Il a même promis qu'on pourrait revoir l'offre du gagnant à la hausse», fait savoir l'un des postulants étrangers qui qualifie cette démonstration de mascarade.

Et d'argumenter: «d'abord, contre toute attente, les Sud-africains ont réduit leur offre de moitié. Ils sont passés de 12 milliards à 6,3 milliards subitement, pour être pratiquement au même niveau que l'offre la plus intéressante qui est celle du collectif d'ingénieurs camerounais». Les autres postulants pointent du doigt le DG d'Elecam qui s'est pratiquement constitué avocat défenseur des Sud-Africains qu'il est allé chercher. C'est lui qui a donné les raisons de leur absence à la démonstration. On se souvient que Sani Tanimou avait effectué un voyage en Afrique du Sud, à la recherche d'une seule expertise étrangère, sans tenir compte du potentiel camerounais.

A la démonstration le 28 mars dernier, l'entreprise sud-africaine s'est faite représenter alors que tous les autres étaient présentes. Aussi, les Sud-africains étaient les seuls à être prévenus de la démonstration du cahier des charges. Toutes choses qui font croire que le marché leur a été garanti lors de la visite du Dg d'Elecam en Afrique du Sud.

Pourtant, une source proche d'Elecam affirme que toutes les entreprises, aussi bien locales qu'étrangères, ont fait la même démonstration avec les mêmes appareils. Ce qui laisse à penser que l'expertise camerounaise est avérée. Même s'il les Canadiens ont la meilleure offre, Elecam, de l'avis de la source citée plus haut, envisagerait de faire comme au Ghana, associer juste les nationaux pour faciliter la formation et le déploiement rapide sur le terrain.





02/04/2012
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